CGT, FO, U2P : le conclave sur les retraites bientôt enterré ?

Les récentes discussions sur la réforme des retraites, organisées sous la forme d'un "conclave", ont été marquées par des départs successifs de plusieurs organisations clés. La Confédération générale du travail (CGT), Force ouvrière (FO) et l'Union des entreprises de proximité (U2P) ont toutes trois décidé de se retirer de ces négociations. Des retraits qui interrogent sur l'avenir de ce conclave et sur la possibilité d'aboutir à un consensus sur cette réforme essentielle.

PAR SENIORACTU.COM | Publié le 20/03/2025

Les raisons des départs

  • CGT : la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, a annoncé hier soir le retrait de son syndicat des concertations. Cette décision fait suite au refus du Premier ministre, François Bayrou, de revenir sur l'âge légal de départ à la retraite fixé à 64 ans. La CGT estime que cette position ferme du gouvernement "verrouille le cadre des concertations" et ne permet pas de discussions ouvertes sur l'avenir du système de retraites.
 
  • FO : Dès le 27 février, Force ouvrière avait choisi de quitter le conclave, jugeant les discussions inutiles tant que le gouvernement maintenait sa position sur l'âge de départ à la retraite. FO considérait que participer à ces négociations sans possibilité de revenir sur cette mesure phare était une "mascarade".
 
  • U2P : L'Union des entreprises de proximité, représentant les artisans, commerçants et professions libérales, a également quitté les discussions le 18 mars. Contrairement aux syndicats, l'U2P estime que l'équilibre financier du régime des retraites nécessitera de repousser l'âge légal de départ au-delà de 64 ans, sauf pour les métiers pénibles. Elle considère donc les négociations actuelles comme un "jeu de dupes".

Quant aux autres principaux partenaires sociaux, ils ne sont guères plus enthousiastes. Sans le quitter pour l'instant, la CFDT souhaite revoir les modalités de ce "conclave", considérant que F.Bayrou a "rompu le contrat" qu'il avait fixé aux partenaires sociaux, selon les propres mots de sa secrétaire générale Marylise Léon. Le MEDEF pour sa part, estime que "les perspectives d'aboutir sont minces".

Ambiance...

Conséquences sur le conclave

Ces départs fragilisent considérablement le conclave sur la réforme des retraites. Avec l'absence de la CGT, de FO et de l'U2P, seules trois organisations syndicales (CFDT, CFTC, CFE-CGC) et deux organisations patronales (Medef et CPME) restent à la table des discussions.

La CFDT, par la voix de sa secrétaire générale Marylise Léon, a exprimé son mécontentement face à la rigidité du gouvernement et souhaite désormais s'affranchir de la lettre de cadrage initiale pour redéfinir les sujets à aborder.

Le président du Medef, Patrick Martin, a déclaré vouloir "laisser sa chance" à la discussion, tout en soulignant la nécessité de prendre en compte la situation critique des finances publiques.

Vers la fin du conclave ?

La multiplication des départs et les divergences profondes entre les acteurs restants posent donc la question de la viabilité du conclave. Sans la participation de syndicats majeurs comme la CGT et FO, la légitimité des décisions qui pourraient être prises est remise en cause. De plus, les positions diamétralement opposées sur des points clés, tels que l'âge de départ à la retraite, rendent difficile l'élaboration d'un compromis acceptable par tous.

Le retrait de la CGT, de FO et de l'U2P pourrait bien signer la fin de ce conclave, à moins que les parties prenantes ne parviennent à redéfinir ensemble un cadre de discussion plus inclusif et ouvert aux compromis. Pour l'heure le ministre de l'Économie et le Premier ministre estiment qu'il n'existe aucune autre alternative que de mener ce conclave à son terme avec les partenaires restants, en espérant que ceux qui sont partis reviennent autour de la table en cours de route.

Souhaitons-leur bon courage...





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