La douleur est liée en général à une atteinte tissulaire brutale (traumatisme ou lésion inflammatoire). Elle est souvent associée à des réactions physiques (tachycardie, sueurs, élévation de la pression artérielle) et à une anxiété. Il s’agit d’un signal d’alarme dont la « finalité » est d’informer l’organisme d’un danger pour son intégrité.
Une fois son origine identifiée, sa prise en charge nécessite sa reconnaissance et un traitement essentiellement pharmacologique avec un objectif curatif.
La sphère orofaciale est richement innervée, ce qui peut complexifier le diagnostic et la thérapie à déployer pour prendre en charge le patient souffrant de douleurs au niveau de la bouche et de sa périphérie : dents, bouche, mâchoire et visage, mais aussi la région de l'oreille, de la nuque, le cou et le crâne.
La zone orofaciale est innervée par le nerf trijumeau et les premières racines cervicales des dents. Il s’agit d’un nerf mixte, à la fois moteur et sensitif, ce qui renforce le ressenti douloureux.
L’expérience de la douleur est personnelle, culturelle et sociétale. Elle peut avoir de réelles répercussions psychologiques et sociologiques pour le patient. Pour toutes ces raisons, il est difficile de systématiser ou de schématiser la prise en charge de la douleur. Le chirurgien-dentiste est un des interlocuteurs privilégiés pour prendre en charge des patients atteints de douleur orofaciale.
Les deux grands types de douleurs orofaciales
Douleur orofaciale aigue
C’est une douleur physiologique, induite par une stimulation des récepteurs périphériques de la douleur.
Cette anatomie confère à la douleur orofaciale des caractéristiques variées : continue ou intermittente, de faible ou forte intensité, localisée ou diffuse.
Diffusion de la douleur dans la sphère orofaciale : la douleur orofaciale peut toucher différentes structures de la cavité buccale : dentaires, parodontales, muqueuse, salivaire, articulaire, osseuse.
Les douleurs orofaciales peuvent être caractérisées par leur origine : inflammatoire et infectieuse, traumatique, dysimmunitaire, tumorale, iatrogène ou conséquente à une dysfonction du système immunitaire.
Quelques pathologies
Douleurs d’origine dentaire
Hypersensibilité dentinaire : elle est liée à une exposition anormale de la dentine et survient suite à l’exposition de stimuli thermique (froid), mécanique (brosse à dent) ou encore chimique (aliments acides).
Carie : l’attaque acide d’une carie provoque une inflammation de la pulpe qui est douloureuse.
Fêlure ou fracture : ces affectations structurelles de la dent vont engendrer des douleurs allant de la gêne à l’impossibilité de mastiquer.
Parodontite : cette inflammation du tissu parodontal est causée par une infection bactérienne qui entraîne une destruction du tissu et une perte des dents.
Douleurs d’origine desmondontale
Desmodontite : cette inflammation du tissu desmodonte est aussi appelée arthrite dentaire. Elle peut être soit d’origine infectieuse (suite d’une pulpite, la présence d’un corps étranger ou en cas de sinusite aigüe) soit d’origine physique (traumatisme).
Douleurs desmontales : peuvent survenir suite à une chute ou tout autre événement traumatique mais aussi lors de thérapies orthodontiques avec des appareils dentaires.
Douleurs d’origine parodontale
Syndrome du septum : un bourrage alimentaire entre l’espace interdentaire peut être à l’origine de douleurs pulsatiles exacerbées par la mastication.
Douleurs d’origine muqueuse
Erosion herpétique : engendre des douleurs à cause d’infections dues à des virus d’herpès humain (HHV 1,2 ou 3).
Candidose : brûlures, goût métallique et gêne à la mastication sont les symptômes de telles infections causées par des champignons.
Sinusite : la douleur liée à cette pathologie est localisée et peut être aggravée lors de changement de position de tête.
Aphtes : ces lésions de la muqueuse selon leur localisation vont provoquer une gêne à l’élocution, l’alimentation et la déglutition car les douleurs sont importantes.
Cancer : la douleur est un signal d’alarme qui arrive tardivement dans ce type de maladie mais représente une affection importante. Selon la localisation la douleur peut varier. Les cancers des amygdales et du pharynx sont les plus douloureux car ils compriment des nerfs liés au pharynx et aux cervicales en irradiant jusqu’aux oreilles.
Douleurs d’origine salivaire
Colique salivaire : une douleur vive se fait ressentir suite à l’obstruction d’un canal ou d’une glande salivaire et de l’accumulation de la salive qui ne peut s’écouler normalement.
Douleurs d’origine osseuse
Alvéolite : cette complication suite à l’extraction d’une dent provoque des douleurs vives irradiantes.
