Institut Pasteur : des anticorps monoclonaux contre la Covid 19 pour les personnes fragiles

La vaccination contre la Covid-19 va permettre de sauver des millions de vies, près de 20 millions, rien qu’en 2021, selon l’OMS. Néanmoins, pour de nombreuses personnes, la vaccination ne va pas suffisamment stimuler le système immunitaire. Ceci est plus particulièrement vrai pour les personnes immunodéprimées (personnes âgées, atteintes d’un cancer, greffées ou souffrant de pathologies chroniques, etc.).

PAR SENIORACTU.COM | Publié le Mercredi 19 Mars 2025

Au-delà de suivre avec encore plus de précautions les gestes barrières, une solution thérapeutique alternative existe néanmoins, à savoir l’administration d’anticorps monoclonaux. 
 
Développés en quelques mois et autorisés dans certains pays à partir de fin 2020 et début 2021, plusieurs de ces médicaments antiviraux montrent une bonne efficacité protectrice contre le SARS-CoV-2.
 
Dans le cas de la Covid-19, les anticorps monoclonaux ont été conçus pour aller se fixer sur la protéine spike et empêcher ainsi les virus SARS-CoV-2 de pénétrer dans les cellules de notre organisme.
 
Ainsi, ces médicaments neutralisent le virus et évitent l’infection. Toutefois, l’arrivée de nouveaux variants va mettre à mal l’efficacité de ces traitements. Avec Omicron, qui porte plus d’une trentaine de mutations sur la protéine spike, une nouvelle dose de vaccin devient nécessaire pour immuniser la population et deux-tiers des anticorps utilisés en cliniques deviennent caduques.
 
Des scientifiques de l’Institut Pasteur identifie alors, chez des patients en convalescence, des anticorps très performants, capables d’être actifs sur un large spectre de variants du SARS-CoV-2.
 
« Parmi la centaine d’anticorps monoclonaux humains contre le SARS CoV-2 que nous avons produits et caractérisés, nous avons identifié deux anticorps neutralisants puissants et à large spectre, c’est-à-dire actifs sur l’ensemble des variants préoccupants du SARS-CoV-2 y compris les sous-variants Omicron circulant à cette période » explique Hugo Mouquet, directeur de l’unité Immunologie humorale à l’Institut Pasteur.
 
Et de poursuivre : « l’activité prophylactique (prévention) et thérapeutique in vivo de ces deux anticorps, SPK001 et SPK002, a été confirmée dans des modèles animaux. Des versions à longue durée d’action de SPK001 et SP002 ont été développées par la biotech SpikImm pour la prévention de la Covid-19 chez les personnes immunodéprimées, et ont été évaluées dans des essais cliniques de phase 1 ».
 
 « Lors de la pandémie de Covid-19, nous avons décidé de consacrer entièrement nos recherches au SARS-CoV-2. L’expertise acquise avec des virus tels que le VIH, la dengue ou Zika, nous a permis de mettre au point un test qui permettait de visualiser, en temps réel, les cellules en fusion avec le virus et donc de quantifier, très rapidement, la quantité de cellules infectées par le coronavirus » remarque quant lui, Olivier Schwartz, directeur de l’unité Virus et immunité de l’Institut Pasteur.
 
Et d’ajouter : « ce test nous a servi à évaluer la transmissibilité des variants du SARS CoV-2 au fil du temps, mais également d’évaluer l’efficacité des vaccins et des anticorps face aux différents variants. Les données récoltées ont permis d’orienter les stratégies vaccinales et thérapeutiques tout au long de la pandémie ».




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