François Bayrou évoque la situation démographique et les défis qui attendent les politiques publiques, mais il convoque aussi ses souvenirs face aux éclipses de mémoire des proches.
Ses propos font comprendre et ressentir un point trop rarement mis en lumière : les différents registres de l’accompagnement du grand âge ne sont ni séparés ni distants. Il n’y a pas d’un côté le système de santé, et d’un autre côté l’éthique.
Pas non plus l’intime et l’affectif sur un versant, et sur un autre les décisions collectives et l’organisation des institutions. En fait, toutes les dimensions convergent et s’entrecroisent. Il faut en être conscient pour inventer les solutions attendues.
Le sujet me concerne en tant que personne, comme pouvoir public, et responsable d’une certaine vision de la société dans les vingt ans qui viennent. […] La recherche a un énorme travail à faire, et pas seulement celle qui porte sur les pathologies, mais aussi la recherche que vous conduisez, ensemble, pour élaborer les réponses pratiques.
Vous avez très justement évoqué le logement. Le choix ne peut plus être binaire : rester à la maison […] ou basculer soudainement dans un EHPAD, très tard, à un moment où il est beaucoup plus difficile de s’intégrer. Il faut inventer des formules intermédiaires, des maintiens de l’autonomie face aux difficultés croissantes.
Le « chez-soi » n’est par exemple pas toujours le domicile où la personne a passé sa vie ; ce peut être un logement qui réunit les critères d’intimité de l’habitat et de confort adapté. De nombreuses autres formules ont émergé (cohabitation intergénérationnelle, habitat inclusif, etc.).
Ces alternatives doivent être mieux connues et développées afin d’améliorer la qualité de notre réponse au vieillissement. Les EHPAD […] resteront un maillon indispensable de la prise en charge du grand âge. […]
Entre 1979 et 2019, la part des plus de 60 ans dans la popula[1]tion est passée de 17 à 26% et cette évolution a alimenté la hausse des dépenses de protection sociale qui ont progressé sur la même période de 25 à 31% du PIB.
Quels que soient les choix formulés par la société, l’idée que les finances publiques n’ont pas de limite est fausse. Il va donc falloir mieux utiliser les ressources publiques, en pensant différemment. Les métiers du soin et de l’accompagnement ont besoin de reconnaissance.
Dans les prochaines années, il faut qu’on trouve plus de 100.000 personnes pour ces métiers-là. […] Une vaste politique est à construire, C’est une mutation de la relation, de la prise en charge que nous avons à penser, qui implique la re[1]cherche, les médecins, tous ceux parmi vous qui ont une expérience professionnelle, les pouvoirs publics et les familles. […].
Ses propos font comprendre et ressentir un point trop rarement mis en lumière : les différents registres de l’accompagnement du grand âge ne sont ni séparés ni distants. Il n’y a pas d’un côté le système de santé, et d’un autre côté l’éthique.
Pas non plus l’intime et l’affectif sur un versant, et sur un autre les décisions collectives et l’organisation des institutions. En fait, toutes les dimensions convergent et s’entrecroisent. Il faut en être conscient pour inventer les solutions attendues.
Le sujet me concerne en tant que personne, comme pouvoir public, et responsable d’une certaine vision de la société dans les vingt ans qui viennent. […] La recherche a un énorme travail à faire, et pas seulement celle qui porte sur les pathologies, mais aussi la recherche que vous conduisez, ensemble, pour élaborer les réponses pratiques.
Vous avez très justement évoqué le logement. Le choix ne peut plus être binaire : rester à la maison […] ou basculer soudainement dans un EHPAD, très tard, à un moment où il est beaucoup plus difficile de s’intégrer. Il faut inventer des formules intermédiaires, des maintiens de l’autonomie face aux difficultés croissantes.
Le « chez-soi » n’est par exemple pas toujours le domicile où la personne a passé sa vie ; ce peut être un logement qui réunit les critères d’intimité de l’habitat et de confort adapté. De nombreuses autres formules ont émergé (cohabitation intergénérationnelle, habitat inclusif, etc.).
Ces alternatives doivent être mieux connues et développées afin d’améliorer la qualité de notre réponse au vieillissement. Les EHPAD […] resteront un maillon indispensable de la prise en charge du grand âge. […]
Entre 1979 et 2019, la part des plus de 60 ans dans la popula[1]tion est passée de 17 à 26% et cette évolution a alimenté la hausse des dépenses de protection sociale qui ont progressé sur la même période de 25 à 31% du PIB.
Quels que soient les choix formulés par la société, l’idée que les finances publiques n’ont pas de limite est fausse. Il va donc falloir mieux utiliser les ressources publiques, en pensant différemment. Les métiers du soin et de l’accompagnement ont besoin de reconnaissance.
Dans les prochaines années, il faut qu’on trouve plus de 100.000 personnes pour ces métiers-là. […] Une vaste politique est à construire, C’est une mutation de la relation, de la prise en charge que nous avons à penser, qui implique la re[1]cherche, les médecins, tous ceux parmi vous qui ont une expérience professionnelle, les pouvoirs publics et les familles. […].