« Une réforme mal financée et doublement injuste : cela fait cher payé les signaux envoyés aux marchés et qui d'ailleurs ne parviennent que très difficilement à convaincre ceux-ci », a affirmé M. Cahuzac à l'issue d'une conférence de presse sur la réforme territoriale.

Selon lui, cette réforme comporte « une double injustice : les salariés sont doublement sollicités et au sein de ces salariés ce sont ceux qui ont travaillé le plus longtemps et ceux qui auront les carrières les plus hachées qui consentiront en proportion un effort plus important que les autres ».

Il estime cette réforme « non financée ». « Il fallait trouver 45 milliards d'euros ; d'ores et déjà on sait que 15 milliards n'existent pas autrement que par l'emprunt et on peut difficilement considérer qu'emprunter 15 milliards d'euros c'est financer la réforme », a estimé M. Cahuzac.

« Sur les 30 milliards restant, 26 milliards viendront des cotisations supplémentaires des salariés qui assument l'essentiel de l'effort, 2 milliards des entreprises et 2 milliards des ménages étant entendu que dans ces 2 milliards, une partie du financement n'est pas pérenne », a-t-il détaillé.

M. Cahuzac a rappelé que cette réforme « n'était pas prévue, ni par le candidat ni davantage par le président de la République Nicolas Sarkozy ». « Il a changé d'avis et s'il l'a fait pour une raison très simple, c'est que malheureusement notre pays est dirigé (...) aussi et de plus en plus sous le contrôle des marchés », a-t-il souligné.

« Des signaux sont envoyés maintenant à ces marchés afin de leur faire comprendre ou croire que la rigueur est désormais la règle en France », a ajouté le président PS de la commission des Finances qui estime que les marchés ne « sont pas vraiment convaincus ».