Le Plan cancer 2009-2013, voulu par le président de la République, prévoit de lutter contre les inégalités d’accès et de recours aux dépistages des cancers, de favoriser l’adhésion et la fidélisation aux programmes de dépistage et de réduire les écarts entre les taux de participation.
Pour répondre à ces objectifs, l’INCa et ses partenaires lance « Mars bleu », le mois de mobilisation nationale contre le cancer colorectal. Un nouveau programme d’information et de communication est déployé à cette occasion. Il vise principalement à favoriser le passage à l’acte des personnes de plus de 50 ans, en les incitant à parler du dépistage avec leur médecin traitant. En effet, c’est le médecin traitant qui remet le test de dépistage à son patient, or le sujet du dépistage du cancer colorectal n’est aujourd’hui pas suffisamment abordé en consultation.
Ce programme d’information renouvelé, destiné aux populations cibles, aux professionnels de santé concernés et aux acteurs de proximité (structures départementales en charge du dépistage, associations…) vise donc à créer une parole réflexe sur le dépistage du cancer colorectal avec le médecin traitant. C’est le sens de la signature de la nouvelle campagne nationale : « Dès 50 ans, c’est le moment… de parler du dépistage du cancer colorectal à mon médecin ».
« En faisant évoluer les mentalités sur ce sujet, en le dédramatisant avec pédagogie et conviction, nous parviendrons, j’en suis sûre, à augmenter le taux de participation sur l’ensemble du territoire » a déclaré Nora Berra, Secrétaire d’État chargée de la Santé.
Pour répondre à ces objectifs, l’INCa et ses partenaires lance « Mars bleu », le mois de mobilisation nationale contre le cancer colorectal. Un nouveau programme d’information et de communication est déployé à cette occasion. Il vise principalement à favoriser le passage à l’acte des personnes de plus de 50 ans, en les incitant à parler du dépistage avec leur médecin traitant. En effet, c’est le médecin traitant qui remet le test de dépistage à son patient, or le sujet du dépistage du cancer colorectal n’est aujourd’hui pas suffisamment abordé en consultation.
Ce programme d’information renouvelé, destiné aux populations cibles, aux professionnels de santé concernés et aux acteurs de proximité (structures départementales en charge du dépistage, associations…) vise donc à créer une parole réflexe sur le dépistage du cancer colorectal avec le médecin traitant. C’est le sens de la signature de la nouvelle campagne nationale : « Dès 50 ans, c’est le moment… de parler du dépistage du cancer colorectal à mon médecin ».
« En faisant évoluer les mentalités sur ce sujet, en le dédramatisant avec pédagogie et conviction, nous parviendrons, j’en suis sûre, à augmenter le taux de participation sur l’ensemble du territoire » a déclaré Nora Berra, Secrétaire d’État chargée de la Santé.
1. L’essentiel sur le cancer colorectal
Le cancer colorectal est une tumeur maligne de la muqueuse du côlon ou du rectum. Le côlon et le rectum constituent la dernière partie du tube digestif, appelée aussi gros intestin. On estime que 60 à 80% des cancers colorectaux se développent à partir d’une tumeur bénigne, appelée polype ou adénome. Avec le temps, certains adénomes peuvent grossir et dégénérer. On estime ainsi que sur mille adénomes, cent atteindront une taille d’un cm et vingt-cinq deviendront des cancers, la séquence adénome-cancer durant en moyenne une dizaine d’années.
Le cancer colorectal est aujourd’hui en France, avec près de 40.000 nouveaux cas estimés en 2010, le 3e cancer le plus fréquent derrière le cancer de la prostate (71.500 nouveaux cas) et le cancer du sein (52.500). 53% des cancers du côlon-rectum surviennent chez l’homme. Par ailleurs, le cancer colorectal constitue, avec environ 17.400 décès estimés en 2010, la deuxième cause de décès par cancer en France après le cancer du poumon.
