La crise de confiance qui affecte les EHPAD depuis quelques années appartient-elle maintenant au passé ?
Rien n’est moins sûr à en croire le taux d’occupation moyen des quelque 7.500 maisons de retraite de l’Hexagone. A moins de 90% actuellement, celui-ci peine en effet à retrouver son niveau d’avant crise sanitaire (93% en moyenne en 2019).
Le secteur des maisons de retraite est de fait en proie à une véritable crise de confiance. La crise sanitaire s’est en effet soldée par une diminution des admissions et une hausse des décès entre 2020 et 2021. La sortie du livre « Les Fossoyeurs » en 2022 a fait le reste, en particulier pour les établissements privés commerciaux.
Et le redressement timide du taux d’occupation en 2024 de ces derniers reste encore très poussif malgré les efforts consentis par les gestionnaires de maisons de retraite. Il faut dire que d’autres facteurs risquent encore de peser d’ici 2027 comme la concurrence des structures à domicile mais aussi des hébergements alternatifs (résidences seniors) ou encore la stagnation de la population des seniors de 85 ans et plus (cœur de cible des EHPAD).
De quoi impacter mécaniquement la croissance d’activité des gestionnaires d’EHPAD privés commerciaux. Nous estimons ainsi que la hausse du chiffre d’affaires des EHPAD privés commerciaux sera de 2,5% par an en moyenne d’ici 2027, surtout tirée par les revalorisations du tarif hébergement pour les nouveaux résidents.
Comment les acteurs procèdent-ils pour redorer leur image auprès des patients, du grand public et des investisseurs ?
La diversification dans les activités à domicile, d’actualité dans les années 2010, a été stoppée net par la pandémie en 2020 puis les polémiques sur des soupçons de maltraitance généralisée. Le recentrage sur le cœur de métier (la gestion d’EHPAD en France) est désormais le maître-mot des généralistes de la dépendance comme Clariane, Emeis ou encore DomusVi.
C’est la seule façon d’assainir leur situation financière pour regagner la confiance des investisseurs et ainsi débloquer des lignes de financement à l’avenir. (…). Le recentrage d’activités des gestionnaires passe également par le repositionnement des établissements au cœur du parcours de soins des seniors dépendants.
Certains d’entre eux entendent ainsi transformer une partie de leurs EHPAD en centres de ressources territoriaux (CRT) –qui ont vocation à coordonner le maintien à domicile des personnes âgées non autonomes- alors que l’Etat a prévu d’en créer 200 entre 2023 et 2025.
Une telle stratégie permet de flécher les parcours des seniors directement vers leurs propres établissements quand le maintien à domicile n’est plus possible. D’autres gestionnaires adossent leurs EHPAD à des résidences services pour ensuite orienter les résidents vers leurs EHPAD quand la perte d’autonomie nécessite une prise en charge accrue.
Pour moderniser leurs établissements, certains cherchent à les transformer en « maison de vie », à l’instar d’Emeis avec ses « Design Guidelines ».
Cela passe par un aménagement plus chaleureux avec de la lumière naturelle et du mobilier d’habitat et non médicalisé. Il s’agit aussi d’offrir plus d’autonomie aux résidents grâce à des équipements en libre-service ou à une segmentation différente des espaces en installant par exemple des éléments de séparation pour créer des lieux plus intimistes.
Cette modernisation passe également par la digitalisation pour améliorer la communication avec les familles, faciliter le quotidien des salariés ou permettre aux résidents de gagner en autonomie.
Comment s’organise le paysage concurrentiel des maisons de retraite médicalisées ?
Le secteur public domine sans conteste la gestion des 7.500 EHPAD en France qui rassemblent plus de 600.000 places en hébergement permanent et pèse environ 20 milliards d’euros.
Les acteurs publics exploitent en effet 44% des structures et environ 48% de leurs capacités. Il devance le secteur privé commercial et le secteur privé à but non lucratif (avec respectivement 24 et 32% des établissements et 23 et 29% des places).
Une répartition qui a peu évolué sur moyenne période. Les EHPAD publics se caractérisent par une forte vocation sociale, difficile à concilier avec une maximisation des profits. Ils s’appuient par exemple sur des taux d’encadrement plus conséquents que les autres structures.
