Pouvez-vous nous raconter la campagne #Menopositivity ?
Camille Olivier
C’était en 2021, le moment où Vichy relançait la gamme Neovadiol dédiée aux peaux matures, tous les tabous féminins étaient en train d’être levés, comme les règles, l’orgasme ou encore la masturbation féminine, sauf celui de la ménopause.
C’est aberrant car toutes les femmes seront un jour ménopausées et, en analysant le non traitement de ce sujet, son tabou, on a le sentiment que la femme ménopausée est périmée.
Notre agence CTZAR se positionne sur la compréhension et l’écoute des tendances sociales et surtout, sur le rôle politique et sociétal des réseaux sociaux. Si vous regardez aujourd’hui autour de vous, tous les grands mouvements de société débutent sur les médias sociaux.
Pour répondre à Vichy, on a eu l’idée de lancer cette campagne #Menoposity, on est très fiers du nom car il rallie la ménopause à tous les mouvements positifs dont je parlais précédemment, et il promeut un nouveau mouvement de société.
La campagne s’est organisée en 2 volets, d’abord à l’automne 2021, à l’occasion de la journée mondiale de la ménopause le 18 octobre. Nous avons réuni des talents des réseaux sociaux, des journalistes, des experts de la marque autour d’une table ronde animée par Virginie Guilhaume, où chacune a pu témoigner de son expérience de la ménopause d’un point de vue à la fois fonctionnel et émotionnel. Tous les talents ont aussi relayé leur expérience du sujet sur les réseaux sociaux.
Dans le 2ème volet, en avril 2022, nous avons proposé aux talents de tester le nouveau programme d’accompagnement de Vichy autour de la ménopause et de transmettre leur expérience sous forme d’un réel Instagram.
Pourquoi la ménopause vous touche particulièrement ?
Camille Olivier
Parce que je suis une femme, toute la pression qu’on subit est forte, donc je me sens concernée, d’autant plus que j’ai fêté mes 40 ans récemment.
Je suis féministe, je trouve profondément injuste que les femmes passées un certain âge puissent être perçues comme n’ayant plus de valeur, voire plus la même valeur.
L’influence, les réseaux sociaux, ne servent pas qu’à des choses futiles ou sans intérêt, ces disciplines ont un rôle à tenir sur les sujets engagés. Il y a une réelle responsabilité dans nos métiers, et je crois qu’il est important de le rappeler dans un contexte où on n’en montre pas le meilleur.
Ce qu’on fait a du sens : réfléchir, piloter et mettre sur pied des campagnes sur des sujets qui touchent la société, et la font avancer dans le bon sens.
Marine Vignes
J’ai 50 ans, il s'avère que je ne suis pas ménopausée, mais j’ai beaucoup d’amies qui le sont. Je ressens par contre, déjà, les effets de pré-ménopause.
Pour moi, de manière évidente, il y a un manque d’informations, et il y aurait une véritable libération d’être mieux informée. Nos sociétés occidentales perçoivent cette période comme la fin de la femme, sa déchéance.
Et je suis toujours très enthousiaste de rentrer dans une démarche de positiver quelque chose, de regarder les choses différemment : comme un verre à moitié plein, plutôt qu’un verre à moitié vide.
J’étais ravie que Vichy et CTZAR me contactent pour que je puisse en parler. J’avais parlé autrefois sur les réseaux de problèmes hormonaux, mais de façon saupoudrée. Même si je ne suis pas ménopausée, même si je ne me positionne pas en docteur en ménopause, je suis prête, en capacité d’en parler et en volonté d’apprendre.
Je me suis dit qu’il se passait quelque chose. C’était une époque où j’avais prévu un rendez-vous chez le gynécologue, un bilan hormonal à faire, j’avais commencé à ressentir des suées nocturnes assez intenses une fois par mois, et j’ai tenu à rapporter ces choses-là, à les raconter. Mon audience était en demande et ravie, j’ai eu des tas de retours très optimistes. Il y a véritablement un public qui demande à en savoir plus sur la ménopause.
Sans langue de bois, qu'est-ce qui fait encore défaut, qui pèche encore, sur ce sujet ?
Camille Olivier
Sans langue de bois, tout ! Là, c’est seulement la première étape, il faut aller beaucoup plus loin. Il est nécessaire que les femmes ménopausées soient plus représentées dans la sphère publique et sur les réseaux sociaux, et abordent sans ambages ce sujet. Pour l’instant, les femmes plébiscitées sont jeunes, et souvent très sexy.