Le cancer colorectal évolue souvent dans un premier temps sans symptôme ou signe avant-coureur. Il est, de ce fait, parfois diagnostiqué tardivement et nécessite alors des traitements lourds. Or, il existe un moyen d’agir face au cancer colorectal grâce au dépistage, qui peut permettre de détecter des adénomes avant qu’ils n’évoluent vers un cancer, ou d’identifier la maladie à un stade très précoce de son développement.
2. Dépister pour mieux soigner
Le bénéfice du diagnostic précoce s’avère particulièrement important pour le cancer colorectal. Lorsqu’il est détecté à un stade précoce (stade I, cancer superficiel dans la paroi de l’intestin), le taux de survie à cinq ans après le diagnostic dépasse alors 90%.
Selon plusieurs études, il est établi qu’en faisant un test de recherche de sang occulte dans les selles tous les deux ans, suivi d’une coloscopie en cas de positivité du test, il est possible de diminuer de 15 à 20% la mortalité par cancer colorectal, avec un taux de participation de 50%.
Des expérimentations de dépistage organisé du cancer colorectal, organisées par les pouvoirs publics et reposant sur un test de recherche de saignement occulte dans les selles (test au gaïac) ont été ainsi lancées en France, d’abord dans douze départements en 2002-2003, rejoints à partir de 2004 par onze autres départements pilotes. Au vu des premiers résultats encourageants, la décision a été prise de généraliser le dépistage organisé du cancer colorectal à l’ensemble du territoire, selon un cahier des charges.
Le dispositif de dépistage organisé a ainsi été déployé progressivement jusqu’à la fin de l’année 2009 pour couvrir l’ensemble des départements. Il s’adresse aux hommes et aux femmes âgés de 50 à 74 ans dits à risque moyen, c’est-à-dire sans symptôme apparent ni histoire familiale ou personnelle, soit 80% de la tranche d’âge. La population des 50-74 ans est ciblée car près de 95% des cas de cancers colorectaux surviennent après l’âge de 50 ans.
Aujourd’hui, le bilan de la mise en oeuvre du programme de dépistage organisé montre, qu’au sein de cette tranche d’âge, depuis 2003, plus de 13.500 cancers ont été dépistés, ainsi que plus de 54.000 adénomes dont 31.000 adénomes à risque.
3. Les modalités du dépistage
Le programme de dépistage organisé s’appuie aujourd’hui, pour la population dite à risque moyen de cancer colorectal, sur le test de recherche de sang occulte dans les selles puis, en cas de positivité, sur la réalisation d’une coloscopie. Il représente un coût global de 70 millions d’euros en 2010 pris en charge par le ministère chargé de la Santé et l’Assurance maladie.
Le dépistage organisé est géré au niveau de chaque département par des structures en charge de l’organisation des dépistages suivant un cahier des charges publié au Journal officiel. Ainsi, sur l’ensemble du territoire national, ces structures invitent tous les deux ans par courrier les hommes et les femmes âgés de 50 à 74 ans à consulter leur médecin généraliste.
Ces personnes sont identifiées à partir des fichiers de l’Assurance maladie. Les médecins peuvent également remettre, sans lettre d’invitation, le test à leurs patients de 50 à 74 ans concernés. Le test et sa lecture sont pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie.
Lors de la consultation, le médecin généraliste évalue l’état de santé de son patient et lui remet un test s’il est éligible au dépistage organisé, en d’autres termes s’il ne présente pas de facteurs de risque ou de signes d’alerte particuliers. La personne effectue ensuite ce test à domicile.
Le test utilisé actuellement dans le cadre du dépistage organisé est un test au gaïac. Simple, peu onéreux, sans danger, à faire chez soi, il répond aux critères requis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour un dépistage organisé. En pratique, le test consiste à prélever deux très petits fragments de selles à déposer sur une plaquette, le prélèvement étant à effectuer sur trois selles consécutives. La plaquette est à insérer dans une enveloppe T et à adresser au centre de lecture dont l’adresse est inscrite sur l’enveloppe. Les résultats de l’analyse sont transmis par le centre de lecture à la personne, à son médecin, ainsi qu’à la structure départementale en charge de l’organisation des dépistages, en vue de l’évaluation du programme.
