Le souci du repas n’étant pas pareillement partagé dans l’institution, il est l’objet de tensions quotidiennes. D’une part la prévention et la lutte contre la dénutrition font du repas un moment de soin pour les professionnels de première ligne, imposant le respect de prescriptions médicales par l’intermédiaire de régimes alimentaires particuliers et la surveillance des consommations.
D’autre part le repas est principalement un service pour les résidents pouvant à ce titre, être critiqué et rejeté. Or, ce qui est impensable en maisons de retraite, est de ne pas veiller à garantir les consommations alimentaires des résidents, ce qui nous amène à interroger la question morale en jeu, et nous demander en d’autres termes « dans quelles conditions pratiques et de quelles manières chacun d’entre nous peut espérer quitter ce monde ».
En effet, « laisser faire » la dénutrition apparait au nombre des intolérables contemporains, des formes de contraintes consistant à faire manger sont progressivement légitimées, qui laissent percevoir une construction normative de la fin de vie en institution où la prise de risques est minimale.
Pour tenir ensemble toutes les exigences contradictoires, plusieurs actions institutionnelles visent à ré-enchanter l’expérience du repas, notamment garantir la présence de différences sociales à table pour rendre visible le respect de l’individualité.
Ensuite nous avons souhaité décliner avec des retours d’expériences de terrain et des interventions plus théoriques les difficultés et les réussites pour répondre à une contrainte : la déclinaison du « repas dit à texture normale » en repas à texture modifiée. Un outil qui devrait dans les années à venir permettre une standardisation de la caractérisation des textures modifiées.
Laura Guérin est diplômée des classes préparatoires littéraires, Master 2 d'histoire de la philosophie, Docteure en sociologie de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) ; Membre du Réseau des jeunes Chercheurs Santé et Société.
D’autre part le repas est principalement un service pour les résidents pouvant à ce titre, être critiqué et rejeté. Or, ce qui est impensable en maisons de retraite, est de ne pas veiller à garantir les consommations alimentaires des résidents, ce qui nous amène à interroger la question morale en jeu, et nous demander en d’autres termes « dans quelles conditions pratiques et de quelles manières chacun d’entre nous peut espérer quitter ce monde ».
En effet, « laisser faire » la dénutrition apparait au nombre des intolérables contemporains, des formes de contraintes consistant à faire manger sont progressivement légitimées, qui laissent percevoir une construction normative de la fin de vie en institution où la prise de risques est minimale.
Pour tenir ensemble toutes les exigences contradictoires, plusieurs actions institutionnelles visent à ré-enchanter l’expérience du repas, notamment garantir la présence de différences sociales à table pour rendre visible le respect de l’individualité.
Ensuite nous avons souhaité décliner avec des retours d’expériences de terrain et des interventions plus théoriques les difficultés et les réussites pour répondre à une contrainte : la déclinaison du « repas dit à texture normale » en repas à texture modifiée. Un outil qui devrait dans les années à venir permettre une standardisation de la caractérisation des textures modifiées.
Laura Guérin est diplômée des classes préparatoires littéraires, Master 2 d'histoire de la philosophie, Docteure en sociologie de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) ; Membre du Réseau des jeunes Chercheurs Santé et Société.