« Nous avons souhaité analyser le vocabulaire utilisé habituellement pour qualifier le vieillissement tout en examinant le ressenti du public. L’analyse de cette étude sur « les mots du bien vieillir » nous permettent aujourd’hui de franchir une première étape et de mettre à la disposition de tous les publics un outil simple et facile à utiliser pour un lexique de « l’âge », plus positif, plus empathique mais aussi plus précis, afin que celui-ci soit davantage compris » indique en préambule Sophie Boissard, présidente de la Fondation Korian pour le bien vieillir.
Après une première étape de revue de la littérature existante, la fondation a exploré plus de 185 mots et expressions utilisés au quotidien pour parler de la vieillesse, de la maladie, des résidents en EHPAD et des patients. Parmi eux : « les vieux », « le troisième âge », « démence », « mieux vieillir », « prise en charge », « maintenir son autonomie », « continuer à marcher »…
Grâce à une méthode de mesure de perception, ces différents termes ont été évalués par un panel de Français avec l’objectif de définir « les mots de demain pour le dire ». Il semblerait, d’après cette étude, que certains mots employés par les professionnels, les médias ou même le grand public, s’avèrent souvent trop techniques, parfois mal compris et peuvent même heurter certaines sensibilités. Attention toutefois à ne pas tomber, une fois encore, dans le politiquement correct, l'un des grands maux de notre société actuelle.
Dans ce contexte, l’évaluation de leur impact a permis de choisir ce qui serait les « mots justes » et les bonnes pratiques qui permettraient de mieux désigner et qualifier les personnes âgées, le vieillissement et la dépendance, les métiers et les pratiques (structures d’accueil, soins, hébergement, services…).
Les grands principes pour utiliser les mots « justes »
- Ils doivent traduire la continuité de vie et le maintien du libre arbitre de nos aînés. Il est souhaitable de privilégier les verbes actifs comme « continuer », « maintenir », « garder »,« avoir besoin d’aide pour » aux tournures passives (ne plus pouvoir…).
- Ils doivent alléger le poids du sentiment de rupture. Afin d’atténuer le sentiment de perte et les inquiétudes que suscite la dépendance, il faut éviter les appellations et formules marquant la rupture comme par exemple l’appellation « le troisième âge » ou « les personnes dépendantes » et préférer l’appellation « les aînés » – plus positive aux yeux des plus de 65 ans – et qui a le mérite de s’adapter à tous les âges, car on est toujours l’aîné de quelqu’un.
- Attention au vocabulaire médicamenteux, source d’une forte inquiétude.
L’étude révèle également que :
- La peur du déclin psychique est plus préoccupante que les affections physiques : la démence est, pour les plus de 65 ans, davantage redoutée que la souffrance ou le cancer.
- « Prendre soin de » implique avant tout d’être entouré : l’attention, la bienveillance, la présence au quotidien, l’écoute, apparaissent au moins aussi important que les soins médicaux.
- Si le fait de rester en bonne santé apparaît comme l’impératif clef du grand âge, cette expression recoupe autant le fait de « se soigner » que « prendre soin de soi ».
Sur la base de ces enseignements, le guide des mots du bien vieillir propose un lexique des mots les
plus courants à bannir : « personnes âgées », « malade », « déambulant », « dépendant » ; et ceux à privilégier : « aînés », « patient », « marche beaucoup », « perte d’autonomie ». Facile à dire mais pas forcément facile à faire au quotidien, la preuve, la fondation emploie le terme « personne âgée » à plusieurs reprises dans son dossier de presse. Terme qu’elle veut elle-même bannir par ailleurs.
Selon le sociologue Serge Guérin, spécialiste des questions liées au vieillissement et président du
Comité scientifique de la fondation « le poids des mots a une grande importance dans notre société de manière générale, mais encore plus dans le domaine de la gériatrie. Les mots sont le reflet de nos représentations sociales. Ils traduisent nos représentations culturelles et psychologiques. L’importance du mot juste au quotidien est donc autant un nécessaire combat, qu’une manière d’accepter et de comprendre autrui dans sa différence ».