Ostéoradionécrose : c’est une conséquence de la radiothérapie cervico-faciale peu fréquente qui est due à une mauvaise cicatrisation des tissus osseux liée à une altération des vaisseaux sanguins.
Douleurs d’origine articulaire
Arthromyalgies : groupe hétérogène de pathologies pour lesquelles les patients peuvent souffrir de douleurs musculaires (myalgies) ou articulaires ou les deux. Les symptômes sont très variés allant de la simple gêne ou de la limitation des mouvements mandibulaires à des douleurs dues à des lésions articulaires. Le caractère aigu provient de traumatismes. Mais pour certaines des pathologies, elles possèdent un caractère chronique ou persistant causé par plusieurs facteurs.
La prise en charge de la douleur orofaciale aigüe
Avant de rechercher les signes objectifs de la douleur orofaciale, il est nécessaire de réaliser un entretien pour évaluer la douleur de manière quantitative et qualitative. Le motif de consultation étant la douleur, et souvent en contexte d’urgence, le chirurgien-dentiste doit prendre en compte le vécu du patient par rapport à la douleur et aux soins dentaires afin de poser une première hypothèse de diagnostic. Il tient compte des influences culturelles et environnementales (médicales, sociales…) reçues par le patient qui vont moduler son ressenti de la douleur.
Ensemble, ils vont retracer l’histoire de la douleur et évaluer la douleur à l’aide d’une échelle de la douleur. Puis un examen médical sera réalisé pour compléter le diagnostic et proposer une prise en charge.
Quels traitements pour la douleur orofaciale aigue ?
La plupart des douleurs orales aigues nécessitent un traitement étiologique qui sera le plus souvent chirurgical. L’éviction d’une lésion carieuse, le traitement endodontique ou parodontal seront les meilleurs traitements des douleurs aigues. Ces traitements chirurgicaux peuvent s’accompagner de la prescription d’un traitement médical de médicaments antalgiques (paracétamol, ibuprofène, codéine, tramadol) ou plus rarement d’un traitement antibiotique.
Toutes les douleurs orofaciales chroniques doivent faire l’objet d’un diagnostic par un spécialiste de médecine bucco-dentaire ou de chirurgie orale.
La douleur orofaciale chronique
C’est une douleur qui revient de manière récurrente depuis plusieurs mois ou années sur des zones variables de la tête. Si une douleur dure depuis plus de trois mois, on dit qu’elle est chronique.
Il existe plusieurs types de douleur orofaciale chronique :
- neurologiques : comme la migraine, l'algie vasculaire de la face, la névralgie essentielle du trijumeau ou encore toutes les douleurs neuropathiques post-opératoires de la bouche. Ces douleurs chroniques sont prises en charge par un traitement spécifique mis en place par un neurologue ou par un chirurgien-dentiste spécialisé dans le traitement des douleurs chroniques.
- "idiopathiques", c'est-à-dire sans cause apparente (lésions, etc.). C’est le cas du syndrome de la bouche en feu (stomatodynie, glossodynie), qui provoque des sensations de brûlures ou de picotement dans la cavité buccale alors qu’aucun traumatisme n’a été reçu dans cette zone.
Quels traitements pour la douleur orofaciale chronique ?
Le traitement de la douleur orofaciale chronique doit nécessairement comprendre une prise en charge biologique (le plus souvent médicamenteuse avec des médicaments contre ces douleurs chroniques et/ou neuropathique), un accompagnement psychologique et psychothérapeutique (tout particulièrement les thérapies comportementales) et en replaçant toujours la personne dans son contexte social.
Tous les chirurgiens-dentistes savent reconnaître une maladie douloureuse chronique. Le plus souvent les patients doivent être soignés par des médecins ou des chirurgiens-dentistes spécialisés dans le traitement des douleurs chroniques.
Plus la peine d’avoir peur de la douleur au cabinet dentaire !
Bien souvent, la peur d’expérimenter la douleur au cabinet dentaire est si forte que nombre de patients, petits et grands, refusent de passer la porte…
Les dentistes disposent désormais de méthodes efficaces pour contrôler la douleur liée aux soins qu'ils délivrent et le temps de « la peur du dentiste » devrait donc être révolu, tant pour les enfants que les adultes.
Il est nécessaire pour le chirurgien-dentiste de prendre en charge tout d'abord l'anxiété des patients, qui décuple les sensations et peut faire paraître très pénibles des soins qui sont seulement désagréables.
Cette appréhension des soins dentaires est le plus souvent alimentée par le vécu familial (mauvais souvenirs des parents qui transmettent leur angoisse) et personnel (expérience antérieure désagréable lors d'une vaccination, par exemple), mais aussi par la peur de l'inconnu et la sensation de perte de contrôle lorsque l'on se retrouve exposé bouche ouverte.
