Vos travaux s’intéressent aux enjeux des maladies cardio-vasculaires chez la femme en particulier. Pourquoi avoir choisi cette approche ?
Les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de décès chez les femmes dans le monde et elles touchent aujourd’hui des femmes de plus en plus jeunes. L’une des raisons de cette forte exposition est liée à la manière dont nos connaissances en cardiologie se sont développées, notamment en s’appuyant trop souvent sur les caractéristiques physiopathologiques masculines pour répondre aux problèmes cardio-vasculaires des deux sexes.
Depuis les années 90, nous savons pourtant que ces maladies se développent et se manifestent de manière différente entre l’homme et la femme. C’est le cas par exemple de la maladie coronaire, dont les premiers signes sont visibles beaucoup plus tôt chez l’homme.
Les symptômes de maladies cardio-vasculaires sont globalement sous-estimés chez les femmes, moins recherchés, et de ce fait, moins bien traités. Si j’ai consacré ma carrière au cas particulier des femmes, c’est d’abord pour comprendre comment la médecine pouvait mieux les protéger contre ces maladies.
J’ai aussi remarqué que les femmes atteintes de maladies cardiovasculaires ont des profils particuliers, avec certains facteurs de risque récurrents comme les migraines à l’adolescence, les fausses couches ou l’hypertension durant leur grossesse. Savoir si une patiente a été exposée à ces facteurs de risque au cours de sa vie est donc crucial. Cela implique le développement d’une coopération renforcée entre médecins, particulièrement avec les gynécologues et les médecins généralistes.
Sur le plan international, existe-t-il des pays plus en avance que d’autres sur cette thématique ? Comment l’expliquer ?
Les États-Unis ont pris une certaine avance sur l’Europe au sujet des maladies cardio-vasculaires des femmes depuis 25 ans, même si certains pays européens sont plus avancés que d’autres. Il faudrait désormais que tous les pays d’Europe travaillent ensemble et créent une base commune de connaissances. Dans certains pays de l’Est de l’Europe, la place de la femme dans la société explique en partie un retard dans la sensibilisation de la population sur ces questions.
Les pays qui se sont mieux emparés du sujet, comme l’Allemagne et les pays nordiques, pourraient les aider à y remédier. En France, comme dans tous les pays occidentaux, les femmes travaillent de plus en plus, tout en continuant souvent à s’occuper de leurs enfants, des tâches ménagères.
Il faut prendre en compte dans nos recherches cette « charge mentale » qui pèse sur elles, ce stress qui conduit à des maladies cardiaques qui leurs sont spécifiques, sans compter l’exposition de plus en plus précoce aux facteurs de risques classiques comme le tabac.
Quels sont vos projets en cours et pour la suite ?
Nous venons de finir un rapport européen intitulé GENCAD sur les mécanismes spécifiques du genre dans les maladies cardio-vasculaires. Et je travaille aujourd’hui sur quatre sujets de recherche, pour la fondation Heart for Woman que j’ai créée : l’impact des facteurs gynéco-obstétriques sur les risques cardio-vasculaires chez les femmes ; les accidents cardiaques aigus chez la femme, et en particulier les dissections spontanées de l’artère coronaire (DSAC) qui touchent majoritairement les femmes entre 40 et 65 ans ; les maladies microvasculaires chez les femmes, dans le cadre d’un projet de coopération internationale ; et enfin, le lien de cause à effet entre certains traitements anticancéreux et le développement de maladies cardio-vasculaires.
Les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de décès chez les femmes dans le monde et elles touchent aujourd’hui des femmes de plus en plus jeunes. L’une des raisons de cette forte exposition est liée à la manière dont nos connaissances en cardiologie se sont développées, notamment en s’appuyant trop souvent sur les caractéristiques physiopathologiques masculines pour répondre aux problèmes cardio-vasculaires des deux sexes.
Depuis les années 90, nous savons pourtant que ces maladies se développent et se manifestent de manière différente entre l’homme et la femme. C’est le cas par exemple de la maladie coronaire, dont les premiers signes sont visibles beaucoup plus tôt chez l’homme.
Les symptômes de maladies cardio-vasculaires sont globalement sous-estimés chez les femmes, moins recherchés, et de ce fait, moins bien traités. Si j’ai consacré ma carrière au cas particulier des femmes, c’est d’abord pour comprendre comment la médecine pouvait mieux les protéger contre ces maladies.
J’ai aussi remarqué que les femmes atteintes de maladies cardiovasculaires ont des profils particuliers, avec certains facteurs de risque récurrents comme les migraines à l’adolescence, les fausses couches ou l’hypertension durant leur grossesse. Savoir si une patiente a été exposée à ces facteurs de risque au cours de sa vie est donc crucial. Cela implique le développement d’une coopération renforcée entre médecins, particulièrement avec les gynécologues et les médecins généralistes.
Sur le plan international, existe-t-il des pays plus en avance que d’autres sur cette thématique ? Comment l’expliquer ?
Les États-Unis ont pris une certaine avance sur l’Europe au sujet des maladies cardio-vasculaires des femmes depuis 25 ans, même si certains pays européens sont plus avancés que d’autres. Il faudrait désormais que tous les pays d’Europe travaillent ensemble et créent une base commune de connaissances. Dans certains pays de l’Est de l’Europe, la place de la femme dans la société explique en partie un retard dans la sensibilisation de la population sur ces questions.
Les pays qui se sont mieux emparés du sujet, comme l’Allemagne et les pays nordiques, pourraient les aider à y remédier. En France, comme dans tous les pays occidentaux, les femmes travaillent de plus en plus, tout en continuant souvent à s’occuper de leurs enfants, des tâches ménagères.
Il faut prendre en compte dans nos recherches cette « charge mentale » qui pèse sur elles, ce stress qui conduit à des maladies cardiaques qui leurs sont spécifiques, sans compter l’exposition de plus en plus précoce aux facteurs de risques classiques comme le tabac.
Quels sont vos projets en cours et pour la suite ?
Nous venons de finir un rapport européen intitulé GENCAD sur les mécanismes spécifiques du genre dans les maladies cardio-vasculaires. Et je travaille aujourd’hui sur quatre sujets de recherche, pour la fondation Heart for Woman que j’ai créée : l’impact des facteurs gynéco-obstétriques sur les risques cardio-vasculaires chez les femmes ; les accidents cardiaques aigus chez la femme, et en particulier les dissections spontanées de l’artère coronaire (DSAC) qui touchent majoritairement les femmes entre 40 et 65 ans ; les maladies microvasculaires chez les femmes, dans le cadre d’un projet de coopération internationale ; et enfin, le lien de cause à effet entre certains traitements anticancéreux et le développement de maladies cardio-vasculaires.