« Faire évoluer notre vocabulaire demande du temps, de l’altruisme et des efforts, mais la finalité n’en sera que plus belle : améliorer, encore et constamment, la place que l’on accorde à nos aînés dans notre société » conclut Sophie Boissard.
Après une première étape de revue de la littérature existante, la fondation a exploré plus de 185 mots et expressions utilisés au quotidien pour parler de la vieillesse, de la maladie, des résidents en EHPAD et des patients. Parmi eux : « les vieux », « le troisième âge », « démence », « mieux vieillir », « prise en charge », « maintenir son autonomie », « continuer à marcher »…
Grâce à une méthode de mesure de perception, ces différents termes ont été évalués par un panel de Français avec l’objectif de définir « les mots de demain pour le dire ». Il semblerait, d’après cette étude, que certains mots employés par les professionnels, les médias ou même le grand public, s’avèrent souvent trop techniques, parfois mal compris et peuvent même heurter certaines sensibilités. Attention toutefois à ne pas tomber, une fois encore, dans le politiquement correct, l'un des grands maux de notre société actuelle.
Dans ce contexte, l’évaluation de leur impact a permis de choisir ce qui serait les « mots justes » et les bonnes pratiques qui permettraient de mieux désigner et qualifier les personnes âgées, le vieillissement et la dépendance, les métiers et les pratiques (structures d’accueil, soins, hébergement, services…).
Les grands principes pour utiliser les mots « justes »
- Ils doivent traduire la continuité de vie et le maintien du libre arbitre de nos aînés. Il est souhaitable de privilégier les verbes actifs comme « continuer », « maintenir », « garder »,« avoir besoin d’aide pour » aux tournures passives (ne plus pouvoir…).
- Ils doivent alléger le poids du sentiment de rupture. Afin d’atténuer le sentiment de perte et les inquiétudes que suscite la dépendance, il faut éviter les appellations et formules marquant la rupture comme par exemple l’appellation « le troisième âge » ou « les personnes dépendantes » et préférer l’appellation « les aînés » – plus positive aux yeux des plus de 65 ans – et qui a le mérite de s’adapter à tous les âges, car on est toujours l’aîné de quelqu’un.
- Attention au vocabulaire médicamenteux, source d’une forte inquiétude.
L’étude révèle également que :
- La peur du déclin psychique est plus préoccupante que les affections physiques : la démence est, pour les plus de 65 ans, davantage redoutée que la souffrance ou le cancer.
- « Prendre soin de » implique avant tout d’être entouré : l’attention, la bienveillance, la présence au quotidien, l’écoute, apparaissent au moins aussi important que les soins médicaux.
- Si le fait de rester en bonne santé apparaît comme l’impératif clef du grand âge, cette expression recoupe autant le fait de « se soigner » que « prendre soin de soi ».
Sur la base de ces enseignements, le guide des mots du bien vieillir propose un lexique des mots les
plus courants à bannir : « personnes âgées », « malade », « déambulant », « dépendant » ; et ceux à privilégier : « aînés », « patient », « marche beaucoup », « perte d’autonomie ». Facile à dire mais pas forcément facile à faire au quotidien, la preuve, la fondation emploie le terme « personne âgée » à plusieurs reprises dans son dossier de presse. Terme qu’elle veut elle-même bannir par ailleurs.
Selon le sociologue Serge Guérin, spécialiste des questions liées au vieillissement et président du
Comité scientifique de la fondation « le poids des mots a une grande importance dans notre société de manière générale, mais encore plus dans le domaine de la gériatrie. Les mots sont le reflet de nos représentations sociales. Ils traduisent nos représentations culturelles et psychologiques. L’importance du mot juste au quotidien est donc autant un nécessaire combat, qu’une manière d’accepter et de comprendre autrui dans sa différence ».
« Faire évoluer notre vocabulaire demande du temps, de l’altruisme et des efforts, mais la finalité n’en sera que plus belle : améliorer, encore et constamment, la place que l’on accorde à nos aînés dans notre société » conclut Sophie Boissard.