Dans la très grande majorité des cas (97 à 98%), le test est négatif et la personne est invitée à le renouveler deux ans plus tard. Elle est sensibilisée aux signes d’alerte qui doivent la conduire à consulter son médecin traitant sans attendre ce délai de 2 ans : présence de sang dans les selles ; troubles du transit d’apparition récente ; douleurs abdominales inexpliquées et d’apparition récente ; amaigrissement inexpliqué.
Dans le cas où le test est positif (2 à 3% des cas), la personne est invitée à consulter son médecin traitant afin qu’il lui prescrive une coloscopie pour rechercher la présence de lésions dans le côlon ou le rectum. La coloscopie, effectuée par un gastroentérologue, constitue actuellement l’examen de référence pour mettre en évidence d’éventuelles anomalies du côlon ou du rectum. Elle permet en outre de retirer les adénomes. Par ailleurs, dans ce cas (test positif suivi d’une coloscopie), la personne n’est plus éligible au programme de dépistage organisé, soit pour une durée de cinq ans, soit définitivement (elle rentre alors dans un cycle de surveillance individualisé).
Le test de recherche de sang dans les selles actuellement utilisé dans le cadre du programme de dépistage organisé devrait évoluer rapidement vers un test immunologique, dont certaines modalités d’utilisation restent encore à préciser.
4. Plus de 5 millions de Français ont adhéré au dépistage organisé du cancer colorectal en 2009-2010
Dès 2007, 23 départements pilotes étaient engagés dans le programme de dépistage organisé du cancer colorectal. Fin 2010, 95 départements avaient invité au moins une fois leur population-cible. L’Institut de veille sanitaire (InVS) publie les taux de participation à ce programme pour ces 95 départements, sur la période 2009-2010. L’évaluation de l’ensemble des départements français, ayant tous réalisé une campagne complète, devrait être disponible en 2012.
Sur la période 2009-2010, près de 17 millions de personnes de 50 à 74 ans ont été invitées à se faire dépister. La participation nationale au dépistage sur cette période est de 34 % ; elle est plus élevée chez les femmes (36,5 %) que chez les hommes (31,4%). Il est rappelé qu’au niveau européen, le taux d’efficience en termes de participation a été estimé à 45%.
La participation au dépistage organisé est inégale selon les régions. Le taux le plus élevé est enregistré pour la Bourgogne (52,4%) et le plus faible pour la Réunion (23,5%). Huit départements (Ardennes, Côte-d’Or, Haut-Rhin, Indre-et-Loire, Isère, Loire-Atlantique, Lot-et-Garonne, Saône-et-Loire) atteignent ou dépassent le seuil de 45 % de participation pour les années 2009 et 2010. Les taux les plus élevés sont observés pour la Côte-d’Or et la Saône-et-Loire (55% de participation). Vingt départements ont des taux de participation entre 40 et 45% et 18 départements ont des taux inférieurs à 30%. Le département de la Haute-Garonne a le taux de participation le plus faible (16,4%). Le taux moyen de participation pour les 23 départements pilotes est de 36,5%. Il est plus élevé que pour les départements non pilotes (33%).
Le pourcentage de tests positifs est de 2,7% parmi les tests analysables, soit 136.251 tests positifs. Il est plus élevé chez les hommes (3,2%) que chez les femmes (2,3%). L’Eure et les Deux-Sèvres (4%) sont les deux départements qui ont les taux positifs les plus élevés, alors que la Haute-Garonne et la Saône-et-Loire présentent les taux de tests positifs les plus bas (1,7 %).
5. Un dépistage à ancrer dans le parcours de santé
La notoriété du dépistage du cancer colorectal est en nette progression, comme le montrent deux enquêtes réalisées en 2005 et 20097 : environ 90% des personnes interrogées en 2009 déclaraient ainsi connaître l’existence d’un dépistage du cancer colorectal, soit 8 points de plus qu’en 2005. Ce dépistage encore récent en France doit être ancré dans une habitude de santé et doit fidéliser la population-cible afin qu’elle renouvelle le test deux ans après la réalisation du premier. Par ailleurs, le dépistage organisé du cancer colorectal présente plusieurs spécificités par rapport au programme de dépistage organisé du cancer du sein (généralisé depuis 2004).
