À la question « On peut faire confiance à la plupart des gens ? », depuis 2013, le score s'avère significativement faible. En 2023, seulement 26% de la population répond par l’affirmative. C’est le point le plus haut depuis dix ans.
Contrairement aux dix années précédentes, cette année, les retraités sont les plus négatifs avec seulement 22% de réponses positives. En 2019, ils répondaient par la positive à 28%.
Généralement, seuls les cadres se disaient plus confiants que les retraités. Cette fois, même les ouvriers sont plus confiants. Et en 2019, ils n’étaient que 10% à se dire confiants.
La crise des retraites, la hausse de l’inflation le retour de la guerre, sont autant de faits sociaux et géostratégiques qui ont pu jouer sur le moral des seniors.
À la question inverse, « On n’est jamais assez prudent quand on a affaire aux autres ? », là aussi, les retraités deviennent les plus méfiants : ils approuvent ce percept à 78%, contre 76% des ouvriers et 63% des cadres.
En prenant les institutions, on remarquera, à l’inverse, que les retraités se retrouvent souvent les plus confiants. Ainsi, si 80% des Français se disent confiants envers les PME, le score s’élève à 86% chez les retraités.
De même, les scientifiques génèrent la confiance de 79% de la population, mais 85% chez les retraités, et seulement 72% chez les ouvriers. C’est l’armée qui se classe en troisième position, avec un niveau global de confiance de 78%. Les retraités sont très au-dessus à 86%.
La police obtient un score de 72% en moyenne de la population, mais de 82% du côté des retraités, contre 66% pour les ouvriers. Un des écarts les plus importants sur l’ensemble des institutions.
Concernant les maires, les seuls politiques à obtenir un niveau relativement élevé de confiance, si la moyenne est de 69%, les retraités se déclarent confiant à 78%.
De fait, il y a très peu de domaines où les retraités sont moins confiants que les autres catégories : le nucléaire, les syndicats, les médias, les réseaux sociaux (12% de confiance contre une moyenne de 21%) ou encore les partis politiques, bons derniers du classement avec un taux de confiance de 17% et de seulement 11% chez les retraités.
Pour les réseaux sociaux, sans doute que le fait de pouvoir comparer avec « avant », lorsque les réseaux n’existaient pas, joue dans cette faible confiance.
Une des questions les plus passionnantes de l’étude concerne l’auto-évaluation par les Français de leur satisfaction à propos de leur vie. La moyenne des Français se situe à un médiocre 6/10. Les retraités se situent à 6,2, alors que les ouvriers sont à 5,3 et les cadres à 6,8.
La question sociale joue son rôle plus que l’âge. Les très satisfaits sont 11% chez les cadres et 1% chez les ouvriers… On en compte, 8% chez les retraités. En termes d’âge, les moins de 35 ans et les plus de 60 ans se situent au même niveau de 6,2.
Les 35-59 ans étant encore un peu moins satisfaits, à 5,8. Le fait d’être en plein dans l’activité professionnelle et dans la vie de famille explique sans doute ce résultat très moyen.
Contrairement aux dix années précédentes, cette année, les retraités sont les plus négatifs avec seulement 22% de réponses positives. En 2019, ils répondaient par la positive à 28%.
Généralement, seuls les cadres se disaient plus confiants que les retraités. Cette fois, même les ouvriers sont plus confiants. Et en 2019, ils n’étaient que 10% à se dire confiants.
La crise des retraites, la hausse de l’inflation le retour de la guerre, sont autant de faits sociaux et géostratégiques qui ont pu jouer sur le moral des seniors.
À la question inverse, « On n’est jamais assez prudent quand on a affaire aux autres ? », là aussi, les retraités deviennent les plus méfiants : ils approuvent ce percept à 78%, contre 76% des ouvriers et 63% des cadres.
En prenant les institutions, on remarquera, à l’inverse, que les retraités se retrouvent souvent les plus confiants. Ainsi, si 80% des Français se disent confiants envers les PME, le score s’élève à 86% chez les retraités.
De même, les scientifiques génèrent la confiance de 79% de la population, mais 85% chez les retraités, et seulement 72% chez les ouvriers. C’est l’armée qui se classe en troisième position, avec un niveau global de confiance de 78%. Les retraités sont très au-dessus à 86%.
La police obtient un score de 72% en moyenne de la population, mais de 82% du côté des retraités, contre 66% pour les ouvriers. Un des écarts les plus importants sur l’ensemble des institutions.
Concernant les maires, les seuls politiques à obtenir un niveau relativement élevé de confiance, si la moyenne est de 69%, les retraités se déclarent confiant à 78%.
De fait, il y a très peu de domaines où les retraités sont moins confiants que les autres catégories : le nucléaire, les syndicats, les médias, les réseaux sociaux (12% de confiance contre une moyenne de 21%) ou encore les partis politiques, bons derniers du classement avec un taux de confiance de 17% et de seulement 11% chez les retraités.