Il faut que le chirurgien-dentiste privilégie le dialogue et explique le déroulement de l'intervention pour calmer et rassurer le patient et réduire la perception douloureuse.
Une fois son origine identifiée, sa prise en charge nécessite sa reconnaissance et un traitement essentiellement pharmacologique avec un objectif curatif.
La sphère orofaciale est richement innervée, ce qui peut complexifier le diagnostic et la thérapie à déployer pour prendre en charge le patient souffrant de douleurs au niveau de la bouche et de sa périphérie : dents, bouche, mâchoire et visage, mais aussi la région de l'oreille, de la nuque, le cou et le crâne.
La zone orofaciale est innervée par le nerf trijumeau et les premières racines cervicales des dents. Il s’agit d’un nerf mixte, à la fois moteur et sensitif, ce qui renforce le ressenti douloureux.
L’expérience de la douleur est personnelle, culturelle et sociétale. Elle peut avoir de réelles répercussions psychologiques et sociologiques pour le patient. Pour toutes ces raisons, il est difficile de systématiser ou de schématiser la prise en charge de la douleur. Le chirurgien-dentiste est un des interlocuteurs privilégiés pour prendre en charge des patients atteints de douleur orofaciale.
Les deux grands types de douleurs orofaciales
Douleur orofaciale aigue
C’est une douleur physiologique, induite par une stimulation des récepteurs périphériques de la douleur.
Cette anatomie confère à la douleur orofaciale des caractéristiques variées : continue ou intermittente, de faible ou forte intensité, localisée ou diffuse.
Diffusion de la douleur dans la sphère orofaciale : la douleur orofaciale peut toucher différentes structures de la cavité buccale : dentaires, parodontales, muqueuse, salivaire, articulaire, osseuse.
Les douleurs orofaciales peuvent être caractérisées par leur origine : inflammatoire et infectieuse, traumatique, dysimmunitaire, tumorale, iatrogène ou conséquente à une dysfonction du système immunitaire.
Quelques pathologies
Douleurs d’origine dentaire
Hypersensibilité dentinaire : elle est liée à une exposition anormale de la dentine et survient suite à l’exposition de stimuli thermique (froid), mécanique (brosse à dent) ou encore chimique (aliments acides).
Carie : l’attaque acide d’une carie provoque une inflammation de la pulpe qui est douloureuse.
Fêlure ou fracture : ces affectations structurelles de la dent vont engendrer des douleurs allant de la gêne à l’impossibilité de mastiquer.
Parodontite : cette inflammation du tissu parodontal est causée par une infection bactérienne qui entraîne une destruction du tissu et une perte des dents.
Douleurs d’origine desmondontale
Desmodontite : cette inflammation du tissu desmodonte est aussi appelée arthrite dentaire. Elle peut être soit d’origine infectieuse (suite d’une pulpite, la présence d’un corps étranger ou en cas de sinusite aigüe) soit d’origine physique (traumatisme).
Douleurs desmontales : peuvent survenir suite à une chute ou tout autre événement traumatique mais aussi lors de thérapies orthodontiques avec des appareils dentaires.
Douleurs d’origine parodontale
Syndrome du septum : un bourrage alimentaire entre l’espace interdentaire peut être à l’origine de douleurs pulsatiles exacerbées par la mastication.
Douleurs d’origine muqueuse
Erosion herpétique : engendre des douleurs à cause d’infections dues à des virus d’herpès humain (HHV 1,2 ou 3).
Candidose : brûlures, goût métallique et gêne à la mastication sont les symptômes de telles infections causées par des champignons.
Sinusite : la douleur liée à cette pathologie est localisée et peut être aggravée lors de changement de position de tête.
Aphtes : ces lésions de la muqueuse selon leur localisation vont provoquer une gêne à l’élocution, l’alimentation et la déglutition car les douleurs sont importantes.
Cancer : la douleur est un signal d’alarme qui arrive tardivement dans ce type de maladie mais représente une affection importante. Selon la localisation la douleur peut varier. Les cancers des amygdales et du pharynx sont les plus douloureux car ils compriment des nerfs liés au pharynx et aux cervicales en irradiant jusqu’aux oreilles.
Douleurs d’origine salivaire
Colique salivaire : une douleur vive se fait ressentir suite à l’obstruction d’un canal ou d’une glande salivaire et de l’accumulation de la salive qui ne peut s’écouler normalement.
Douleurs d’origine osseuse
Alvéolite : cette complication suite à l’extraction d’une dent provoque des douleurs vives irradiantes.
Ostéoradionécrose : c’est une conséquence de la radiothérapie cervico-faciale peu fréquente qui est due à une mauvaise cicatrisation des tissus osseux liée à une altération des vaisseaux sanguins.