Des spécificités qu’il est important de prendre en compte afin d’ancrer ce dépistage dans le parcours de santé des Français :
- le programme de dépistage organisé du cancer colorectal ne repose pas sur une tradition antérieure de dépistage individuel. C’est un dépistage qui reste donc encore jeune et dont l’implantation dans certains départements est toute récente ;
- le dépistage organisé du cancer colorectal nécessite une adhésion et un rôle actif de la part de la personne qui effectue le test. Le test de recherche de sang occulte dans les selles est à faire chez soi. Il nécessite plusieurs prélèvements, et est à envoyer par la personne directement par voie postale ;
- ce dépistage repose également sur la relation et le dialogue patient-médecin traitant, ce dernier expliquant au patient les modalités du test lors de sa remise.
Mars Bleu : la campagne sera diffusée à la télévision, à la radio, dans la presse et sur Internet pendant les mois de mars et avril 2011, autour d’une incitation claire : « Dès 50 ans, c’est le moment… de parler du dépistage du cancer colorectal à son médecin traitant. » .
*en partenariat avec le ministère chargé de la Santé, l’Assurance maladie, la Mutualité sociale agricole (MSA) et le Régime social des indépendants (RSI).
Le cancer colorectal est une tumeur maligne de la muqueuse du côlon ou du rectum. Le côlon et le rectum constituent la dernière partie du tube digestif, appelée aussi gros intestin. On estime que 60 à 80% des cancers colorectaux se développent à partir d’une tumeur bénigne, appelée polype ou adénome. Avec le temps, certains adénomes peuvent grossir et dégénérer. On estime ainsi que sur mille adénomes, cent atteindront une taille d’un cm et vingt-cinq deviendront des cancers, la séquence adénome-cancer durant en moyenne une dizaine d’années.
Le cancer colorectal est aujourd’hui en France, avec près de 40.000 nouveaux cas estimés en 2010, le 3e cancer le plus fréquent derrière le cancer de la prostate (71.500 nouveaux cas) et le cancer du sein (52.500). 53% des cancers du côlon-rectum surviennent chez l’homme. Par ailleurs, le cancer colorectal constitue, avec environ 17.400 décès estimés en 2010, la deuxième cause de décès par cancer en France après le cancer du poumon.
Le cancer colorectal évolue souvent dans un premier temps sans symptôme ou signe avant-coureur. Il est, de ce fait, parfois diagnostiqué tardivement et nécessite alors des traitements lourds. Or, il existe un moyen d’agir face au cancer colorectal grâce au dépistage, qui peut permettre de détecter des adénomes avant qu’ils n’évoluent vers un cancer, ou d’identifier la maladie à un stade très précoce de son développement.
2. Dépister pour mieux soigner
Le bénéfice du diagnostic précoce s’avère particulièrement important pour le cancer colorectal. Lorsqu’il est détecté à un stade précoce (stade I, cancer superficiel dans la paroi de l’intestin), le taux de survie à cinq ans après le diagnostic dépasse alors 90%.
Selon plusieurs études, il est établi qu’en faisant un test de recherche de sang occulte dans les selles tous les deux ans, suivi d’une coloscopie en cas de positivité du test, il est possible de diminuer de 15 à 20% la mortalité par cancer colorectal, avec un taux de participation de 50%.
Des expérimentations de dépistage organisé du cancer colorectal, organisées par les pouvoirs publics et reposant sur un test de recherche de saignement occulte dans les selles (test au gaïac) ont été ainsi lancées en France, d’abord dans douze départements en 2002-2003, rejoints à partir de 2004 par onze autres départements pilotes. Au vu des premiers résultats encourageants, la décision a été prise de généraliser le dépistage organisé du cancer colorectal à l’ensemble du territoire, selon un cahier des charges.