Pour les réseaux sociaux, sans doute que le fait de pouvoir comparer avec « avant », lorsque les réseaux n’existaient pas, joue dans cette faible confiance.
Une des questions les plus passionnantes de l’étude concerne l’auto-évaluation par les Français de leur satisfaction à propos de leur vie. La moyenne des Français se situe à un médiocre 6/10. Les retraités se situent à 6,2, alors que les ouvriers sont à 5,3 et les cadres à 6,8.
La question sociale joue son rôle plus que l’âge. Les très satisfaits sont 11% chez les cadres et 1% chez les ouvriers… On en compte, 8% chez les retraités. En termes d’âge, les moins de 35 ans et les plus de 60 ans se situent au même niveau de 6,2.
Les 35-59 ans étant encore un peu moins satisfaits, à 5,8. Le fait d’être en plein dans l’activité professionnelle et dans la vie de famille explique sans doute ce résultat très moyen.
La nostalgie camarade
La France a tendance à regarder dans le rétro. En 2023, 73% des Français disent que « c’était mieux avant ». Ils n’étaient « que » 69% l’année précédente.
Est-ce en raison du vieillissement de la population ? L’âge ne semble pas être la variable explicative dominante puisque 70% des moins de 35 ans sont d’accord cette affirmation et 72% des plus de 60 ans. Deux points d’écart seulement.
Ce sont les 35-59 ans qui sont les plus nostalgiques avec un score de 75%. Concernant le regard sur l’avenir du pays, 44% de la population estiment qu’il « est plein d’opportunités et de nouvelles possibilités ».
Sur ce point, les seniors sont franchement les plus pessimistes, ce qui est le plus souvent le cas depuis 2013. Ils sont que 39% de cet avis, alors que les moins de 35 ans sont 55% à se déclarer optimistes.
Sans doute que les seniors comparent plus facilement que les plus jeunes la situation d’aujourd’hui à celle d’hier ou qu’ils sont échaudés par l’évolution du pays depuis un moment.
Ipsos a aussi demandé aux Français si dans leur vie ils s’inspiraient « de plus en plus des valeurs du passé ». En moyenne, 71% de la population répond par l’affirmative. Ils étaient 69% en 2022 et 78% en 2014…
Sans surprise, les plus de 60 ans sont les plus inspirés par le passé, à 76%. Contre 66% pour les moins de 35 ans et 71% concernant les « intermédiaires ». Il est pourtant arrivé en 10 ans que le score soit inversé et que les plus jeunes se déclarent plus centrés sur les valeurs du passé que leurs aînés.
Est-il surprenant que la société continue dans sa majorité à mal vivre l’évolution économique, culturelle et sociale du pays ? L’âge de la population n’a pas grand-chose à voir avec cet imaginaire négatif…
Serge Guerin
Professeur à l’INSEEC GE. Dernier ouvrage publié « La silver économie pour les nuls », First 2023
Est-ce en raison du vieillissement de la population ? L’âge ne semble pas être la variable explicative dominante puisque 70% des moins de 35 ans sont d’accord cette affirmation et 72% des plus de 60 ans. Deux points d’écart seulement.
Ce sont les 35-59 ans qui sont les plus nostalgiques avec un score de 75%. Concernant le regard sur l’avenir du pays, 44% de la population estiment qu’il « est plein d’opportunités et de nouvelles possibilités ».
Sur ce point, les seniors sont franchement les plus pessimistes, ce qui est le plus souvent le cas depuis 2013. Ils sont que 39% de cet avis, alors que les moins de 35 ans sont 55% à se déclarer optimistes.
Sans doute que les seniors comparent plus facilement que les plus jeunes la situation d’aujourd’hui à celle d’hier ou qu’ils sont échaudés par l’évolution du pays depuis un moment.
Ipsos a aussi demandé aux Français si dans leur vie ils s’inspiraient « de plus en plus des valeurs du passé ». En moyenne, 71% de la population répond par l’affirmative. Ils étaient 69% en 2022 et 78% en 2014…
Sans surprise, les plus de 60 ans sont les plus inspirés par le passé, à 76%. Contre 66% pour les moins de 35 ans et 71% concernant les « intermédiaires ». Il est pourtant arrivé en 10 ans que le score soit inversé et que les plus jeunes se déclarent plus centrés sur les valeurs du passé que leurs aînés.
Est-il surprenant que la société continue dans sa majorité à mal vivre l’évolution économique, culturelle et sociale du pays ? L’âge de la population n’a pas grand-chose à voir avec cet imaginaire négatif…
Serge Guerin
Professeur à l’INSEEC GE. Dernier ouvrage publié « La silver économie pour les nuls », First 2023