Que pensez-vous de l’étude* qui vient d’être réalisée ?
Cette étude est une très bonne idée, je crois n’avoir jamais vu quelque chose d’aussi précis et d’aussi focalisé en France tout en regardant le sujet dans la globalité, ce qui permet de dégager des perspectives et amène à des réflexions.
Cette étude me montre deux choses : incontestablement, l’idée de travailler une stratégie de santé sexuelle tout au long de la vie correspond bien aux besoins qui sont ici exprimés. La deuxième feuille de route tente de faire le lien direct entre vie sexuelle et vie reproductive et votre enquête démontre qu’il est aussi important de faire le lien entre vie affective et vie sexuelle.
Ce qu’il me semblerait intéressant, c’est de voir es évolutions temporelles. Ce type d’enquête renouvelé tous les dix ans, avec des focus sur des points intermédiaires tous les cinq ans, aurait donc du sens. Je trouve l’image générale donnée par les résultats globalement positive sur ces tranches de population.
Pourquoi la stratégie de prévention tout au long de la vie évoque peu les personnes âgées (ou les évoquent regroupées avec les personnes de tous âges en situation de handicap) alors que notre société est en pleine transition démographique ?
Déjà, c’est une stratégie à long terme ce qui est assez nouveau pour les politiques de santé. Et elle a été construite car les plans verticaux de lutte contre notamment le Sida n’étaient plus adaptés et que l’objectif est de faire disparaître le VIH comme un problème de santé publique à horizon 2030.
Quand j’ai pris cette mission il y a quinze mois, il y avait deux priorités : premièrement rapprocher sexualité et santé reproductive et deuxièmement rattraper les retards extrêmement importants qui concernaient tous les dépistages et l’usage des services préventifs, à cause de la crise sanitaire.
Les priorités pour les trois ans sont bien là. Nous avons des mesures pour la population générale, d’autres pour les populations clés qui ont besoin d’autres services, des mesures spécifiques concernant les outremers.
Je comprends bien que tout le monde ne s’y retrouve pas dès le début, surtout que nous avons communiqué largement sur cette feuille de route qui suscite déjà beaucoup d’intérêt. Comme la stratégie s’inscrit dans la durée, cela nous laisse largement le temps d’avoir des réflexions avec tous les acteurs, de la faire évoluer et d’ouvrir la porte à de nouvelles actions.
Votre étude incite à penser qu’il n’y a pas un problème aigu général concernant les personnes âgées mais on peut certainement faire mieux. La santé sexuelle des personnes âgées, regroupée pour l’instant avec celle des personnes en situation de handicap, couplée à la vie affective, est une piste de réflexion que j’ai beaucoup appréciée dans votre étude.
Les évolutions dépendront également de la nouvelle organisation du ministère de la Santé qui s’annonce également comme un ministère de la Prévention. Sans oublier la nécessaire révision de la
politique de prise en charge globale des personnes âgées.
La feuille de route prévoit la réalisation d’une nouvelle étude sur les sexualités pour cette année. La dernière, qui date de 2006, concernait les personnes jusqu’à 69 ans. Compte-tenu de la transition démographique, est-ce qu’il est prévu d’y inclure les personnes plus âgées ?
Cette prochaine enquête sur les sexualités s’inscrit bien dans l’idée qu’à intervalles de temps réguliers mais pas trop fréquents, on s’interroge en effet à nouveau sur ce sujet. On ne peut pas bâtir une politique publique sur des données anciennes dans un monde en pleine évolution, avec par exemple le fait qu’en dix ans, un des premiers usages d’Internet est désormais la sexualité.
Je pense notamment aux sites à contenu pornographique ainsi qu’aux sites de rencontres, mais beaucoup d’autres évolutions de la société pourraient être citées, en matière de précarité ou de législation. Cette nouvelle enquête sera menée dans le cadre de l’ANRS-MIE* avec de multiples partenaires financiers et une équipe vraiment pluridisciplinaire.
Une décision majeure a été d’élargir les tranches d’âge, avec un échantillon de 40.000 personnes de 15 à 89 ans. Le terrain de l’étude se fera en ligne mais aussi par téléphone. Il y aura, pour bien mesurer les évolutions en quinze ans, des questions communes à l’enquête de 2006 et de nouvelles questions.
Les premiers résultats de cette étude qui va démarrer au 3e trimestre 2022 devraient devenir disponibles en 2023.
*« Rapport Vie affective, intime et sexuelle des personnes âgées - Petits Frères des Pauvres - Septembre 2022 ». Réalisé à partir de l’étude CSA Research Avec le soutien financier de la Fondation des Petits Frères des Pauvres et de la CNAV (Caisse nationale d’Assurance Vieillesse).
** Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales – Maladies infectieuses émergentes.
Cette étude est une très bonne idée, je crois n’avoir jamais vu quelque chose d’aussi précis et d’aussi focalisé en France tout en regardant le sujet dans la globalité, ce qui permet de dégager des perspectives et amène à des réflexions.
Cette étude me montre deux choses : incontestablement, l’idée de travailler une stratégie de santé sexuelle tout au long de la vie correspond bien aux besoins qui sont ici exprimés. La deuxième feuille de route tente de faire le lien direct entre vie sexuelle et vie reproductive et votre enquête démontre qu’il est aussi important de faire le lien entre vie affective et vie sexuelle.
Ce qu’il me semblerait intéressant, c’est de voir es évolutions temporelles. Ce type d’enquête renouvelé tous les dix ans, avec des focus sur des points intermédiaires tous les cinq ans, aurait donc du sens. Je trouve l’image générale donnée par les résultats globalement positive sur ces tranches de population.
Pourquoi la stratégie de prévention tout au long de la vie évoque peu les personnes âgées (ou les évoquent regroupées avec les personnes de tous âges en situation de handicap) alors que notre société est en pleine transition démographique ?
Déjà, c’est une stratégie à long terme ce qui est assez nouveau pour les politiques de santé. Et elle a été construite car les plans verticaux de lutte contre notamment le Sida n’étaient plus adaptés et que l’objectif est de faire disparaître le VIH comme un problème de santé publique à horizon 2030.
Quand j’ai pris cette mission il y a quinze mois, il y avait deux priorités : premièrement rapprocher sexualité et santé reproductive et deuxièmement rattraper les retards extrêmement importants qui concernaient tous les dépistages et l’usage des services préventifs, à cause de la crise sanitaire.
Les priorités pour les trois ans sont bien là. Nous avons des mesures pour la population générale, d’autres pour les populations clés qui ont besoin d’autres services, des mesures spécifiques concernant les outremers.
Je comprends bien que tout le monde ne s’y retrouve pas dès le début, surtout que nous avons communiqué largement sur cette feuille de route qui suscite déjà beaucoup d’intérêt. Comme la stratégie s’inscrit dans la durée, cela nous laisse largement le temps d’avoir des réflexions avec tous les acteurs, de la faire évoluer et d’ouvrir la porte à de nouvelles actions.
Votre étude incite à penser qu’il n’y a pas un problème aigu général concernant les personnes âgées mais on peut certainement faire mieux. La santé sexuelle des personnes âgées, regroupée pour l’instant avec celle des personnes en situation de handicap, couplée à la vie affective, est une piste de réflexion que j’ai beaucoup appréciée dans votre étude.
Les évolutions dépendront également de la nouvelle organisation du ministère de la Santé qui s’annonce également comme un ministère de la Prévention. Sans oublier la nécessaire révision de la
politique de prise en charge globale des personnes âgées.
La feuille de route prévoit la réalisation d’une nouvelle étude sur les sexualités pour cette année. La dernière, qui date de 2006, concernait les personnes jusqu’à 69 ans. Compte-tenu de la transition démographique, est-ce qu’il est prévu d’y inclure les personnes plus âgées ?
Cette prochaine enquête sur les sexualités s’inscrit bien dans l’idée qu’à intervalles de temps réguliers mais pas trop fréquents, on s’interroge en effet à nouveau sur ce sujet. On ne peut pas bâtir une politique publique sur des données anciennes dans un monde en pleine évolution, avec par exemple le fait qu’en dix ans, un des premiers usages d’Internet est désormais la sexualité.
Je pense notamment aux sites à contenu pornographique ainsi qu’aux sites de rencontres, mais beaucoup d’autres évolutions de la société pourraient être citées, en matière de précarité ou de législation. Cette nouvelle enquête sera menée dans le cadre de l’ANRS-MIE* avec de multiples partenaires financiers et une équipe vraiment pluridisciplinaire.
Une décision majeure a été d’élargir les tranches d’âge, avec un échantillon de 40.000 personnes de 15 à 89 ans. Le terrain de l’étude se fera en ligne mais aussi par téléphone. Il y aura, pour bien mesurer les évolutions en quinze ans, des questions communes à l’enquête de 2006 et de nouvelles questions.
Les premiers résultats de cette étude qui va démarrer au 3e trimestre 2022 devraient devenir disponibles en 2023.
*« Rapport Vie affective, intime et sexuelle des personnes âgées - Petits Frères des Pauvres - Septembre 2022 ». Réalisé à partir de l’étude CSA Research Avec le soutien financier de la Fondation des Petits Frères des Pauvres et de la CNAV (Caisse nationale d’Assurance Vieillesse).
** Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales – Maladies infectieuses émergentes.