Douleurs d’origine articulaire
Arthromyalgies : groupe hétérogène de pathologies pour lesquelles les patients peuvent souffrir de douleurs musculaires (myalgies) ou articulaires ou les deux. Les symptômes sont très variés allant de la simple gêne ou de la limitation des mouvements mandibulaires à des douleurs dues à des lésions articulaires. Le caractère aigu provient de traumatismes. Mais pour certaines des pathologies, elles possèdent un caractère chronique ou persistant causé par plusieurs facteurs.
La prise en charge de la douleur orofaciale aigüe
Avant de rechercher les signes objectifs de la douleur orofaciale, il est nécessaire de réaliser un entretien pour évaluer la douleur de manière quantitative et qualitative. Le motif de consultation étant la douleur, et souvent en contexte d’urgence, le chirurgien-dentiste doit prendre en compte le vécu du patient par rapport à la douleur et aux soins dentaires afin de poser une première hypothèse de diagnostic. Il tient compte des influences culturelles et environnementales (médicales, sociales…) reçues par le patient qui vont moduler son ressenti de la douleur.
Ensemble, ils vont retracer l’histoire de la douleur et évaluer la douleur à l’aide d’une échelle de la douleur. Puis un examen médical sera réalisé pour compléter le diagnostic et proposer une prise en charge.
Quels traitements pour la douleur orofaciale aigue ?
La plupart des douleurs orales aigues nécessitent un traitement étiologique qui sera le plus souvent chirurgical. L’éviction d’une lésion carieuse, le traitement endodontique ou parodontal seront les meilleurs traitements des douleurs aigues. Ces traitements chirurgicaux peuvent s’accompagner de la prescription d’un traitement médical de médicaments antalgiques (paracétamol, ibuprofène, codéine, tramadol) ou plus rarement d’un traitement antibiotique.
Toutes les douleurs orofaciales chroniques doivent faire l’objet d’un diagnostic par un spécialiste de médecine bucco-dentaire ou de chirurgie orale.
La douleur orofaciale chronique
C’est une douleur qui revient de manière récurrente depuis plusieurs mois ou années sur des zones variables de la tête. Si une douleur dure depuis plus de trois mois, on dit qu’elle est chronique.
Il existe plusieurs types de douleur orofaciale chronique :
- neurologiques : comme la migraine, l'algie vasculaire de la face, la névralgie essentielle du trijumeau ou encore toutes les douleurs neuropathiques post-opératoires de la bouche. Ces douleurs chroniques sont prises en charge par un traitement spécifique mis en place par un neurologue ou par un chirurgien-dentiste spécialisé dans le traitement des douleurs chroniques.
- "idiopathiques", c'est-à-dire sans cause apparente (lésions, etc.). C’est le cas du syndrome de la bouche en feu (stomatodynie, glossodynie), qui provoque des sensations de brûlures ou de picotement dans la cavité buccale alors qu’aucun traumatisme n’a été reçu dans cette zone.
Quels traitements pour la douleur orofaciale chronique ?
Le traitement de la douleur orofaciale chronique doit nécessairement comprendre une prise en charge biologique (le plus souvent médicamenteuse avec des médicaments contre ces douleurs chroniques et/ou neuropathique), un accompagnement psychologique et psychothérapeutique (tout particulièrement les thérapies comportementales) et en replaçant toujours la personne dans son contexte social.
Tous les chirurgiens-dentistes savent reconnaître une maladie douloureuse chronique. Le plus souvent les patients doivent être soignés par des médecins ou des chirurgiens-dentistes spécialisés dans le traitement des douleurs chroniques.
Plus la peine d’avoir peur de la douleur au cabinet dentaire !
Bien souvent, la peur d’expérimenter la douleur au cabinet dentaire est si forte que nombre de patients, petits et grands, refusent de passer la porte…
Les dentistes disposent désormais de méthodes efficaces pour contrôler la douleur liée aux soins qu'ils délivrent et le temps de « la peur du dentiste » devrait donc être révolu, tant pour les enfants que les adultes.
Il est nécessaire pour le chirurgien-dentiste de prendre en charge tout d'abord l'anxiété des patients, qui décuple les sensations et peut faire paraître très pénibles des soins qui sont seulement désagréables.
Cette appréhension des soins dentaires est le plus souvent alimentée par le vécu familial (mauvais souvenirs des parents qui transmettent leur angoisse) et personnel (expérience antérieure désagréable lors d'une vaccination, par exemple), mais aussi par la peur de l'inconnu et la sensation de perte de contrôle lorsque l'on se retrouve exposé bouche ouverte.
Il faut que le chirurgien-dentiste privilégie le dialogue et explique le déroulement de l'intervention pour calmer et rassurer le patient et réduire la perception douloureuse.