Plasma riche en plaquettes : le point avec Jérémy Magalon

A l’occasion de l’IMCAS 2017, l’un des plus importants congrès mondiaux dédiés la chirurgie et la dermatologie esthétique, revenons sur les grandes avancées scientifiques et les grandes tendances de demain en compagnie des meilleurs experts internationaux. Le point sur le plasma riche en plaquettes par Jérémy Magalon, pharmacien biologiste, APHP en France

PAR SENIORACTU.COM | Publié le Vendredi 27 Janvier 2017

La France a toujours été pionnière dans le domaine de la thérapie cellulaire, discipline qui consiste à traiter, atténuer ou prévenir une maladie par l’injection de cellules. Georges Mathé en 1958 réalisa des greffes de moelle osseuse pour restaurer l’hématopoïèse de cinq physiciens yougoslaves très lourdement irradiés en travaillant près d’un réacteur nucléaire à Vinca.
 
En 1989, Eliane Gluckman réalisa la première greffe de sang de cordon. La prise en charge de ces patients eut lieu en France et sont des exemples de succès en thérapie cellulaire maintenant avérés.
 
Longtemps réservée à des spécialités lourdes, la thérapie cellulaire semble bénéficier, depuis quelques années d’un engouement considérable coïncidant avec l’essor de techniques chirurgicales de moins en moins invasives et ses applications s’étendent désormais à de nombreuses spécialités.
 
Parmi ces nouvelles techniques, les injections de plasma riche en plaquettes sont de plus en plus populaires. Cette technique consiste à centrifuger un prélèvement sanguin pour ne récupérer que les plaquettes d’un patient et les lui réinjecter dans le même temps opératoire.
 
Le produit obtenu est un concentré de plaquettes qui sont des cellules dépourvues de noyau mais constituant un réservoir de facteurs de croissance intervenant dans la cicatrisation, favorisant la production de collagène ou le recrutement endogène de cellules souches. Il s’agit de préparations autologues, c’est-à-dire que le produit obtenu sera utilisé pour le patient chez qui a été effectuée le prélèvement, la prise de sang. Ce sont donc vos plaquettes qui serviront à vous soigner ou vous rajeunir.
 
Le développement de très nombreux dispositifs médicaux en système fermé par les laboratoires pharmaceutiques a facilité la démocratisation de cette technique en chirurgie plastique et en médecine régénérative. Cependant, ces « cellules médicaments » sont contenues en quantité différente dans chacun d’entre nous. Il s’ajoute à cela une grande hétérogénéité dans les kits de préparation de PRP dont les utilisations vont produire des PRP à la composition extrêmement différente.
 
Pourtant, comme pour chaque médicament, il est nécessaire de trouver la dose et le protocole efficace dans chaque indication. A titre d’exemple, les protocoles sont différents pour la prise en charge d’une alopécie ou pour obtenir un effet de rajeunissement du visage. Les méthodes d’injection sont également variables allant de la mésothérapie à l’injection sous cutanée. Seules les collaborations entre cliniciens, scientifiques et industriels à travers la réalisation de protocoles multi centriques, si possible randomisés, permettront de valider ces nouvelles thérapeutiques.
 
De même, l’utilisation de ces thérapeutiques en médecine de ville doit s’astreindre à un contrôle de qualité du produit injecté. Des automates miniatures, jusqu’alors réservés aux laboratoires d’analyse médicale, sont désormais disponibles pour contrôler la quantité de plaquettes injectées et commencent à être utilisées dans les blocs opératoires. Certains distributeurs proposent maintenant des « packs » incluant les kits de préparation PRP avec ces automates de comptage. L’objectif étant que chaque patient puisse désormais repartir avec un compte rendu précis du PRP qui lui a été injecté. 










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