Marine Vignes
J’entends souvent de la part des femmes “je n’ose pas en parler, j’ai honte d’aborder le sujet”. Il faut savoir que j’ai reçu énormément de messages, suite à mes prises de parole décomplexées sur ce sujet.
La communication est extrêmement importante sur ce type de sujet. Et je crois qu'en parler de manière décomplexée aide aussi à ouvrir le débat. Le succès d’Instagram repose aussi sur ça.
Il y a des femmes qui ont véritablement des fondations à reconstruire en termes de confiance en soi et de sécurité, et l’influenceuse en face qui parle de façon cool, intéressante, sans chichis, libérée, hyper simplement, ça aide énormément. C’est comme échanger avec une amie, c’est beaucoup plus simple comme entrée.
Pourquoi les sujets de société sont-ils indispensables à traiter dans les médias sociaux ? Ont-ils un devoir d'éducation ?
Camille Olivier
Oui, sans aucun doute, c’est là où les gens passent le plus de temps, et c’est bien que les marques puissent s’en rendre compte également.
Il y a eu une prise de conscience lors du premier confinement, en mars 2020, les marques ont compris qu’elles étaient visibles, qu’elles avaient des moyens, et qu'elles avaient par conséquent un rôle à jouer en termes de communication et d’information.
C’est bien qu’elles puissent se servir de leur pouvoir, et s’engager sur des sujets qui font avancer !
Une marque de luxe exclusive comme Christian Louboutin, qui est un client historique de l’agence d’ailleurs, s’est toujours engagée sur des notions d’inclusivité, de liberté sexuelle et de genre, à des époques où ces sujets étaient encore tabous, comme la ménopause aujourd’hui.
Aujourd’hui, ces sujets sont devenus normaux dans l’espace public. C’est logique et responsable, aujourd’hui, pour une marque comme Vichy d’aborder la ménopause, et je trouverais ça intéressant et courageux que d’autres marques puissent le faire également…
Marine Vignes
Les médias sociaux n’ont aucune charte, et pourtant ils devraient y en avoir une. A l’heure où l’information est hyper anxiogène, c’est fondamental de reprendre la main sur certains sujets.
C’est ça que j’aime aussi avec les médias sociaux, on apprend et on s’informe presque naturellement, alors qu’on n’était pas venu chercher l’information. Et apprendre tous les jours, c’est la clef de tout. J’aime ça sur les réseaux sociaux, trouver des sujets qui vont me faire réfléchir, me faire avancer.
Vieillir et utiliser son image, est-ce finalement compatible ? Et quel est le rapport des influenceuses avec la ménopause ?
Camille Olivier
Chez CTZAR, on aime parler de talents plutôt que d’influenceurs. Aujourd’hui vieillir et utiliser son image, c’est pas vraiment compatible !
Toutes les stars d'Hollywood ont recours à la chirurgie esthétique pour parfaire leur image et lutter contre les signes de l'âge. En France, ce n'est pas encore complètement le cas, mais c’est en train d’arriver…
Après, on voit des contre-exemples fantastiques, comme une Meryl Streep, nature, à l’aise avec son âge, presque en attente de rôles au cinéma qui vont avec ses rides ! Par définition, quand tu es actrice, tu te sers de ton image !
Dans la campagne Vichy pour relancer la gamme Neovadiol, on a fait appel à des talents plus âgés, qui assument avoir plus de 50 ans, être ménopausées…
Le mouvement est en marche : les talents ont aujourd’hui 30-35 ans, elles seront là demain pour parler de vive voix de ces sujets-là. Quelque chose me dit qu’elles se préparent et qu’elles seront prêtes !
Marine Vignes
Tant qu’on s’assume, oui ! J’ai des tas de copines sur lesquelles je ne peux pas braquer un appareil photo. Moi, c’est mon métier, je fais ça depuis 28 ans, je suis capable de me filmer dans des situations abracadabrantesques. Je me trouve parfaite dans mon miroir, mais c’est parce que je suis complètement miro. Le fait d’être une femme présente à l’image exacerbe le besoin de prendre soin de soi aussi.
J’ai, pour ma part, le sentiment que la relation entre influenceuses et ménopause se décomplexe de plus en plus. Je peux citer, par exemple, dans les voix ou les comptes qui en parlent : Elsa Wolinski, Vanessa Clavier, A ton âge quand même (Viriginie Florin)... Il y a un vrai besoin qui est là.
