Douleur et prise en charge : quoi de neuf en 2019 ?

A l’occasion du congrès annuel de la SFETD qui se tiendra à Strasbourg (67) du 27 au 29 novembre prochains et qui réunit tous les acteurs du domaine de la douleur, revenons sur les différentes solutions existantes pour une prise en charge de la douleur moderne et innovante. La douleur et sa prise en charge en France, où en est-on en 2019 ?

PAR SENIORACTU.COM | Publié le Lundi 21 Octobre 2019

La douleur, tout le monde connait. On l’a tous affronté un jour ou l’autre. Mais certains d’entre nous y sont confrontés tous les jours de leur vie. Du matin au soir. On parle alors de douleurs chroniques. Des douleurs qui peuvent avoir une répercussion majeure sur notre quotidien. Sans compteur que ces douleurs entrainent une forte consommation de soins et de médicaments.
 
La douleur est devenue un phénomène de société, tant par le nombre de personnes concernées que par l’importance des enjeux qu’elle soulève. On le sait, elle touche plus spécifiquement les populations les plus vulnérables, notamment les âges extrêmes.
 
Les douleurs aiguës, trop souvent peu ou mal prises en charge, font le lit de la douleur chronique, laquelle devrait enfin être reconnue comme une maladie à part entière. Au moins 12 millions de Français, soit un Français sur cinq, souffrent de douleurs chroniques.
 
Rappelons que la douleur constitue le premier motif de consultation, chez le médecin généraliste et dans les services d’urgence. Et moins de 3% des patients douloureux chroniques bénéficient d’une prise en charge dans un centre spécialisé (en France en 2019, il y en a 243).
 
A ce sujet rappelons que les Structures de prise en charge de la Douleur Chronique, créées en 2001, sont des établissements qui prennent la douleur en charge lorsque celle-ci dure depuis plusieurs mois ou résiste aux différents traitements proposés. Son organisation associe au minimum un médecin, une infirmière et un psychologue, avec une formation spécifique. Ces 243 SDC accueillent chaque année 400 000 patients, soit 5% des patients douloureux qui nécessiteraient une prise en charge spécialisée.
 
Toutefois, ces SDC sont fragiles car elles sont financées en grande partie par des dotations de type Mission d’Intérêt Général (MIG) qui ont pour objet de financer les surcoûts associés aux consultations longues et/ou pluridisciplinaires. Leur avenir est ainsi conditionné par la volonté de l’établissement de maintenir –ou pas- une activité douleur, bien moins rémunératrice qu’une activité chirurgicale ou interventionnelle…

​Échappement thérapeutiques : usages et mésusages…

En 2008, les overdoses par antalgiques opioïdes étaient responsables de près de 15.000 décès aux États-Unis, soit plus de trois fois le nombre de décès constaté en 1999. De nos jours, la prescription de ces opioïdes conduisant à des overdoses est ainsi la première cause de mort accidentelle aux USA devant les accidents de voitures, tuant plus que l’héroïne et la cocaïne réunies !
 
En France, il ne faut certainement pas tomber dans la sinistrose et le qualificatif d’épidémie ne doit pas être employé. Même si les chiffres démontrent une forte augmentation de la consommation de codéine, de Tramadol et de poudre d’opium depuis plusieurs années ; les opioïdes forts augmentent plus faiblement.
 
La mortalité n’atteint pas les chiffres américains qui consomment 80% des opioïdes de notre planète. Cependant, la vigilance s’impose. L’éducation des utilisateurs mais aussi des prescripteurs est incontournable. Il est nécessaire d’identifier les patients à risques, consommateurs d’opiacés au long cours.
 
Rappelons que ces opiacés doivent toujours être utilisés à bon escient pour soulager des douleurs modérées à sévères. Il est toutefois indispensable de tracer les prescriptions et d’identifier les situations à risques pour l’usage et le mésusage de médicaments à risques d’addiction.
 
Le cas du cannabis thérapeutique
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a retenu pour l’expérimentation sur le cannabis thérapeutique les indications suivantes :
• Douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapies (médicamenteuses ou non) accessibles,
• Certaines formes d’épilepsie sévères et pharmaco résistantes,
• Soins de support en oncologie,
• Situations palliatives,
• Spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou des autres pathologies du système nerveux central.




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