La CNSA récompense neuf projets d'aide aux aidants

La CNSA a lancé le 6 juillet 2015, un appel à projets dédié aux aides aux aidants visant à anticiper les champs ouverts par la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement. Au terme de l’examen du comité des subventions, neuf projets ont été retenus, trois visent une amélioration de l’accessibilité et du recours à l’offre de services destinés aux aidants et six développent des solutions d’autoformation des aidants à distance.

PAR SENIORACTU.COM | Publié le Vendredi 18 Décembre 2015

En France, 8,3 millions de personnes de 16 ans ou plus occupent la fonction d’aidant : 4,3 millions auprès de personnes âgées de 60 ans ou plus vivant à domicile et 4 millions auprès de personnes âgées de moins de 60 ans.
 
Certains aidants auraient besoin d’un soutien, mais n’y ont pas accès faute d’en exprimer la demande, de connaitre l’offre existante ou de bénéficier de la disponibilité et de la mobilité nécessaires. Près de 50 % des aidants ont, par ailleurs, une activité professionnelle parfois difficilement compatible avec le rôle d’aidant.
 
L’objectif de cet appel à projets est d‘améliorer l’accessibilité et le recours à l’offre de service par les aidants notamment via l’utilisation des nouvelles technologies. Il vise également à tester la pertinence de solutions de formation à distance, de façon à diversifier l’offre existante. 
 
Sur les neuf projets retenus, trois visent une amélioration de l’accessibilité et du recours à l’offre de services destinés aux aidants, et six développent des solutions d’autoformation des aidants à distance.
 
Améliorer l’accessibilité et le recours à l’offre de service de soutien destinés aux aidants, notamment par l’utilisation des nouvelles technologies dans la relation d’aide :
Le premier est un projet d’application numérique pour permettre aux aidants d’accéder aux ressources d’aides qui leur sont proposées sur un territoire donné. Ce projet est porté par le groupement d’intérêt public Autonom’Lab, qui a pour membres la région Limousin, les départements de la Corrèze, de la Creuse et de la Haute-Vienne, l’agence régionale de santé (ARS) et la Caisse des dépôts.
 
Le deuxième projet est un projet de recherche-action qui vise un type d’aidants particulier : les aidants actifs de TPE-PME. Le projet est porté par le collectif d’ingénierie et de développement (CID), une association d’études, en partenariat avec un cabinet de conseil spécialisé en RSE (responsabilité sociale des entreprises). Il est également soutenu par l’organisme commun des institutions de rente et de prévoyance (OCIRP) et le ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie. La recherche-action vise à expérimenter et évaluer des actions pouvant constituer un volet « aidants » dans des politiques de Responsabilité Sociétale des Entreprises.
 
Enfin, le troisième projet est un projet de recherche porté par le Gérontopôle de Toulouse (Dr Hélène Villars). Il expérimentera un outil automatisé d’orientation des aidants vers le dispositif de soutien adéquat en fonction de la nature des effets de leur charge d’aidants : orientation en consultation de psychologue en cas de souffrance psychologique lourde, en consultation médicale en cas de fragilité liée à leur état physique, orientation vers des dispositifs d’appui collectifs aux aidants en cas de risque modéré. Des questionnaires d’autodiagnostic seront auto-administrés sur tablettes par les aidants. Le projet vise donc à améliorer la prise en charge intra-hospitalière des aidants, mais aussi à produire un nouvel outil d’analyse des risques pour l’aidant.
 
Développer des outils et méthodologies d’autoformation des aidants à distance et tester leur pertinence :
Le premier projet prend la forme d’un serious game et permet d’aborder, de manière ludique, diverses situations d’aide. Leur scénarisation, prenant la forme d’un parcours dans une maison, permet en effet d’évoquer les éventuelles difficultés liées à chaque situation, d’expérimenter différentes approches et d’identifier des clés de compréhension de résolution. Ce projet est porté par une équipe universitaire du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Nice, l’équipe Cob Tek (Cognition Behavior Technology), en association avec une société de services en ingénierie informatique spécialisée dans le développement de serious game, Genious.
 
Le deuxième vise la pratique autonome de dispositifs de soutien psychologique relevant de thérapeutiques comportementales de renforcement. Ces thérapeutiques ont été éprouvées sous leur forme classique, en dialogue clinique au domicile d’aidants de malades Alzheimer jeunes. Le projet consiste à expérimenter leur implémentation  à distance et en autoformation, permettant au plus grand nombre d’aidants de bénéficier de ces approches de soutien. Porté par une équipe de psychologues de l’Université de Lille 3 (laboratoire SCALab, équipe DEEP) placé sous la responsabilité du Professeur Pascal Antoine, il a pour partenaire le Centre Mémoire de Ressources et de Recherche (CMRR) de Lille-Bailleul.
 
Le troisième projet retenu, porté par France Alzheimer, consiste à enrichir l’offre d’autoformation en ligne destinée aux aidants en ajoutant à l’offre déjà fournie par l’association un module d’information sur les dispositifs d’aide (aides financières et humaines, répit, soutien…). L’innovation tient au mode de délivrance de l’information qui se veut ludique et dynamique, adapté aux différentes situations d’aide.
 
Un quatrième projet vise les aidants sans restriction à une situation d’aide spécifique. Porté par l’Association française des aidants (AFA), il consiste à traduire sous la forme d’autoformation en ligne la démarche de formation telle que dispensée par l’association en présentiel.
 
Un cinquième projet est à l’initiative de la Fédération des aveugles de France et s’adresse aux aidants de personnes malvoyantes dont la déficience visuelle a été acquise tardivement (deux tiers des personnes âgées de plus de 60 ans). Le projet se propose d’apporter des connaissances utiles aux aidants notamment dans leur travail de soutien fonctionnel à leurs aidés via des outils d’autoformation en ligne.
 
Enfin, le dernier projet retenu s’adresse aux aidants de personnes atteintes de handicaps rares. Il propose, là encore, de développer des ressources d’autoformation en ligne. Il est porté par le GNCHR (groupement national de coopération sur le handicap rare) et s’inscrit dans les priorités du schéma national handicaps rares. L’innovation porte ici à la fois sur le public visé, mais aussi sur les modalités participatives de l’élaboration des contenus.

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