L’ouvrage Les Souvenirs, de David Foenkinos (Gallimard, 2011), décrit le sujet de la mémoire avec infiniment d’humour, de précision et de tendresse.
En rendant visite à ses grands-mères, l’écrivain a observé, ressenti, réfléchi. Il décrit finement la bienveillance et l’attention du personnel, les attitudes des résidents, les comportements des proches.
Après avoir chaleureusement dialogué, au cours des Estivales, avec des membres de Partage & Vie, il s’interroge sur l’identité et l’oubli, l’entrée dans le monde imaginaire forgé par l’autre ou le rappel à la réalité partagée, avant d’évoquer le lien crucial entre la mémoire et le travail de l’écriture.
Je me souviens d’une artiste qui venait dans la maison de retraite, et qui passait voir chaque pensionnaire pour demander quelle était sa chanson préférée. […] Et le dimanche, quand elle chantait, elle offrait ainsi à chacun sa chanson préférée.
Au-delà de cette douce attention, il y a toujours une beauté à se replonger dans nos souvenirs sensibles. Il existe, pour chacun de nous, une bande-son de notre vie.
Chercher sa chanson préférée, c’est chercher un souvenir, c’est retrouver une époque. Je me suis aussi dit, à ce moment-là, que certains gestes pouvaient être plus puissants que des décisions budgétaires ou autres. Ce sont de petites choses. […]
Malgré tout, ces moments de joie, et souvent d’humour, ne peuvent empêcher certains d’éprouver fortement le sentiment de ne plus être eux-mêmes, d’avoir changé de place, d’être privés de leur existence habituelle. […]
Cette dépossession est le sujet central de mon livre. Quand on devient les enfants de ses propres enfants, d’une certaine manière, quand on ne décide plus réellement de ce qu’on fait, quand on n’a rien à donner.
Une femme qui demande toutes les deux minutes : « Est-ce que je peux avoir une cigarette ? », c’est aussi une femme qui n’a pas de cigarette, qui est tributaire des autres. Cette perte multiforme et les difficultés qu’elle entraîne constituent le thème de ce livre [Les Souvenirs, NDRL]. […]
Est-ce à nous de nous glisser dans cette nouvelle réalité [les errances de la mémoire, NDRL], au point de renoncer à tout retour au normal ? Ou faut-il sans cesse batailler pour mettre la personne qu’on aime face à ce qu’elle veut fuir ?
Je pense qu’à un certain âge, ce qui compte, c’est de voler des éclats de bien-être. La question qu’on doit se poser est celle du bonheur de la personne âgée. Où est-elle bien ? Dans le déni ou dans le réel ? Quand viennent les dernières années, il faut s’accommoder aux errances. Il faut lâcher prise.
En rendant visite à ses grands-mères, l’écrivain a observé, ressenti, réfléchi. Il décrit finement la bienveillance et l’attention du personnel, les attitudes des résidents, les comportements des proches.
Après avoir chaleureusement dialogué, au cours des Estivales, avec des membres de Partage & Vie, il s’interroge sur l’identité et l’oubli, l’entrée dans le monde imaginaire forgé par l’autre ou le rappel à la réalité partagée, avant d’évoquer le lien crucial entre la mémoire et le travail de l’écriture.
Je me souviens d’une artiste qui venait dans la maison de retraite, et qui passait voir chaque pensionnaire pour demander quelle était sa chanson préférée. […] Et le dimanche, quand elle chantait, elle offrait ainsi à chacun sa chanson préférée.
Au-delà de cette douce attention, il y a toujours une beauté à se replonger dans nos souvenirs sensibles. Il existe, pour chacun de nous, une bande-son de notre vie.
Chercher sa chanson préférée, c’est chercher un souvenir, c’est retrouver une époque. Je me suis aussi dit, à ce moment-là, que certains gestes pouvaient être plus puissants que des décisions budgétaires ou autres. Ce sont de petites choses. […]
Malgré tout, ces moments de joie, et souvent d’humour, ne peuvent empêcher certains d’éprouver fortement le sentiment de ne plus être eux-mêmes, d’avoir changé de place, d’être privés de leur existence habituelle. […]
Cette dépossession est le sujet central de mon livre. Quand on devient les enfants de ses propres enfants, d’une certaine manière, quand on ne décide plus réellement de ce qu’on fait, quand on n’a rien à donner.
Une femme qui demande toutes les deux minutes : « Est-ce que je peux avoir une cigarette ? », c’est aussi une femme qui n’a pas de cigarette, qui est tributaire des autres. Cette perte multiforme et les difficultés qu’elle entraîne constituent le thème de ce livre [Les Souvenirs, NDRL]. […]
Est-ce à nous de nous glisser dans cette nouvelle réalité [les errances de la mémoire, NDRL], au point de renoncer à tout retour au normal ? Ou faut-il sans cesse batailler pour mettre la personne qu’on aime face à ce qu’elle veut fuir ?
Je pense qu’à un certain âge, ce qui compte, c’est de voler des éclats de bien-être. La question qu’on doit se poser est celle du bonheur de la personne âgée. Où est-elle bien ? Dans le déni ou dans le réel ? Quand viennent les dernières années, il faut s’accommoder aux errances. Il faut lâcher prise.