Le dispositif de dépistage organisé a ainsi été déployé progressivement jusqu’à la fin de l’année 2009 pour couvrir l’ensemble des départements. Il s’adresse aux hommes et aux femmes âgés de 50 à 74 ans dits à risque moyen, c’est-à-dire sans symptôme apparent ni histoire familiale ou personnelle, soit 80% de la tranche d’âge. La population des 50-74 ans est ciblée car près de 95% des cas de cancers colorectaux surviennent après l’âge de 50 ans.
Aujourd’hui, le bilan de la mise en oeuvre du programme de dépistage organisé montre, qu’au sein de cette tranche d’âge, depuis 2003, plus de 13.500 cancers ont été dépistés, ainsi que plus de 54.000 adénomes dont 31.000 adénomes à risque.
3. Les modalités du dépistage
Le programme de dépistage organisé s’appuie aujourd’hui, pour la population dite à risque moyen de cancer colorectal, sur le test de recherche de sang occulte dans les selles puis, en cas de positivité, sur la réalisation d’une coloscopie. Il représente un coût global de 70 millions d’euros en 2010 pris en charge par le ministère chargé de la Santé et l’Assurance maladie.
Le dépistage organisé est géré au niveau de chaque département par des structures en charge de l’organisation des dépistages suivant un cahier des charges publié au Journal officiel. Ainsi, sur l’ensemble du territoire national, ces structures invitent tous les deux ans par courrier les hommes et les femmes âgés de 50 à 74 ans à consulter leur médecin généraliste.
Ces personnes sont identifiées à partir des fichiers de l’Assurance maladie. Les médecins peuvent également remettre, sans lettre d’invitation, le test à leurs patients de 50 à 74 ans concernés. Le test et sa lecture sont pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie.
Lors de la consultation, le médecin généraliste évalue l’état de santé de son patient et lui remet un test s’il est éligible au dépistage organisé, en d’autres termes s’il ne présente pas de facteurs de risque ou de signes d’alerte particuliers. La personne effectue ensuite ce test à domicile.
Le test utilisé actuellement dans le cadre du dépistage organisé est un test au gaïac. Simple, peu onéreux, sans danger, à faire chez soi, il répond aux critères requis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour un dépistage organisé. En pratique, le test consiste à prélever deux très petits fragments de selles à déposer sur une plaquette, le prélèvement étant à effectuer sur trois selles consécutives. La plaquette est à insérer dans une enveloppe T et à adresser au centre de lecture dont l’adresse est inscrite sur l’enveloppe. Les résultats de l’analyse sont transmis par le centre de lecture à la personne, à son médecin, ainsi qu’à la structure départementale en charge de l’organisation des dépistages, en vue de l’évaluation du programme.
Dans la très grande majorité des cas (97 à 98%), le test est négatif et la personne est invitée à le renouveler deux ans plus tard. Elle est sensibilisée aux signes d’alerte qui doivent la conduire à consulter son médecin traitant sans attendre ce délai de 2 ans : présence de sang dans les selles ; troubles du transit d’apparition récente ; douleurs abdominales inexpliquées et d’apparition récente ; amaigrissement inexpliqué.
Dans le cas où le test est positif (2 à 3% des cas), la personne est invitée à consulter son médecin traitant afin qu’il lui prescrive une coloscopie pour rechercher la présence de lésions dans le côlon ou le rectum. La coloscopie, effectuée par un gastroentérologue, constitue actuellement l’examen de référence pour mettre en évidence d’éventuelles anomalies du côlon ou du rectum. Elle permet en outre de retirer les adénomes. Par ailleurs, dans ce cas (test positif suivi d’une coloscopie), la personne n’est plus éligible au programme de dépistage organisé, soit pour une durée de cinq ans, soit définitivement (elle rentre alors dans un cycle de surveillance individualisé).
Le test de recherche de sang dans les selles actuellement utilisé dans le cadre du programme de dépistage organisé devrait évoluer rapidement vers un test immunologique, dont certaines modalités d’utilisation restent encore à préciser.
