Dépression en Europe : des disparités par régions et, entre les jeunes et les seniors

Pour mieux caractériser les personnes touchées par la dépression et identifier les facteurs de risque qui lui sont associés, cette étude (au niveau européen) s’est concentrée sur deux groupes d’âge : les jeunes (15-24 ans) et les personnes âgées (70 ans ou plus). Les résultats mettent en évidence le rôle protecteur d’une bonne santé et d’un soutien fort de l’entourage sur la prévalence de la dépression, tant pour les personnes âgées que pour les jeunes. Explications.

PAR SENIORACTU.COM | Publié le 10/01/2025

Cette grande et longue étude* réalisée au niveau européen est centrée spécifiquement sur les jeunes et les seniors. Elle explore les variations des facteurs de risque en fonction de l’âge et de la région de résidence.
 
Elle met aussi en avant l’importance d’être en bonne santé et de bénéficier d’un soutien fort de l’entourage, ainsi que l’effet négatif de l’inactivité chez les jeunes et du veuvage chez les seniors, particulièrement en Europe de l’Est, sur la prévalence du syndrome dépressif.
 
Ainsi, en 2019, environ 6% des Européens souffraient de syndrome dépressif, avec d’importantes disparités selon les pays et les groupes d’âge.
 
En Europe de l’Ouest et du Nord par exemple, la prévalence de la dépression était particulièrement élevée -atteignant 11% en France, taux le plus élevé du continent- tandis qu’elle était beaucoup moins importante dans le Sud et l’Est, atteignant seulement 2% en Serbie et à Chypre.
 
Indépendamment du pays étudié, les femmes sont globalement plus vulnérables face à la dépression que les hommes.
 
Comme on le voit dans cette grande étude, l’effet de l’âge sur la dépression diffère significativement selon les régions d’Europe.
 
En Europe du Sud et de l’Est, la dépression est très faible chez les 15-24 ans, puis augmente progressivement avec l’âge, atteignant son plus haut niveau après 70 ans.
 
En Europe de l’Ouest, elle est élevée pour toutes les tranches d’âge, avec un pic entre 45 et 59 ans, avant de diminuer légèrement autour de 60-69 ans –ce qui coïncide approximativement avec l’âge de départ à la retraite– jusqu’à 70 ans, où elle remonte un peu.
 
En Europe du Nord, c’est parmi les 15-24 ans que le syndrome dépressif est le plus fréquent puis diminue au fur et à mesure que l’âge augmente, jusqu’à 70 ans.
 
En revanche, les autres facteurs de risque diffèrent selon l’âge. Chez les seniors, le veuvage (sans trop de surprise) augmente significativement le risque de dépression, particulièrement pour les femmes en Europe de l’Est.
 
L’Europe du Nord fait toutefois figure d’exception : les seniors des pays nordiques y bénéficient généralement d’un meilleur accompagnement médical et social, réduisant leur vulnérabilité face à la perte d’un conjoint.
 
Le revenu, quant à lui, aurait un effet limité sur la prévalence de la dépression chez les seniors, sauf dans les pays du Sud de l’Europe ; les seniors aux revenus les plus faibles étant souvent ceux souffrant d’un mauvais état de santé, d’un isolement social accru, et ayant une plus grande probabilité d’être veuf.
 
*Les données utilisées dans cette étude sont issues de la 3e édition de l’enquête européenne sur la santé (European Health Interview Survey). Cette enquête quantitative en population générale est menée tous les six ans dans l’ensemble des pays de l’Union européenne, ainsi qu’en Islande, en Norvège, en Serbie et en Turquie, auprès de la population âgée de 15 ans ou plus, résidant en ménage ordinaire (c’est-à-dire hors institutions, comme les Ehpad, les hôpitaux, les foyers d’accueil, les prisons, etc.) Globalement, plus de 300 000 personnes répondent à cette enquête, dont plus de 14 000 en France.
 
Elle vise à mesurer l’état de santé, les comportements liés à la santé, l’accès et le recours aux services de soins et les déterminants de la santé (alimentation, consommation d’alcool, tabagisme, activité physique, etc.).










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