Cependant, les instances gériatriques réunies* tiennent à lancer l’alerte sur la gravité de la situation en EHPAD.
Un bilan dramatique pour les personnes âgées
La population âgée a payé le plus lourd tribut de cette pandémie Covid-19, c’est aussi triste qu’indiscutable. Près de 130.000 personnes à ce jour ont été infectées, plus de 25.530 en sont décédées. Parmi elles, 90% ont plus de 60 ans et 60% plus de 80 ans.
« Nos aînés ont été, sont et seront donc effectivement les plus à risque de contracter l’infection Covid-19 et plus encore de déclarer les formes de la maladie les plus graves en raison de leurs comorbidités ».
EHPAD : la défaillance d’un modèle mise en cause
« Un des premiers constats majeurs de cette crise est sans doute que le modèle français des EHPAD est défaillant et inadapté à faire face à des enjeux sanitaires de cette ampleur ».
Grandes victimes de la pandémie avec 53.000 cas possibles ou confirmés (soit 45% de l’ensemble des cas signalés), les 7.000 EHPAD continuent de voir chaque jour nombre de leurs résidents emportés par le Covid-19. Les derniers chiffres rendus publics par Santé Publique France le 28 avril font état d’au moins 11.662 morts en EHPAD dont 2.899 survenus à l’hôpital, soit 25 %.
La surmortalité observée en EHPAD n’est une surprise pour personne et « la communauté des gériatres et des médecins coordonnateurs d’EHPAD se doit de lancer l’alerte : pour des raisons éthiques, il nous est difficile de ne pas attirer l’attention sur les fragilités et l’inefficience d’un modèle qui n’est plus adapté pour répondre aux enjeux de la transition démographique et épidémiologique »
Combien faudra-t-il, encore, de décès en EHPAD pour comprendre que ce modèle ne peut plus répondre aux enjeux sanitaires -hétérogénéité des profils et lourdeur des soins ? Les résidents en EHPAD cumulent en effet en moyenne 8 pathologies devenant ainsi « depuis leur création des petits hôpitaux qui ne disent pas leur nom, mais sans les ressources humaines et les moyens logistiques des hôpitaux ».
Un renfort de soignants, en urgence, dans les EHPAD
Les EHPAD n’ont pas la capacité de s’adapter aux problématiques des personnes dépendantes, cette crise nous le montre encore une fois.
Dès les premiers jours de l’épidémie, la communauté gériatrique s’est organisée pour pallier ces insuffisances et a, dans son courrier du 26 mars aux pouvoirs publics, proposé 9 mesures pour atténuer l’impact de l’infection à Covid 19 sur les personnes âgées dépendantes résidant en EHPAD ou vivant à domicile.
Dans ce contexte, « La médecine gériatrique », a été, avec d’autres disciplines médicales, en première ligne dans cette épidémie et dans la gestion de cette catastrophe sans précédent : « Malgré des ressources inadaptées aux enjeux d’une telle crise, les gériatres et leurs équipes sont parvenus à mettre en place des dispositifs locaux et territoriaux qui relèvent du véritable tour de force ayant permis à des milliers de personnes âgées fragiles d’avoir été prises en charge de manière satisfaisante ».
Dans tout l’hexagone et dans tous les territoires, les médecins gériatres ont œuvré, et continueront à œuvrer sans relâche, à la création et au déploiement de dispositifs innovants pour mieux appréhender l’évolution de cette épidémie.
Parallèlement, la communauté gériatrique a apporté sa contribution auprès des ARS, des collectivités territoriales et des CPAM et a renforcé ses liens avec l’ensemble des professionnels de santé libéraux (médecins généralistes, infirmières libérales, pharmaciens d’officine, kinésithérapeutes…), avec les EHPAD (directeurs, médecins coordonnateurs…), avec les équipes opérationnelles d’hygiène et les équipes de soins palliatifs.
Néanmoins, malgré tous ces efforts extraordinaires déployés partout en France, la crise en EHPAD s’est intensifiée. Les résidents continuent de mourir par centaines et les EHPAD sont souvent impuissants à faire reculer la transmission du SARS-COV2 aux résidents lorsque celui-ci entre dans les établissements. Les taux de contamination sont très importants dans de nombreux EHPAD.
Pourquoi ? Parce que le manque de personnel soignant majore le risque de transmissions croisées. Parce qu’il est impossible pour une aide-soignante d’appliquer parfaitement les mesures barrière lorsqu’elle a plus de 10 toilettes à faire par jour.
« Tant que l’on ne renforcera pas les EHPAD en moyens humains, nous ne pourrons pas stopper l’épidémie et éviter les morts. Nous le crions haut et fort : le manque de personnel soignant en EHPAD est responsable de la contamination des résidents en EHPAD ».
Il est ainsi URGENT de donner à l’EHPAD les moyens pour lui permettre d’assurer une prise en soins digne des situations médicales auxquelles il est confronté.
Les résidents en EHPAD ont aussi le droit, comme n’importe quels autres citoyens de notre pays, d’être protégés contre le COVID-19. Y faillir serait une faute morale et éthique.