4. Plus de 5 millions de Français ont adhéré au dépistage organisé du cancer colorectal en 2009-2010
Dès 2007, 23 départements pilotes étaient engagés dans le programme de dépistage organisé du cancer colorectal. Fin 2010, 95 départements avaient invité au moins une fois leur population-cible. L’Institut de veille sanitaire (InVS) publie les taux de participation à ce programme pour ces 95 départements, sur la période 2009-2010. L’évaluation de l’ensemble des départements français, ayant tous réalisé une campagne complète, devrait être disponible en 2012.
Sur la période 2009-2010, près de 17 millions de personnes de 50 à 74 ans ont été invitées à se faire dépister. La participation nationale au dépistage sur cette période est de 34 % ; elle est plus élevée chez les femmes (36,5 %) que chez les hommes (31,4%). Il est rappelé qu’au niveau européen, le taux d’efficience en termes de participation a été estimé à 45%.
La participation au dépistage organisé est inégale selon les régions. Le taux le plus élevé est enregistré pour la Bourgogne (52,4%) et le plus faible pour la Réunion (23,5%). Huit départements (Ardennes, Côte-d’Or, Haut-Rhin, Indre-et-Loire, Isère, Loire-Atlantique, Lot-et-Garonne, Saône-et-Loire) atteignent ou dépassent le seuil de 45 % de participation pour les années 2009 et 2010. Les taux les plus élevés sont observés pour la Côte-d’Or et la Saône-et-Loire (55% de participation). Vingt départements ont des taux de participation entre 40 et 45% et 18 départements ont des taux inférieurs à 30%. Le département de la Haute-Garonne a le taux de participation le plus faible (16,4%). Le taux moyen de participation pour les 23 départements pilotes est de 36,5%. Il est plus élevé que pour les départements non pilotes (33%).
Le pourcentage de tests positifs est de 2,7% parmi les tests analysables, soit 136.251 tests positifs. Il est plus élevé chez les hommes (3,2%) que chez les femmes (2,3%). L’Eure et les Deux-Sèvres (4%) sont les deux départements qui ont les taux positifs les plus élevés, alors que la Haute-Garonne et la Saône-et-Loire présentent les taux de tests positifs les plus bas (1,7 %).
5. Un dépistage à ancrer dans le parcours de santé
La notoriété du dépistage du cancer colorectal est en nette progression, comme le montrent deux enquêtes réalisées en 2005 et 20097 : environ 90% des personnes interrogées en 2009 déclaraient ainsi connaître l’existence d’un dépistage du cancer colorectal, soit 8 points de plus qu’en 2005. Ce dépistage encore récent en France doit être ancré dans une habitude de santé et doit fidéliser la population-cible afin qu’elle renouvelle le test deux ans après la réalisation du premier. Par ailleurs, le dépistage organisé du cancer colorectal présente plusieurs spécificités par rapport au programme de dépistage organisé du cancer du sein (généralisé depuis 2004).
Des spécificités qu’il est important de prendre en compte afin d’ancrer ce dépistage dans le parcours de santé des Français :
- le programme de dépistage organisé du cancer colorectal ne repose pas sur une tradition antérieure de dépistage individuel. C’est un dépistage qui reste donc encore jeune et dont l’implantation dans certains départements est toute récente ;
- le dépistage organisé du cancer colorectal nécessite une adhésion et un rôle actif de la part de la personne qui effectue le test. Le test de recherche de sang occulte dans les selles est à faire chez soi. Il nécessite plusieurs prélèvements, et est à envoyer par la personne directement par voie postale ;
- ce dépistage repose également sur la relation et le dialogue patient-médecin traitant, ce dernier expliquant au patient les modalités du test lors de sa remise.
Mars Bleu : la campagne sera diffusée à la télévision, à la radio, dans la presse et sur Internet pendant les mois de mars et avril 2011, autour d’une incitation claire : « Dès 50 ans, c’est le moment… de parler du dépistage du cancer colorectal à son médecin traitant. » .
*en partenariat avec le ministère chargé de la Santé, l’Assurance maladie, la Mutualité sociale agricole (MSA) et le Régime social des indépendants (RSI).