Silver Habitat : où je me vois vieillir dans 20-25 ans ?

A l’origine de cet appel à idées, une étude qualitative et prospective menée par la Carsat Normandie, financeur de lieux de vie collectifs, visant à évaluer les besoins et les attentes des jeunes seniors en matière d’hébergement : « où je me vois vieillir dans 20-25 ans ? ».

PAR SENIORACTU.COM | Publié le 19/01/2022

Sous la forme de focus group, les seniors ont été interrogés sur leurs perceptions et envies concernant leurs futurs lieux de vie (les typologies de logements, situation géographique, services proposés, budget...).
 
Il s’agit -à partir de ce travail- de dégager des pistes afin de guider les porteurs de projets dans la
réalisation d’opérations correspondant réellement aux attentes d’un public de jeunes seniors en
rupture générationnelle et culturelle avec leurs propres parents. Au final, l’idée est de pérenniser les
investissements qui seront réalisés et d’optimiser les offres proposées.
 
Le vieillissement de la population ne doit pas être perçu comme un problème mais comme un enjeu  global qu’il convient d’intégrer de manière prospective car les changements de modes de vie, d’habiter et de consommer sont de plus en plus en décalage avec l’organisation actuelle des territoires concernés dont les lignes directrices s’inscrivent toujours dans des logiques d’organisation des années 60 et 70.
 
En outre, les nouveaux modèles à imaginer n’ont pas vocation à répondre à des besoins ponctuels d’une frange vieillissante de la population mais bien de proposer une structuration durable autour de nouvelles polarités mieux reliées les unes aux autres.
 
On constate un très grand écart entre la génération des baby-boomers (plus de 75 ans) qui a grandi dans un pays meurtri par la guerre et qu’il fallait reconstruire et les générations suivantes qui ont assisté à l’arrivée de nouveaux produits qui ont révolutionné le quotidien.
 
En 1900, l’espérance de vie moyenne n’excédait pas 50 ans. Les générations nées avant-guerre n’avaient pas de modèle pour le 3ème âge et ont globalement mal anticipé leur propre vieillissement. Les jeunes seniors rencontrés dans ces focus-groups ont comme repère leurs propres parents. Et ils ne souhaitent pas reproduire leurs erreurs et commencent à intégrer plus jeunes certains éléments.
 
Ils refusent d’être un fardeau pour leurs enfants et considèrent qu’ils doivent eux même se prendre en charge par rapport à leur propre vieillissement.
 
Les perceptions sont très différentes entre les citadins et les ruraux. Pour les ruraux qui n’ont jamais vécu en ville, le modèle actuel leur correspond. Ils n’envisagent pas de déménager et sont plutôt  ouverts à des formes traditionnelles d’hébergement. En revanche, ceux qui ont une expérience de  la ville seront beaucoup plus enclin à se rapprocher des centres villes qu’il s’agisse de logements individuels ou d’une offre collective mais correspondant à leur mode de vie actuel.
 
Il ressort très clairement de l’étude que plus les personnes interrogées vivent à proximité ou dans  les grandes villes et appartiennent à des classes moyennes ou aisés, et plus ils rejettent les modèles actuels et souhaitent développer leur propre projet personnel par rapport à leur vieillissement.
 
Dans l’idéal, la résidence autonomie doit être implantée dans un secteur comprenant des commerces de proximité dans un rayon maximal de 300 mètres, un arrêt de transport en commun à moins de 150 mètres, des espaces verts et une voirie environnante globalement accessible, avec une offre de santé accessible.
 
Les futures générations veulent des logements plus grands (T2/T2bis voir T3) avec des services communs, mais proposés à la carte (non «obligatoires») et des lieux d’échanges et de convivialité partagés. La salle de bains doit être adaptée ou adaptable à moindre frais et les normes de confort doivent se rapprocher des standards actuels correspondant à la réalité des logements d’aujourd’hui.










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