Domicile : vieillir dans un habitat adapté et disposer de services, quitte à les payer !

Pour faire face au vieillissement, selon l’Enquête d’Opinion nationale « Bien vieillir dans son logement en France », les Français réclament un cadre de vie adapté, même si cela implique de changer de domicile ou de vivre dans un établissement d’un nouveau type. D’autre part, ils demandent également, des services d’aide au maintien à domicile ou à la vie en établissement, qu’ils sont prêts à payer. Voici donc les grandes lignes de cette nouvelle enquête.

PAR SENIORACTU.COM | Publié le 10/02/2025

Face au défi du vieillissement de la population, les Français expriment des attentes assez claires en matière de logement et d’accompagnement de la perte d’autonomie.
 
Nous vivons aujourd’hui, dans une société où l’aidance et la perte d’autonomie touchent une majorité des foyers et, particulièrement les locataires du parc social et, où le logement est un levier essentiel du « bien vieillir.
 
C’est en tout cas ce que révèle cette enquête réalisée par Viewniverse Studio & Viavoice pour le compte d’Énéal, filiale médico-sociale du groupe Action Logement.
 
Si les Français souhaitent majoritairement rester à domicile (une constante depuis plus d’une vingtaine d’années déjà), ils constatent néanmoins que leurs logements ne sont pas toujours adaptés à cette évolution.
 
Autre point important : cette problématique est encore plus marquée chez les locataires du parc social, qui perçoivent les pouvoirs publics et les bailleurs sociaux comme des acteurs majeurs de l’adaptation des logements au vieillissement.
 
Comme le montre cette étude, au-delà de l’adaptation du logement, les Français réclament de plus en plus de services d’aide au maintien à domicile (aide-ménagère, téléassistance, portage de repas…), et se déclarent prêts à payer pour ces prestations.
 
Pour Mario Bastone, directeur général d’Énéal, « Cette enquête met en lumière un enjeu sociétal fondamental : bien vieillir chez soi n’est pas seulement un souhait, c’est une nécessité qui doit être anticipée. Nous devons, en tant qu’acteurs du logement social, répondre à cette aspiration en proposant des logements mieux adaptés et en participant au développement d’une offre de services qui accompagne les évolutions de vie des seniors ».
 
L’enquête confirme l’ampleur du phénomène de l’aidance et de la perte d’autonomie en France :
Plus de la moitié (55%) des Français et 54% des locataires du parc social sont concernés par la perte d’autonomie d’un proche. Par ailleurs, plus du quart (26%) et 21% des locataires du parc social se déclarent aidants.
 
Par ailleurs, plus du tiers (35%) des locataires du parc social a un proche en perte d’autonomie. Face à cette situation, les bailleurs sociaux sont perçus comme des acteurs de confiance, tout comme les pouvoirs publics.
 
A ce titre, la moitié des locataires du parc social estime qu’ils jouent un rôle clé dans l’adaptation des logements au vieillissement, aux côtés de l’État et des collectivités (44 %).
 
Si la majorité des Français aspirent à vieillir chez eux (ce qui est bien légitime), encore faut-il que leur logement soit adapté.
 
L’enquête révèle un point de vue différent entre propriétaires et locataires du parc social : alors que les premiers envisagent plus sereinement leur main en à domicile, près d’un locataire du parc social sur deux craint de ne pas pouvoir rester dans son logement en vieillissant, faute d’aménagements adaptés.
 
Une situation qui, fort logiquement, pousse de nombreux locataires à envisager un déménagement vers un habitat plus adapté.
 
Si les deux-tiers (65%) des locataires du parc social se déclarent satisfaits de leur logement, la moitié (49%) estime qu’ils ne pourront pas y rester en vieillissant, faute d’adaptations nécessaires.
 
Et parmi les aménagements prioritaires souhaités : près de la moitié (46%) des Français estiment que l’adaptation de la salle de bain et des WC est une nécessité première ! C’est effectivement l’un des endroits les « plus dangereux » dans un logement.  
 
L’enjeu du bien vieillir ne se limite pas à l’adaptation du bâti. De plus en plus de Français expriment le besoin d’un accompagnement quotidien, que ce soit sous forme d’aide à domicile, de portage de repas ou encore de téléassistance. Cette fameuse société de l’aidance ou du care.  
 
Loin d’être passifs face à cette problématique, ils se disent prêts à payer pour ces services, à condition qu’ils soient accessibles et de qualité. Un signal fort pour les bailleurs et les pouvoirs publics, appelés à structurer une offre de services intégrés autour du logement.
 
L’enquête révèle que les Français ne se contentent pas d’attendre des logements mieux adaptés : ils souhaitent également bénéficier de services spécifiques pour faciliter leur quotidien. Ainsi, un tiers (34%) souhaiterait un accès à des services d’aide à domicile (aide-ménagère, accompagnement quotidien).
 
Également, 32% réclament des services de téléassistance et de détection des chutes ; 28% souhaitent des services de portage de repas et de courses et 22% demandent des solutions de transport adaptées.
 
Cette attente de services se reflète dans leur disposition à payer un supplément mensuel : ainsi, plus de la moitié (51%) des locataires du parc social sont prêts à consacrer 50 € et plus par mois pour un bouquet de services et un quart préfèrerait une contribution inférieure à 50 € par mois.
 
Quand rester chez soi n’est plus possible, quelles alternatives ?
L’étude montre que les Français recherchent des solutions intermédiaires entre le domicile classique et l’établissement médicalisé.
 
Les résidences seniors avec services émergent comme une réponse attractive, notamment dans le parc social où plus d’un locataire sur deux se déclare intéressé par ce type d’habitat combinant loyer modéré et services adaptés. Une évolution qui pourrait bien redéfinir le rôle des bailleurs sociaux dans les années à venir.
 
Lorsqu’un changement de logement s’impose, les Français expriment des préférences claires : plus des deux-tiers (69%) souhaitent rester à domicile, mais dans un logement adapté ; 18% envisagent une résidence services seniors (non médicalisée) et 17% privilégieraient une résidence autonomie.
 
Les résidences seniors avec services du parc social constituent une alternative attractive, notamment pour les locataires du parc social : 56% se disent intéressés par ce type d’habitat à loyers modérés, incluant des services d’aide à domicile.
 
Ces résultats mettent en évidence une évolution probable du rôle des bailleurs sociaux, appelés à devenir des acteurs clés du maintien à domicile et de l’accompagnement des seniors.
 
Face à cette demande croissante, l’adaptation des logements et l’accès à des services spécifiques deviennent des leviers essentiels pour permettre aux Français de bien vieillir chez eux.
 
L’ensemble des résultats de l’enquête conforte la nécessité d’un engagement renforcé des pouvoirs publics et des bailleurs sociaux pour anticiper le vieillissement de la population et proposer des solutions adaptées aux attentes des Français.
 
*L’enquête a été menée du 24 au 30 décembre 2024 auprès de 2000 individus âgés de 18 ans et plus, représentation de la population française, dont 260 locataires du parc social. La représentativité de l’échantillon français est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, situation professionnelle, région et catégorie d’agglomération.








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