Un couple bourgeois bobo parisien reçoit à dîner ses deux enfants, le fils et la fille, trentenaires tous les deux. Il rentre d’Inde, où il réside pour son travail. Elle a mis au monde un enfant récemment, mais tout ne va pas très bien avec son conjoint.
Une surprise de taille les attend : leurs parents, d’un commun accord, ont décidé de rédiger chez le notaire un acte de « déconnaissance », qui supprime leurs responsabilités les uns envers les autres, leur rendant à tous quatre leur liberté, disent-ils.
Mais nos deux jeunes gens ne l’entendent pas ainsi, se voyant tout de suite écartés de l’héritage familial et, très vite, les rancœurs ressurgissent, conduisant à un joyeux déballage de chaque côté…
Le sujet, très grave, pourrait tourner au drame mais Antony Puiraveaud a choisi de se cantonner dans le registre du comique, même s’il est parfois un peu grinçant, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
La pièce est bien construite, de révélations en révélations de part et d’autre, jusqu’à la pirouette finale qui rajoute encore un peu de complexité dans les rapports entre tous les personnages. Les dialogues, bien écrits, font mouche à tous les coups.
Les quatre acteurs, dont certains jouaient déjà dans la production du « Complexe de Dieu », confirment leur aisance sur les planches.
Francis Boulogne est très convaincant dans le rôle du père, aux idées larges quand cela l’arrange, et qu’on comprend mieux quand on découvre sa profession dans la scène finale.
Nicole, la mère, jouée par Anne-Cécile Crampie, est une galeriste qui affiche des valeurs progressistes, tout en aimant ses enfants, parce que c’est la mode.
Les deux « enfants terribles », le fils Thomas et la fille Mélanie - sur scène Olivier Troyon et Lucille Bobet-, s’en donnent à cœur joie pour démolir l’image superficielle que leurs deux géniteurs tentent de donner d’eux-mêmes.
Jean-Luc Voyeux confie avoir pensé à Jean-Luc Lagarce et Lars Noren pour mettre en scène ces règlements de compte familiaux. Dans l’espace clos d’une pièce à vivre il fait virevolter ses quatre comédiens avec bonheur, les plaçant alternativement sur le devant ou en coulisse, qu’on aperçoit au fond en transparence.
Voilà un spectacle de qualité où le rire, toujours présent, ne nous fait pas oublier pour autant que nos enfants, si éloignés soient-ils, sont et seront toujours un bout de nous-mêmes.
Alex Kiev
Délivrés de famille
A la Folie Théâtre
6, rue de la Folie Méricourt
75011 Paris
Du 15 avril au 26 juin 2022
Vendredi et samedi 20h dimanche 18h30
Une surprise de taille les attend : leurs parents, d’un commun accord, ont décidé de rédiger chez le notaire un acte de « déconnaissance », qui supprime leurs responsabilités les uns envers les autres, leur rendant à tous quatre leur liberté, disent-ils.
Mais nos deux jeunes gens ne l’entendent pas ainsi, se voyant tout de suite écartés de l’héritage familial et, très vite, les rancœurs ressurgissent, conduisant à un joyeux déballage de chaque côté…
Le sujet, très grave, pourrait tourner au drame mais Antony Puiraveaud a choisi de se cantonner dans le registre du comique, même s’il est parfois un peu grinçant, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
La pièce est bien construite, de révélations en révélations de part et d’autre, jusqu’à la pirouette finale qui rajoute encore un peu de complexité dans les rapports entre tous les personnages. Les dialogues, bien écrits, font mouche à tous les coups.
Les quatre acteurs, dont certains jouaient déjà dans la production du « Complexe de Dieu », confirment leur aisance sur les planches.
Francis Boulogne est très convaincant dans le rôle du père, aux idées larges quand cela l’arrange, et qu’on comprend mieux quand on découvre sa profession dans la scène finale.
Nicole, la mère, jouée par Anne-Cécile Crampie, est une galeriste qui affiche des valeurs progressistes, tout en aimant ses enfants, parce que c’est la mode.
Les deux « enfants terribles », le fils Thomas et la fille Mélanie - sur scène Olivier Troyon et Lucille Bobet-, s’en donnent à cœur joie pour démolir l’image superficielle que leurs deux géniteurs tentent de donner d’eux-mêmes.
Jean-Luc Voyeux confie avoir pensé à Jean-Luc Lagarce et Lars Noren pour mettre en scène ces règlements de compte familiaux. Dans l’espace clos d’une pièce à vivre il fait virevolter ses quatre comédiens avec bonheur, les plaçant alternativement sur le devant ou en coulisse, qu’on aperçoit au fond en transparence.
Voilà un spectacle de qualité où le rire, toujours présent, ne nous fait pas oublier pour autant que nos enfants, si éloignés soient-ils, sont et seront toujours un bout de nous-mêmes.
Alex Kiev
Délivrés de famille
A la Folie Théâtre
6, rue de la Folie Méricourt
75011 Paris
Du 15 avril au 26 juin 2022
Vendredi et samedi 20h dimanche 18h30