Même si les chiffres recensant la communauté gay diffèrent selon les sources et les pays, évoluant entre 5 et 10%, le vieillissement de la population et notamment l’avancée en âge des baby-boomers, va donner lieu dans les années à venir à l’émergence d’un nouveau marché très prometteur, celui des maisons de retraite pour seniors gays et lesbiens autonomes ou semi-autonomes.
Aujourd’hui, des EHPAD « gay friendly » -autrement dit, réservés aux pensionnaires homosexuels (hommes et/ou femmes)- existent déjà à Amsterdam, Barcelone, Berlin, Montréal et aux Etats-Unis, mais restent encore absents du marché français.
« La génération des personnes homosexuelles arrivant à l'âge de la retraite est la première qui a pu vivre, durant sa vie active, son homosexualité de façon ouverte et elle n'entend pas changer d'attitude en arrêtant de travailler », argumente Philippe Coupé, président de l'association l'Autre cercle Ile-de-France dans une récente dépêche de l’AFP. Et d’ajouter : « Personne n'a pris en compte en France cette problématique retraite ».
« On ne souhaite pas des maisons de retraites réservés uniquement à la communauté gay, comme cela existe en Amérique -bien que nous ne soyons pas opposés à ce concept- mais on souhaite une sensibilisation des personnels au fait que des personnes du même sexe partagent la même chambre, qu'il soient sensibilisés aux problèmes de santé touchant notamment les gays, comme le sida » conclut ce responsable.
Aujourd’hui, des EHPAD « gay friendly » -autrement dit, réservés aux pensionnaires homosexuels (hommes et/ou femmes)- existent déjà à Amsterdam, Barcelone, Berlin, Montréal et aux Etats-Unis, mais restent encore absents du marché français.
« La génération des personnes homosexuelles arrivant à l'âge de la retraite est la première qui a pu vivre, durant sa vie active, son homosexualité de façon ouverte et elle n'entend pas changer d'attitude en arrêtant de travailler », argumente Philippe Coupé, président de l'association l'Autre cercle Ile-de-France dans une récente dépêche de l’AFP. Et d’ajouter : « Personne n'a pris en compte en France cette problématique retraite ».
« On ne souhaite pas des maisons de retraites réservés uniquement à la communauté gay, comme cela existe en Amérique -bien que nous ne soyons pas opposés à ce concept- mais on souhaite une sensibilisation des personnels au fait que des personnes du même sexe partagent la même chambre, qu'il soient sensibilisés aux problèmes de santé touchant notamment les gays, comme le sida » conclut ce responsable.
En 2007, Jérôme Brézillon, alors responsable des Commissions de « Homosexualités Et Socialisme » (HES) répondait aux questions de senioractu.com sur les difficultés, les doutes et les aspirations des personnes lesbiennes, gaies, bi et trans (LGBT) face au vieillissement.
Quelles sont, selon vous, les principales problématiques liées au vieillissement de la communauté LGBT ?
JB : « Vieillir Gay » est une problématique en soit. Les personnes LGBT âgées d’aujourd’hui ont connu de multiples révolutions sociétales qui les affectent encore aujourd’hui même s’ils n’en sont pas les principaux acteurs.
De nos jours, nul ne peut contester le droit à la liberté de vivre son orientation sexuelle. Les questions qui se posent aux jeunes homosexuels aujourd’hui ne sont pas celles qui se posaient à leurs aînés.
Le silence, l’absence de communication institutionnelle sur ces sujets ont induit un modèle de développement personnel très différent de celui des nouvelles générations. Combien de personnes LGBT âgées nous ont expliqué que le PaCS, que les plus jeunes ont adopté, ne leur correspondait pas ? Les personnes LGBT âgées, souvent, ne veulent que vivre comme elles l’entendent, tout en apportant leur histoire, leur vécu, et leurs difficultés rencontrées jadis.
On ne peut pas parler de vieillissement sans affronter les problèmes de santé, de transmissions de patrimoine, mais bien plus encore d’accompagnement, sous le signe de la dignité. Tout le monde sait que le vieillissement s’accompagne d’un ralentissement du métabolisme, qui souvent s’aggrave par des maladies, diverses et variées. Ces dernières peuvent être une simple gêne, ou au contraire, peuvent conduire à une hospitalisation lourde.
Malheureusement, souvent, le VIH rend la situation très complexe. J’ajouterai au passage que les transsexuel(le)s âgé(e)s découvrent une situation inédite : être vieux et trans. La société aujourd’hui ne sait pas comment répondre. Et c’est bien en cela qu’HES veut apporter quelque chose : apporter des réponses à des situations nouvelles, qu’elle accompagne par des propositions fortes.
Mais l’accompagnement n’est pas que sociétal. Aujourd’hui, dans les établissements spécialisés, il est difficile pour les couples de vivre ensemble, d’autant plus si l’on est homosexuel. Il serait « interdit » de vivre la fin de sa vie avec le partenaire avec qui on en a partagé chaque étape ? Et pourtant, souvent, les établissements s’y refusent.
La loi ne permet pas d’accorder le droit de transmettre son patrimoine à la personne avec qui on a partagé sa vie, quelle que soit la forme du couple. HES se bat pour porter l’égalité entre les droits des uns et des autres, pour sortir de ces absurdités institutionnelles.