Camille Olivier
C’était en 2021, le moment où Vichy relançait la gamme Neovadiol dédiée aux peaux matures, tous les tabous féminins étaient en train d’être levés, comme les règles, l’orgasme ou encore la masturbation féminine, sauf celui de la ménopause.
C’est aberrant car toutes les femmes seront un jour ménopausées et, en analysant le non traitement de ce sujet, son tabou, on a le sentiment que la femme ménopausée est périmée.
Notre agence CTZAR se positionne sur la compréhension et l’écoute des tendances sociales et surtout, sur le rôle politique et sociétal des réseaux sociaux. Si vous regardez aujourd’hui autour de vous, tous les grands mouvements de société débutent sur les médias sociaux.
Pour répondre à Vichy, on a eu l’idée de lancer cette campagne #Menoposity, on est très fiers du nom car il rallie la ménopause à tous les mouvements positifs dont je parlais précédemment, et il promeut un nouveau mouvement de société.
La campagne s’est organisée en 2 volets, d’abord à l’automne 2021, à l’occasion de la journée mondiale de la ménopause le 18 octobre. Nous avons réuni des talents des réseaux sociaux, des journalistes, des experts de la marque autour d’une table ronde animée par Virginie Guilhaume, où chacune a pu témoigner de son expérience de la ménopause d’un point de vue à la fois fonctionnel et émotionnel. Tous les talents ont aussi relayé leur expérience du sujet sur les réseaux sociaux.
Dans le 2ème volet, en avril 2022, nous avons proposé aux talents de tester le nouveau programme d’accompagnement de Vichy autour de la ménopause et de transmettre leur expérience sous forme d’un réel Instagram.
Pourquoi la ménopause vous touche particulièrement ?
Camille Olivier
Parce que je suis une femme, toute la pression qu’on subit est forte, donc je me sens concernée, d’autant plus que j’ai fêté mes 40 ans récemment.
Je suis féministe, je trouve profondément injuste que les femmes passées un certain âge puissent être perçues comme n’ayant plus de valeur, voire plus la même valeur.
L’influence, les réseaux sociaux, ne servent pas qu’à des choses futiles ou sans intérêt, ces disciplines ont un rôle à tenir sur les sujets engagés. Il y a une réelle responsabilité dans nos métiers, et je crois qu’il est important de le rappeler dans un contexte où on n’en montre pas le meilleur.
Ce qu’on fait a du sens : réfléchir, piloter et mettre sur pied des campagnes sur des sujets qui touchent la société, et la font avancer dans le bon sens.
Marine Vignes
J’ai 50 ans, il s'avère que je ne suis pas ménopausée, mais j’ai beaucoup d’amies qui le sont. Je ressens par contre, déjà, les effets de pré-ménopause.
Pour moi, de manière évidente, il y a un manque d’informations, et il y aurait une véritable libération d’être mieux informée. Nos sociétés occidentales perçoivent cette période comme la fin de la femme, sa déchéance.
Et je suis toujours très enthousiaste de rentrer dans une démarche de positiver quelque chose, de regarder les choses différemment : comme un verre à moitié plein, plutôt qu’un verre à moitié vide.
J’étais ravie que Vichy et CTZAR me contactent pour que je puisse en parler. J’avais parlé autrefois sur les réseaux de problèmes hormonaux, mais de façon saupoudrée. Même si je ne suis pas ménopausée, même si je ne me positionne pas en docteur en ménopause, je suis prête, en capacité d’en parler et en volonté d’apprendre.
Je me suis dit qu’il se passait quelque chose. C’était une époque où j’avais prévu un rendez-vous chez le gynécologue, un bilan hormonal à faire, j’avais commencé à ressentir des suées nocturnes assez intenses une fois par mois, et j’ai tenu à rapporter ces choses-là, à les raconter. Mon audience était en demande et ravie, j’ai eu des tas de retours très optimistes. Il y a véritablement un public qui demande à en savoir plus sur la ménopause.
Sans langue de bois, qu'est-ce qui fait encore défaut, qui pèche encore, sur ce sujet ?
Camille Olivier
Sans langue de bois, tout ! Là, c’est seulement la première étape, il faut aller beaucoup plus loin. Il est nécessaire que les femmes ménopausées soient plus représentées dans la sphère publique et sur les réseaux sociaux, et abordent sans ambages ce sujet. Pour l’instant, les femmes plébiscitées sont jeunes, et souvent très sexy.
