Ostéoporose : les hommes seraient-ils sous-diagnostiqués ?

Dans un pays qui vieillit, rien d’étonnant à ce que le nombre de seniors qui a recours à des pharmacothérapies courantes visant à prévenir la détérioration osseuse attribuable à l'ostéoporose augmente de façon considérable… Mais une nouvelle étude de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) démontre que les hommes sont beaucoup moins susceptibles que les femmes d'utiliser ces médicaments. Seraient-ils sous-diagnostiqués ? Explications.

PAR SENIORACTU.COM | Publié le Mardi 17 Février 2009

L'étude, publiée récemment par l'Institut canadien d'information sur la santé, a examiné les tendances relatives aux demandes présentées par les personnes âgées aux régimes publics d'assurance-médicaments pour le remboursement de bisphosphonates, une catégorie de médicaments utilisés pour traiter l'ostéoporose et prévenir les fractures.

De 2001 à 2007, la proportion de seniors ayant eut recours aux trois types de bisphosphonates à l'étude (étidronate, alendronate et risédronate) a augmenté dans chacune des six provinces sélectionnées*.

Le taux global d'utilisation de bisphosphonates chez les aînés a ainsi augmenté de 45%, passant de 8,9% à 12,9%. Si l'on ajuste le taux d'utilisation de bisphosphonates en fonction de la hausse du nombre de seniors (9%) dans la population au cours de cette période, l'augmentation du nombre d'utilisateurs de bisphosphonates est de 55%, souligne le communiqué de l’ICIS.

« L'ostéoporose touche jusqu'à une femme sur quatre et un homme sur huit chez les personnes de 50 ans et plus au Canada. Par contre, même si les femmes sont deux fois plus susceptibles que les hommes d'en être atteintes, l'étude de l'ICIS révèle qu'elles sont six fois plus susceptibles d'avoir recours aux bisphosphonates », affirme le Dr Diane Thériault, directrice médicale du Dartmouth Osteoporosis Multidisciplinary Education Program de la Nouvelle-Écosse. « On doit donc se demander s'il y a sous-diagnostic et sous-traitement de la maladie chez les hommes, ce qui pourrait avoir de graves conséquences sur les personnes âgées et leur famille

En 2006-2007, 20,4% des femmes âgées dans les provinces à l'étude avaient recours aux bisphosphonates (soit une femme âgée sur cinq), par rapport à 3,3% des hommes de 65 ans et plus (soit un homme âgé sur trente).

« Pour les patients atteints d'ostéoporose et leur famille, les fractures de la hanche et les complications connexes sont l'une des préoccupations majeures, ajoute Michael Hunt de l’ICIS. On estime que 70% des fractures de la hanche au Canada sont liées à l'ostéoporose. La surveillance de l'utilisation de traitements tels que ceux aux bisphosphonates pour prévenir les fractures de la hanche peut aider les praticiens à comprendre ce qui fonctionne ou non pour ces patients. »

*L'Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard.

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