Rien n’est moins sûr à en croire le taux d’occupation moyen des quelque 7.500 maisons de retraite de l’Hexagone. A moins de 90% actuellement, celui-ci peine en effet à retrouver son niveau d’avant crise sanitaire (93% en moyenne en 2019).
Le secteur des maisons de retraite est de fait en proie à une véritable crise de confiance. La crise sanitaire s’est en effet soldée par une diminution des admissions et une hausse des décès entre 2020 et 2021. La sortie du livre « Les Fossoyeurs » en 2022 a fait le reste, en particulier pour les établissements privés commerciaux.
Et le redressement timide du taux d’occupation en 2024 de ces derniers reste encore très poussif malgré les efforts consentis par les gestionnaires de maisons de retraite. Il faut dire que d’autres facteurs risquent encore de peser d’ici 2027 comme la concurrence des structures à domicile mais aussi des hébergements alternatifs (résidences seniors) ou encore la stagnation de la population des seniors de 85 ans et plus (cœur de cible des EHPAD).
De quoi impacter mécaniquement la croissance d’activité des gestionnaires d’EHPAD privés commerciaux. Nous estimons ainsi que la hausse du chiffre d’affaires des EHPAD privés commerciaux sera de 2,5% par an en moyenne d’ici 2027, surtout tirée par les revalorisations du tarif hébergement pour les nouveaux résidents.
Comment les acteurs procèdent-ils pour redorer leur image auprès des patients, du grand public et des investisseurs ?
La diversification dans les activités à domicile, d’actualité dans les années 2010, a été stoppée net par la pandémie en 2020 puis les polémiques sur des soupçons de maltraitance généralisée. Le recentrage sur le cœur de métier (la gestion d’EHPAD en France) est désormais le maître-mot des généralistes de la dépendance comme Clariane, Emeis ou encore DomusVi.
C’est la seule façon d’assainir leur situation financière pour regagner la confiance des investisseurs et ainsi débloquer des lignes de financement à l’avenir. (…). Le recentrage d’activités des gestionnaires passe également par le repositionnement des établissements au cœur du parcours de soins des seniors dépendants.
Certains d’entre eux entendent ainsi transformer une partie de leurs EHPAD en centres de ressources territoriaux (CRT) –qui ont vocation à coordonner le maintien à domicile des personnes âgées non autonomes- alors que l’Etat a prévu d’en créer 200 entre 2023 et 2025.
Une telle stratégie permet de flécher les parcours des seniors directement vers leurs propres établissements quand le maintien à domicile n’est plus possible. D’autres gestionnaires adossent leurs EHPAD à des résidences services pour ensuite orienter les résidents vers leurs EHPAD quand la perte d’autonomie nécessite une prise en charge accrue.
Pour moderniser leurs établissements, certains cherchent à les transformer en « maison de vie », à l’instar d’Emeis avec ses « Design Guidelines ».
Cela passe par un aménagement plus chaleureux avec de la lumière naturelle et du mobilier d’habitat et non médicalisé. Il s’agit aussi d’offrir plus d’autonomie aux résidents grâce à des équipements en libre-service ou à une segmentation différente des espaces en installant par exemple des éléments de séparation pour créer des lieux plus intimistes.
Cette modernisation passe également par la digitalisation pour améliorer la communication avec les familles, faciliter le quotidien des salariés ou permettre aux résidents de gagner en autonomie.
Comment s’organise le paysage concurrentiel des maisons de retraite médicalisées ?
Le secteur public domine sans conteste la gestion des 7.500 EHPAD en France qui rassemblent plus de 600.000 places en hébergement permanent et pèse environ 20 milliards d’euros.
Les acteurs publics exploitent en effet 44% des structures et environ 48% de leurs capacités. Il devance le secteur privé commercial et le secteur privé à but non lucratif (avec respectivement 24 et 32% des établissements et 23 et 29% des places).
Une répartition qui a peu évolué sur moyenne période. Les EHPAD publics se caractérisent par une forte vocation sociale, difficile à concilier avec une maximisation des profits. Ils s’appuient par exemple sur des taux d’encadrement plus conséquents que les autres structures.