*le CNP de Gériatrie (CNPG), la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG) et le Collège National des Enseignants de Gériatrie (CNEG)
Source
Un bilan dramatique pour les personnes âgées
La population âgée a payé le plus lourd tribut de cette pandémie Covid-19, c’est aussi triste qu’indiscutable. Près de 130.000 personnes à ce jour ont été infectées, plus de 25.530 en sont décédées. Parmi elles, 90% ont plus de 60 ans et 60% plus de 80 ans.
« Nos aînés ont été, sont et seront donc effectivement les plus à risque de contracter l’infection Covid-19 et plus encore de déclarer les formes de la maladie les plus graves en raison de leurs comorbidités ».
EHPAD : la défaillance d’un modèle mise en cause
« Un des premiers constats majeurs de cette crise est sans doute que le modèle français des EHPAD est défaillant et inadapté à faire face à des enjeux sanitaires de cette ampleur ».
Grandes victimes de la pandémie avec 53.000 cas possibles ou confirmés (soit 45% de l’ensemble des cas signalés), les 7.000 EHPAD continuent de voir chaque jour nombre de leurs résidents emportés par le Covid-19. Les derniers chiffres rendus publics par Santé Publique France le 28 avril font état d’au moins 11.662 morts en EHPAD dont 2.899 survenus à l’hôpital, soit 25 %.
La surmortalité observée en EHPAD n’est une surprise pour personne et « la communauté des gériatres et des médecins coordonnateurs d’EHPAD se doit de lancer l’alerte : pour des raisons éthiques, il nous est difficile de ne pas attirer l’attention sur les fragilités et l’inefficience d’un modèle qui n’est plus adapté pour répondre aux enjeux de la transition démographique et épidémiologique »
Combien faudra-t-il, encore, de décès en EHPAD pour comprendre que ce modèle ne peut plus répondre aux enjeux sanitaires -hétérogénéité des profils et lourdeur des soins ? Les résidents en EHPAD cumulent en effet en moyenne 8 pathologies devenant ainsi « depuis leur création des petits hôpitaux qui ne disent pas leur nom, mais sans les ressources humaines et les moyens logistiques des hôpitaux ».
Un renfort de soignants, en urgence, dans les EHPAD
Les EHPAD n’ont pas la capacité de s’adapter aux problématiques des personnes dépendantes, cette crise nous le montre encore une fois.
Dès les premiers jours de l’épidémie, la communauté gériatrique s’est organisée pour pallier ces insuffisances et a, dans son courrier du 26 mars aux pouvoirs publics, proposé 9 mesures pour atténuer l’impact de l’infection à Covid 19 sur les personnes âgées dépendantes résidant en EHPAD ou vivant à domicile.
Dans ce contexte, « La médecine gériatrique », a été, avec d’autres disciplines médicales, en première ligne dans cette épidémie et dans la gestion de cette catastrophe sans précédent : « Malgré des ressources inadaptées aux enjeux d’une telle crise, les gériatres et leurs équipes sont parvenus à mettre en place des dispositifs locaux et territoriaux qui relèvent du véritable tour de force ayant permis à des milliers de personnes âgées fragiles d’avoir été prises en charge de manière satisfaisante ».
Dans tout l’hexagone et dans tous les territoires, les médecins gériatres ont œuvré, et continueront à œuvrer sans relâche, à la création et au déploiement de dispositifs innovants pour mieux appréhender l’évolution de cette épidémie.
Parallèlement, la communauté gériatrique a apporté sa contribution auprès des ARS, des collectivités territoriales et des CPAM et a renforcé ses liens avec l’ensemble des professionnels de santé libéraux (médecins généralistes, infirmières libérales, pharmaciens d’officine, kinésithérapeutes…), avec les EHPAD (directeurs, médecins coordonnateurs…), avec les équipes opérationnelles d’hygiène et les équipes de soins palliatifs.
Néanmoins, malgré tous ces efforts extraordinaires déployés partout en France, la crise en EHPAD s’est intensifiée. Les résidents continuent de mourir par centaines et les EHPAD sont souvent impuissants à faire reculer la transmission du SARS-COV2 aux résidents lorsque celui-ci entre dans les établissements. Les taux de contamination sont très importants dans de nombreux EHPAD.
Pourquoi ? Parce que le manque de personnel soignant majore le risque de transmissions croisées. Parce qu’il est impossible pour une aide-soignante d’appliquer parfaitement les mesures barrière lorsqu’elle a plus de 10 toilettes à faire par jour.
« Tant que l’on ne renforcera pas les EHPAD en moyens humains, nous ne pourrons pas stopper l’épidémie et éviter les morts. Nous le crions haut et fort : le manque de personnel soignant en EHPAD est responsable de la contamination des résidents en EHPAD ».
Il est ainsi URGENT de donner à l’EHPAD les moyens pour lui permettre d’assurer une prise en soins digne des situations médicales auxquelles il est confronté.
Les résidents en EHPAD ont aussi le droit, comme n’importe quels autres citoyens de notre pays, d’être protégés contre le COVID-19. Y faillir serait une faute morale et éthique.
*le CNP de Gériatrie (CNPG), la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG) et le Collège National des Enseignants de Gériatrie (CNEG)
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