Marine Vignes
J’entends souvent de la part des femmes “je n’ose pas en parler, j’ai honte d’aborder le sujet”. Il faut savoir que j’ai reçu énormément de messages, suite à mes prises de parole décomplexées sur ce sujet.
La communication est extrêmement importante sur ce type de sujet. Et je crois qu'en parler de manière décomplexée aide aussi à ouvrir le débat. Le succès d’Instagram repose aussi sur ça.
Il y a des femmes qui ont véritablement des fondations à reconstruire en termes de confiance en soi et de sécurité, et l’influenceuse en face qui parle de façon cool, intéressante, sans chichis, libérée, hyper simplement, ça aide énormément. C’est comme échanger avec une amie, c’est beaucoup plus simple comme entrée.
Pourquoi les sujets de société sont-ils indispensables à traiter dans les médias sociaux ? Ont-ils un devoir d'éducation ?
Camille Olivier
Oui, sans aucun doute, c’est là où les gens passent le plus de temps, et c’est bien que les marques puissent s’en rendre compte également.
Il y a eu une prise de conscience lors du premier confinement, en mars 2020, les marques ont compris qu’elles étaient visibles, qu’elles avaient des moyens, et qu'elles avaient par conséquent un rôle à jouer en termes de communication et d’information.
C’est bien qu’elles puissent se servir de leur pouvoir, et s’engager sur des sujets qui font avancer !
Une marque de luxe exclusive comme Christian Louboutin, qui est un client historique de l’agence d’ailleurs, s’est toujours engagée sur des notions d’inclusivité, de liberté sexuelle et de genre, à des époques où ces sujets étaient encore tabous, comme la ménopause aujourd’hui.
Aujourd’hui, ces sujets sont devenus normaux dans l’espace public. C’est logique et responsable, aujourd’hui, pour une marque comme Vichy d’aborder la ménopause, et je trouverais ça intéressant et courageux que d’autres marques puissent le faire également…
Marine Vignes
Les médias sociaux n’ont aucune charte, et pourtant ils devraient y en avoir une. A l’heure où l’information est hyper anxiogène, c’est fondamental de reprendre la main sur certains sujets.
C’est ça que j’aime aussi avec les médias sociaux, on apprend et on s’informe presque naturellement, alors qu’on n’était pas venu chercher l’information. Et apprendre tous les jours, c’est la clef de tout. J’aime ça sur les réseaux sociaux, trouver des sujets qui vont me faire réfléchir, me faire avancer.
Vieillir et utiliser son image, est-ce finalement compatible ? Et quel est le rapport des influenceuses avec la ménopause ?
Camille Olivier
Chez CTZAR, on aime parler de talents plutôt que d’influenceurs. Aujourd’hui vieillir et utiliser son image, c’est pas vraiment compatible !
Toutes les stars d'Hollywood ont recours à la chirurgie esthétique pour parfaire leur image et lutter contre les signes de l'âge. En France, ce n'est pas encore complètement le cas, mais c’est en train d’arriver…
Après, on voit des contre-exemples fantastiques, comme une Meryl Streep, nature, à l’aise avec son âge, presque en attente de rôles au cinéma qui vont avec ses rides ! Par définition, quand tu es actrice, tu te sers de ton image !
Dans la campagne Vichy pour relancer la gamme Neovadiol, on a fait appel à des talents plus âgés, qui assument avoir plus de 50 ans, être ménopausées…
Le mouvement est en marche : les talents ont aujourd’hui 30-35 ans, elles seront là demain pour parler de vive voix de ces sujets-là. Quelque chose me dit qu’elles se préparent et qu’elles seront prêtes !
Marine Vignes
Tant qu’on s’assume, oui ! J’ai des tas de copines sur lesquelles je ne peux pas braquer un appareil photo. Moi, c’est mon métier, je fais ça depuis 28 ans, je suis capable de me filmer dans des situations abracadabrantesques. Je me trouve parfaite dans mon miroir, mais c’est parce que je suis complètement miro. Le fait d’être une femme présente à l’image exacerbe le besoin de prendre soin de soi aussi.
J’ai, pour ma part, le sentiment que la relation entre influenceuses et ménopause se décomplexe de plus en plus. Je peux citer, par exemple, dans les voix ou les comptes qui en parlent : Elsa Wolinski, Vanessa Clavier, A ton âge quand même (Viriginie Florin)... Il y a un vrai besoin qui est là.