Les Français, le vieillissement et la fin de vie

Alors que l’Assemblée nationale rediscute les projets de loi sur les soins palliatifs et l’aide à mourir, mesurons la perception qu’ont les Français de la dernière étape de leur existence en particulier, et de leur propre vieillissement de manière plus générale. Cette étude FLASHS pour LNA Santé révèle des opinions ambivalentes sur le vieillissement : entre l’envie de bien vieillir grâce à un mode de vie sain, le désir d’aller encore plus loin avec des traitements médicaux pour ralentir l’âge, et même des réflexions sur le biohacking, les attentes des Français sont variées. En voici les grandes lignes.

PAR SENIORACTU.COM | Publié le 08/04/2025

Comme le souligne en avant-propos Léa Paolacci, chargée d’études FLASHS : « l’étude révèle une perception ambivalente du vieillissement en France, entre aspiration à une longévité en bonne santé et crainte de la perte d’autonomie ou de la souffrance en fin de vie.
 
Si beaucoup souhaitent vivre longtemps, la perspective d’une dégradation des capacités physiques et cognitives assombrit leur perception de l’âge avancé.
 
 Dans ce contexte, l’attrait pour un traitement capable de ralentir le vieillissement traduit une évolution des mentalités. Deux tiers des Français se disent prêts à prendre un médicament pour préserver leurs facultés, témoignant d’une approche plus active du vieillissement.
 
Loin d’un fantasme d’immortalité, ce désir reflète avant tout une quête de bien-être durable. Parallèlement, cette analyse met en lumière un manque d’information sur la fin de vie : une majorité de Français se sentent démunis face aux dispositifs d’accompagnement existants.
 
À l’heure où les débats sur l’aide à mourir s’intensifient, cette méconnaissance met en évidence un défi sociétal crucial en matière d’accompagnement en fin de vie
 ».
 

Vieillissement : le négatif l’emporte sur le positif

 Les Français sont plus nombreux à considérer le vieillissement de manière plutôt négative que positive.

Plus du tiers (35%) des Français voient le vieillissement de manière plutôt négative contre un gros quart (26%) qui l’appréhende de manière plutôt positive.
 
D’autre part, un gros tiers (37%) ne penche ni d’un côté, ni de l’autre et 39% des femmes en ont une vision plutôt négative contre 30% des hommes. C’est également le cas de 36% des 18-34 ans contre 27% chez les plus de 65 ans.
 

Plus d’un Français sur dix aimerait vivre au-delà de 100 ans

Toujours selon cette étude, dans leur grande majorité, les personnes interrogées envisagent de vivre au-delà de 80 ans si leur santé reste bonne, voire dépasser 90 ans pour plus de quatre sur dix.

Plus des deux-tiers (70%) aimeraient vivre entre 80 et 100 ans si leur santé était préservée dont 30% entre 90 et 100 ans.
 
Seuls 12% souhaiteraient vivre plus de 100 ans dans ces conditions, dont 6% plus de 120 ans. En revanche, 18% n’envisageraient pas de vivre au-delà de 80 ans ; les hommes (15%) sont plus nombreux que les femmes (9%) à vouloir dépasser la barre des 100 ans.
 

Modes de vie plutôt sains

Même si les actions de prévention restent en deçà des recommandations, les Français sont nombreux à avoir intégré activité physique et alimentation équilibrée. Plus des deux-tiers -68%- pensent que leur mode vie leur permettra de bien vieillir, dont 11% en sont tout à fait convaincus.
 
Les deux-tiers (65%) encore, disent pratiquer une activité physique régulière et autant à veiller à leur alimentation et 38% mettent en place des actions de prévention (bilans et dépistages), pratiques plus ancrées chez les seniors (54% chez les plus de 65 ans).
 

Oui au traitement antivieillissement

La perspective d’un traitement pour freiner le vieillissement séduit largement la population. Les deux tiers (64%) sont prêts à prendre un traitement médical pour ralentir le vieillissement ; parmi eux, 41% attendraient toutefois que le traitement ait été testé plusieurs années !
 
Trois personnes sur dix (29%) seraient intéressés par un traitement permettant de rajeunir les fonctions cognitives ; et un petit quart (23%) préférerait qu’il préserve les muscles et articulations et 16% le système cardio-vasculaire.
 

Finir ses jours à la maison

La possibilité d’une fin de vie à domicile avec des soins médicaux adaptés est de loin la solution privilégiée par les Français. Cette information n’est pas nouvelle et confirmée par toutes les études de ces dix dernières années.
 
La moitié (49%) des Français souhaite finir leur vie à domicile avec un soutien médical renforcé et 14% optent pour un établissement médicalisé avec un accompagnement humain personnalisé.

Autre point : 12% choisissent un cadre collectif offrant à la fois soins et présence sociale et 18% préfèrent ne pas y penser.
 

La souffrance physique, crainte numéro une

La moitié des personnes interrogées redoutent de finir leur vie dans des souffrances qui ne pourraient être apaisées : 36% redoutent d’être un poids pour leurs proches ; 27% ont peur de perdre leurs facultés cognitives et 23% sont inquiètes de devoir quitter leur domicile faute d’être suffisamment autonomes.
 

Fin de vie : des citoyens insuffisamment informés

Les deux-tiers (65%) de nos compatriotes s’estiment insuffisamment informés sur les options concernant la fin de vie en France.

Seuls 9% disent tout à fait les connaître et la grande majorité (85%) a une idée de ce que sont les soins palliatifs, mais ils ne sont que 18% à savoir exactement en quoi ils consistent !
 
Enfin, la moitié (51%) est capable d’expliquer la différence entre aide à mourir, euthanasie et suicide assisté, mais 40% d’entre eux de manière approximative. Et un quart (26%) pense qu’il n’y pas de différences entre ces trois alternatives.








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