En effet, plusieurs syndicats voient dans cette démarche un système mercantile mettant en avant le pendant « professionnel de santé » de l’opticien dans l’unique but de « venir au secours » de son activité commerciale.
Le gouvernement, quant à lui, insiste sur le fait que la solution à court terme pour résoudre les problèmes d’accès aux soins ne peut venir que de la « libération » du temps médical via le développement d’assistants médicaux.
Face aux différents points de vue sur le sujet, plusieurs questions demeurent ouvertes. La téléconsultation est-elle, à date, un remède efficace aux déserts médicaux en santé visuelle ? Entre téléconsultation et télé-expertise, quelle solution pour répondre aux réels enjeux de santé publique ?
« Le modèle de téléconsultation tel que proposé ici ne permet pas de faciliter l’accès à la santé visuelle pour tous ni de lutter contre les déserts médicaux, ce pour plusieurs raisons. D’abord car il est illusoire de penser qu’un ophtalmologiste puisse être disponible de manière synchrone pour se connecter aux bornes de téléconsultation lors de RDV, qui plus est non programmés, sans organisation du flux de demandes » explique Matthieu Gerber.
Et de poursuivre : « ensuite car la téléconsultation reste encore peu développée à ce jour dans les déserts médicaux et peu utilisée par les plus fragiles, profitant principalement aux populations jeunes vivant dans les départements les mieux dotés en médecins. Enfin, car il est fantaisiste – au regard de la fracture numérique dont souffrent les seniors – d’imaginer nos aînés bénéficier d’une téléconsultation nécessitant la prise en main de logiciels informatiques en toute autonomie et sans assistance. »
Pour autant, la télémédecine n’est pas à bannir. Pour améliorer l’accès au soin, le gouvernement pourrait ainsi définir un acte de télé-expertise qui autorise l'opticien de santé en mobilité à réaliser l’intégralité de la préconsultation en présence des patients sur leur lieu de vie (tel que réalisé aujourd'hui par les orthoptistes dans les cabinets d'ophtalmologistes).
Les informations recueillies seraient ensuite transmises de manière sécurisée aux ophtalmologistes pour interprétation à distance.
La télé-expertise en ophtalmologie est en effet tant souhaitable que réaliste du fait d'un nombre important d'opticiens en France (40 755 au 1er janvier 2022) sur tous les territoires (villes comme campagnes) ayant la possibilité d'aller à la rencontre des personnes dans le non recours aux soins, mais aussi et surtout du fait de la facilité de formation des opticiens de santé en mobilité à l'usage des appareils de mesure nécessaires à la réalisation des examens complémentaires sous l'égide de médecins ophtalmologistes.
Il convient ici de penser un modèle asynchrone dans lequel le médecin spécialiste puisse organiser librement le traitement des demandes d'avis en fonction de son organisation en cabinet et de ses disponibilités.
Ce modèle induit par ailleurs une réelle collaboration entre les 3-O (Opticiens – Orthoptistes – Ophtalmologistes) de sorte à assurer la continuité de soins pour le patient. » ajoute-t-il.
*Les Opticiens Mobiles – entreprise de l’économie sociale et solidaire et société à mission – s’annonce comme étant le premier réseau national d’opticiens spécialisés pour intervenir sur les lieux de vie et de travail : à domicile, en établissements et services médico-sociaux ou de santé (Ehpad), en résidences services seniors, et en entreprises. Créée en 2015 à Lyon par Matthieu Gerber, l’entreprise compte 65 collaborateurs et plus de 80 opticiens mobiles présents partout en France, qui couvrent tous les besoins du porteur : lunettes correctrices, lunettes solaires, lunettes de protection et de sécurité, basse vision et accessoires.
Le gouvernement, quant à lui, insiste sur le fait que la solution à court terme pour résoudre les problèmes d’accès aux soins ne peut venir que de la « libération » du temps médical via le développement d’assistants médicaux.
Face aux différents points de vue sur le sujet, plusieurs questions demeurent ouvertes. La téléconsultation est-elle, à date, un remède efficace aux déserts médicaux en santé visuelle ? Entre téléconsultation et télé-expertise, quelle solution pour répondre aux réels enjeux de santé publique ?
« Le modèle de téléconsultation tel que proposé ici ne permet pas de faciliter l’accès à la santé visuelle pour tous ni de lutter contre les déserts médicaux, ce pour plusieurs raisons. D’abord car il est illusoire de penser qu’un ophtalmologiste puisse être disponible de manière synchrone pour se connecter aux bornes de téléconsultation lors de RDV, qui plus est non programmés, sans organisation du flux de demandes » explique Matthieu Gerber.
Et de poursuivre : « ensuite car la téléconsultation reste encore peu développée à ce jour dans les déserts médicaux et peu utilisée par les plus fragiles, profitant principalement aux populations jeunes vivant dans les départements les mieux dotés en médecins. Enfin, car il est fantaisiste – au regard de la fracture numérique dont souffrent les seniors – d’imaginer nos aînés bénéficier d’une téléconsultation nécessitant la prise en main de logiciels informatiques en toute autonomie et sans assistance. »
Pour autant, la télémédecine n’est pas à bannir. Pour améliorer l’accès au soin, le gouvernement pourrait ainsi définir un acte de télé-expertise qui autorise l'opticien de santé en mobilité à réaliser l’intégralité de la préconsultation en présence des patients sur leur lieu de vie (tel que réalisé aujourd'hui par les orthoptistes dans les cabinets d'ophtalmologistes).
Les informations recueillies seraient ensuite transmises de manière sécurisée aux ophtalmologistes pour interprétation à distance.
La télé-expertise en ophtalmologie est en effet tant souhaitable que réaliste du fait d'un nombre important d'opticiens en France (40 755 au 1er janvier 2022) sur tous les territoires (villes comme campagnes) ayant la possibilité d'aller à la rencontre des personnes dans le non recours aux soins, mais aussi et surtout du fait de la facilité de formation des opticiens de santé en mobilité à l'usage des appareils de mesure nécessaires à la réalisation des examens complémentaires sous l'égide de médecins ophtalmologistes.
Il convient ici de penser un modèle asynchrone dans lequel le médecin spécialiste puisse organiser librement le traitement des demandes d'avis en fonction de son organisation en cabinet et de ses disponibilités.
Ce modèle induit par ailleurs une réelle collaboration entre les 3-O (Opticiens – Orthoptistes – Ophtalmologistes) de sorte à assurer la continuité de soins pour le patient. » ajoute-t-il.
*Les Opticiens Mobiles – entreprise de l’économie sociale et solidaire et société à mission – s’annonce comme étant le premier réseau national d’opticiens spécialisés pour intervenir sur les lieux de vie et de travail : à domicile, en établissements et services médico-sociaux ou de santé (Ehpad), en résidences services seniors, et en entreprises. Créée en 2015 à Lyon par Matthieu Gerber, l’entreprise compte 65 collaborateurs et plus de 80 opticiens mobiles présents partout en France, qui couvrent tous les besoins du porteur : lunettes correctrices, lunettes solaires, lunettes de protection et de sécurité, basse vision et accessoires.