Urgences : une filière d'admission directe pour les personnes âgées

En visite au CHU de Poitiers, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé des mesures issues des premières recommandations de MM. Carli et Mesnier sur les services d’urgences, au terme d’un travail de terrain mené étroitement avec les professionnels de santé. Parmi ces mesures, l’une concerne plus spécifiquement les personnes âgées qui devraient bénéficier à terme, d’une filière d’admission directe.

PAR SENIORACTU.COM | Publié le Mercredi 4 Septembre 2019

« Pour mettre fin au « tout urgences » pour les personnes âgées qui doivent être hospitalisées, des filières « mieux-traitantes » d’admission directe dans les services de médecine seront généralisées dans les hôpitaux » indique le communiqué de presse du ministère de la Santé.
 
Et de poursuivre : « pour cela, un supplément pour financer cette admission directe se mettra en place dès la prochaine campagne budgétaire dans les services. Ceci donnera aux hôpitaux les marges de manœuvre dont ils ont besoin pour structurer avec des moyens une alternative à la « porte » des urgences ».
 
Autre point qui concerne plus précisément les résidents en maisons de retraite : la mise en place d’un financement d’équipement en vidéo-assistance de régulation médicale au sein de tous les SAMU, en priorisant les résidents des EHPAD.
 
Ces mesures portent sur la modération des arrivées dans les services d’urgences avec le soutien au développement d’une offre en ville et un changement de modèle pour la prise en charge des personnes âgées dépendantes.
 
Agnès Buzyn propose d’encourager l’émergence d’une offre en ville avec :
- L’ouverture dès maintenant pour les SAMU de la possibilité de déclencher, sous certaines conditions, un transport sanitaire pour emmener un patient vers un cabinet de ville ou une maison de santé, et de sortir du « tout urgences » auquel sont contraints actuellement les SAMU.
- L’élargissement aux cabinets de médecins libéraux et aux maisons de santé de la possibilité de pratiquer directement certains examens de biologie dite ‘’délocalisée’’, pour permettre au patient de réaliser ses examens dans le même lieu à l’issue d’une consultation et d’obtenir un résultat dans des délais courts.
- Le tiers-payant pour la part Assurance maladie obligatoire des actes réalisés dans le cadre de la garde des médecins de ville et des Maisons médicales de garde, pour abolir les freins d’accessibilité financière à cette offre.
 
La ministre a également annoncé la création d’infirmiers de pratique avancée « urgences » qui pourront directement prendre en charge les patients. Enfin, et pour faciliter la prise en charge des malades à l’issue d’un passage aux urgences, des cellules informatisées de gestion des lits seront généralisées dans tous les GHT, avec l’objectif de couvrir 50% des groupements dès l’année prochaine.
 
« On a besoin de trouver une solution de fond, pas juste de soigner le symptôme, cette fièvre ressentie au niveau de l’activité des urgences », a déclaré la ministre lors de sa visite au CHU de Poitiers.
 
Le 9 septembre prochain, la ministre recevra tous les acteurs hospitaliers et libéraux ainsi que les partenaires sociaux et le collectif Inter-Urgences, pour compléter et formaliser un ensemble de premières mesures, propres à refonder le modèle des soins d’urgence. Un modèle « en grève » depuis des mois et qui a bien besoin d’aide…

Selon l’AD-PA, l’association des directeurs de maisons de retraite, ces mesures en faveur d'une meilleure prise en soins des personnes âgées par les services d'urgence vont dans le bon sens. Toutefois, « elles ne permettront pas à elles-seules d'améliorer l'aide quotidienne aux personnes âgées ».
 
Et le communiqué de préciser : « l'État devra donc accompagner ces mesures d'une réforme profonde de l'ensemble du secteur de l'aide aux personnes âgées, tant à domicile qu'en établissement, telle qu'annoncée par E. Macron dans le cadre de la loi Grand Age et Autonomie ».
 
L'intersyndicale et l'AD-PA demandent ainsi, depuis le début de l'année, la création à très court terme de deux postes nouveaux dans chaque établissement et chaque service à domicile, pour un coût estimé à 1,5 milliard d’euros.




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