Quelles sont les mesures à prendre d’urgence, les plus importantes en vu de l’arrivée massive de baby-boomers à l’âge de la retraite ?
JB : HES, par ses rencontres avec différents partenaires institutionnels et associatifs, s’est rendu compte du défi majeur à relever demain sur les questions liées à l’âge. Aucun organisme aujourd’hui ne peut exposer correctement les discriminations des personnes vieillissantes LGBT. Comme si « elles n’existaient pas ».
Nous manquons de recul sur cette population. Par ce questionnaire, nous voulons mieux appréhender les difficultés rencontrées par les personnes LGBT vieillissantes, mais aussi faire des propositions pour ceux qui demain, seront âgés.
Il faut répondre à tous ces aspects : vivre dignement et correctement. D’un point de vue législatif, il faudra inévitablement aborder les questions liées au patrimoine, dans le contexte des familles multiples. De même, il faut réfléchir ensemble au type de structures que l’on souhaite. Différents choix peuvent être faits : soit habiter chez soi, soit chez des proches, soit en résidences médicalisées, soit en établissements. Tous apportent des avantages et des inconvénients. Ce choix se fait souvent selon des contraintes, plus que selon une volonté. Nous devons proposer des solutions d’accompagnement pour chaque structure choisie, où l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ne doit pas être un frein.
Quelles sont, selon vous, les principales problématiques liées au vieillissement de la communauté LGBT ?
JB : « Vieillir Gay » est une problématique en soit. Les personnes LGBT âgées d’aujourd’hui ont connu de multiples révolutions sociétales qui les affectent encore aujourd’hui même s’ils n’en sont pas les principaux acteurs.
De nos jours, nul ne peut contester le droit à la liberté de vivre son orientation sexuelle. Les questions qui se posent aux jeunes homosexuels aujourd’hui ne sont pas celles qui se posaient à leurs aînés.
Le silence, l’absence de communication institutionnelle sur ces sujets ont induit un modèle de développement personnel très différent de celui des nouvelles générations. Combien de personnes LGBT âgées nous ont expliqué que le PaCS, que les plus jeunes ont adopté, ne leur correspondait pas ? Les personnes LGBT âgées, souvent, ne veulent que vivre comme elles l’entendent, tout en apportant leur histoire, leur vécu, et leurs difficultés rencontrées jadis.
On ne peut pas parler de vieillissement sans affronter les problèmes de santé, de transmissions de patrimoine, mais bien plus encore d’accompagnement, sous le signe de la dignité. Tout le monde sait que le vieillissement s’accompagne d’un ralentissement du métabolisme, qui souvent s’aggrave par des maladies, diverses et variées. Ces dernières peuvent être une simple gêne, ou au contraire, peuvent conduire à une hospitalisation lourde.
Malheureusement, souvent, le VIH rend la situation très complexe. J’ajouterai au passage que les transsexuel(le)s âgé(e)s découvrent une situation inédite : être vieux et trans. La société aujourd’hui ne sait pas comment répondre. Et c’est bien en cela qu’HES veut apporter quelque chose : apporter des réponses à des situations nouvelles, qu’elle accompagne par des propositions fortes.
Mais l’accompagnement n’est pas que sociétal. Aujourd’hui, dans les établissements spécialisés, il est difficile pour les couples de vivre ensemble, d’autant plus si l’on est homosexuel. Il serait « interdit » de vivre la fin de sa vie avec le partenaire avec qui on en a partagé chaque étape ? Et pourtant, souvent, les établissements s’y refusent.
La loi ne permet pas d’accorder le droit de transmettre son patrimoine à la personne avec qui on a partagé sa vie, quelle que soit la forme du couple. HES se bat pour porter l’égalité entre les droits des uns et des autres, pour sortir de ces absurdités institutionnelles.
Quelles sont les mesures à prendre d’urgence, les plus importantes en vu de l’arrivée massive de baby-boomers à l’âge de la retraite ?
JB : HES, par ses rencontres avec différents partenaires institutionnels et associatifs, s’est rendu compte du défi majeur à relever demain sur les questions liées à l’âge. Aucun organisme aujourd’hui ne peut exposer correctement les discriminations des personnes vieillissantes LGBT. Comme si « elles n’existaient pas ».
Nous manquons de recul sur cette population. Par ce questionnaire, nous voulons mieux appréhender les difficultés rencontrées par les personnes LGBT vieillissantes, mais aussi faire des propositions pour ceux qui demain, seront âgés.
Il faut répondre à tous ces aspects : vivre dignement et correctement. D’un point de vue législatif, il faudra inévitablement aborder les questions liées au patrimoine, dans le contexte des familles multiples. De même, il faut réfléchir ensemble au type de structures que l’on souhaite. Différents choix peuvent être faits : soit habiter chez soi, soit chez des proches, soit en résidences médicalisées, soit en établissements. Tous apportent des avantages et des inconvénients. Ce choix se fait souvent selon des contraintes, plus que selon une volonté. Nous devons proposer des solutions d’accompagnement pour chaque structure choisie, où l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ne doit pas être un frein.