Parkinson : les grands enseignements de l'enquête menée auprès des patients sur la kinésithérapie

Dans le cadre de l’instauration d’un nouvel acte de soin post-diagnostic assuré par un kinésithérapeute qui pourrait changer la donne pour les 27.000 personnes nouvellement diagnostiquées de la maladie de Parkinson chaque année en France, une grande enquête s’est intéressée aux relations entre les patients et les soins de kinésithérapie.

PAR SENIORACTU.COM | Publié le Mercredi 1 Novembre 2023

Des bénéficiaires de soins de rééducation globalement satisfaits :
 
  • Premièrement, les délais de prise de rendez-vous pour des soins rééducatifs sont raisonnables. En effet, pour 8 bénéficiaires de soins de kinésithérapies sur 10, le premier rendez-vous a été obtenu en moins d’un mois (39% en quelques jours seulement).
  • Les bénéficiaires de kinésithérapie sont globalement satisfaits de leur rééducation qui obtient une évaluation moyenne de 7,3/10.
  • Cette satisfaction s’explique notamment par les effets positifs de la rééducation sur les patients, en effet, 70% des patients actuellement en cours de soins de kinésithérapie déclarent parvenir à conserver les progrès gagnés par cette rééducation.
  • De plus, cette enquête nous révèle que l’activité physique adaptée couplée au parcours de rééducation en kinésithérapie apparait comme un élément explicatif du maintien des progrès acquis par la rééducation : 82% des bénéficiaires de soins kinés qui pratiquent une activité physique adaptée conservent les progrès acquis alors que ceux qui ne pratiquent aucune activité sont 60% à déclarer ne pas les conserver. Dans ce sens, près de 7 répondants sur 10 sont intéressés par un « Parcours sportif » hebdomadaire chez un professionnel en kinésithérapie, et près de 8 sur 10 auprès des moins de 60 ans.
  • Conscients des bénéfices de la rééducation, les profils les plus investis se montrent d’ailleurs les plus satisfaits : 63% de ceux qui ont bénéficié de séances de rééducation via la méthode LSVT Big sont très satisfaits de leurs soins de kinésithérapie (vs 53% au global). Par ailleurs, 9 bénéficiaires sur 10 de temps intensifs de rééducation générale (type stage) spécifiquement adaptés à la maladie de Parkinson sont satisfaits.

 
Pour autant, des difficultés d’accès aux soins qui demeurent…

Même si de nombreuses personnes atteintes de la maladie de Parkinson ont pleinement intégré la kinésithérapie dans leur parcours de soin, d’autres restent encore trop confrontées à des difficultés d’accès.
 
Au global, 31% des répondants atteints de la maladie ont déjà souhaité bénéficier de soins mais ont dû y renoncer faute d’accès.
 
Les difficultés d’accès aux soins de kinésithérapie semblent relever de deux écueils largement restitués : la difficulté à trouver un professionnel (à la fois formé à la maladie de Parkinson et présent sur le territoire) et le manque de prescription de la part d’un tiers.
 
  • Ainsi, 58% des personnes n’ayant pas suivi de soins de kinésithérapie alors qu’elles le souhaitaient ne l’ont pas fait faute de trouver un professionnel.
  • Des territoires apparaissent particulièrement sous-dotés en professionnels de soin, c’est notamment le cas de la région parisienne, des communes rurales et des petites villes.
  • Les 38% qui considèrent que les soins de kinésithérapie sont difficiles à mettre en place sur leur territoire estiment à 72% que c’est parce qu’il est difficile de trouver un professionnel formé à la maladie de Parkinson.
  • De plus, 18% des personnes n’ayant pas suivi de soins de kinésithérapie ne l’ont pas fait car personne ne leur a suggéré… et des soins encore trop peu adaptés aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Etant donné qu’ils peinent à trouver un professionnel formé à la maladie, les patients qui accèdent à des soins regrettent ensuite que ceux-ci ne soient pas adaptés à leur profil.
  • En écho avec la première étude menée par l’institut Viavoice pour France Parkinson qui révélait que les kinésithérapeutes s’estimaient moyennement compétents sur la prise en charge rééducative de Parkinson, 41 % de ceux qui ont suivi des séances déclarent que leur kinésithérapeute pourrait être mieux formé.
  • Les soins très spécifiques sont finalement peu proposés, puisque 15% des personnes qui ont suivi des soins de kinésithérapie l’ont fait via la méthode « LSVT». Les trois quarts des répondants n’ont jamais suivi de temps intensif de rééducation générale (type stage) spécifiquement adapté à la maladie de Parkinson. Des soins qui semblent pourtant bénéfiques puisque ceux qui les réalisent (stage ou LSVT) s’avèrent très satisfaits et arrivent davantage à conserver les progrès après les séances.
  • Des patients qui sont donc dans l’attente de professionnels de soins qui s’ajustent davantage à leurs besoins et capacités. Leurs attentes vont différer selon l’avancée dans la maladie : les jeunes patients (jusqu’à 70 ans environ) s’avèrent très demandeurs de séances collectives, conviviales et sportives tandis que les plus âgés souhaiteraient que leur professionnel de soin accepte de se déplacer à domicile.

 
Des axes de réflexion pour améliorer l’accès et les soins de kinésithérapie des patients atteints de la maladie de Parkinson :
 
  • En s’assurant que les médecins et neurologues soient prescripteurs de soins en kinésithérapie
  • En répartissant l’offre de soins (notamment dédiée à la rééducation des personnes atteintes de Parkinson) sur tout le territoire
  • En améliorant la formation des kinésithérapeutes afin qu’ils proposent des rééducations spécifiques pour personnes atteintes de la maladie de Parkinson et qu’ils s’adaptent mieux aux patients.
  • En s’assurant que les soins proposés prennent en compte les différents stades et âges de la maladie (des séances plus conviviales, collectives et sportives pour les plus jeunes, des séances à domicile pour les plus âgés).
  • En motivant la personne atteinte de la maladie de Parkinson et en l’accompagnant dans l’acceptation de sa maladie : proposition de mise en œuvre d’un entretien post-diagnostic de prévention.

Les patients ont également répondu à des questions relatives à la prise en charge en orthophonie dans le cadre de cette enquête.
 
Les résultats ont ainsi permis d’objectiver les difficultés rencontrées pour la prise en charge orthophonique de la même manière que celles qui ont été mises à jour pour la kinésithérapie.
 
France Parkinson s’appuiera sur ces résultats pour formuler des recommandations visant à améliorer l’accès à cette prise en charge tout aussi fondamentale que la prise en charge kinésithérapique pour le parcours de soins avec la maladie de Parkinson.




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