L’intestin, ce sont avant tout des chiffres impressionnants : il fait 8-9 m de long et possède une surface d’absorption de 250 m² (l’équivalent de 2 terrains de tennis) et il abrite 100.000 milliards de micro-organismes (dix fois plus que le nombre de cellules dans notre corps).
Et l’ensemble de ces micro-organismes pèserait de 2 à 3 kilos (ce qui est, précisons-le, plus que le poids du cerveau).
« L’intestin est tellement important que l’on est passé du terme flore à celui de microbiote intestinal et qu’il a désormais un statut d’organe, avec lequel les professionnels de santé et thérapeutes doivent travailler », introduit Isabelle Descamps.
Et l’ensemble de ces micro-organismes pèserait de 2 à 3 kilos (ce qui est, précisons-le, plus que le poids du cerveau).
« L’intestin est tellement important que l’on est passé du terme flore à celui de microbiote intestinal et qu’il a désormais un statut d’organe, avec lequel les professionnels de santé et thérapeutes doivent travailler », introduit Isabelle Descamps.
L’intestin est un organe primordial, celui dont toute vie dépend en raison de sa fonction nourricière et sa fonction protectrice.
Il possède trois rôles distincts :
« Si l’intestin n’est pas en bonne santé, mal nourri ou stressé, ses cellules vont s’affaiblir. Il absorbera moins bien les nutriments et les cellules s’écarteront, laissant passer les toxines et autres intrus. C’est ce que nous appelons le « leaky-gut » ou perméabilité intestinale, responsable d’un grand nombre de maladies, notamment auto-immunes et inflammatoires », complète Isabelle Descamps.
- d’absorption : quand on ingère un aliment, on le digère d’abord dans la bouche avec la mastication, puis dans l’estomac. Il arrive ensuite en haut de l’intestin et reçoit de la bile et des enzymes. L’intestin mélange tout comme dans un shaker. Tout cela a pour but de réduire l’aliment en tout petits morceaux d’une seule molécule que l’on appelle des monomères. Ce sont les nutriments qui vont passer notre barrière intestinale pour nourrir tout notre corps.
- de barrière : les cellules de l’intestin sont très serrées et sont là pour empêcher l’entrée de molécules étrangères (micro-organismes pathogènes, parties d’aliments insuffisamment digérés qui pourraient créer des intolérances alimentaires ou des composés toxiques).
- de destruction de l’identité antigénique de l’aliment : l’aliment est un non-soi, il ne fait pas partie du corps. Sa digestion en monomères lui permet ainsi d’être reconnu par le système immunitaire comme faisant partie du soi.
« Si l’intestin n’est pas en bonne santé, mal nourri ou stressé, ses cellules vont s’affaiblir. Il absorbera moins bien les nutriments et les cellules s’écarteront, laissant passer les toxines et autres intrus. C’est ce que nous appelons le « leaky-gut » ou perméabilité intestinale, responsable d’un grand nombre de maladies, notamment auto-immunes et inflammatoires », complète Isabelle Descamps.
ll est essentiel de retourner aux basiques avec une nourriture vraie
Si l’on se réfère au sondage de Charal, les Français auraient une connaissance assez parcellaire de ce qu’il faut manger pour prendre soin de leur intestin : la très grande majorité (95%) est, par exemple, d’accord pour dire que manger bio améliore la flore intestinale.
« Pour favoriser une meilleure assimilation des nutriments, améliorer la santé de notre microbiote et donc l’axe intestin-cerveau, il est essentiel de retourner aux basiques avec une nourriture vraie » , affirme Isabelle Descamps. « J’entends par là diversifier son assiette avec toutes les familles d’aliments, mais aussi consommer des aliments bruts non transformés qui ont gardé leur matrice nutritionnelle. C’est-à-dire leur vraie structure qui contient naturellement des éléments tels que les protéines, les graisses, les fibres, l’eau, les vitamines, les minéraux et les antioxydants et qui vont agir en synergie comme un cocktail bénéfique. »
Cet effet matrice vaut pour les végétaux –fruits et légumes–, mais aussi pour la viande pas ou peu transformée.
La viande rouge bénéficie de cet effet matrice. Elle apporte naturellement des nutriments qui protègent le cœur et le système nerveux : fer bien absorbé, vitamines B12 et B6, zinc, phosphore, carnitine et coenzyme Q10. Elle contient de l’acide alpha-lipoïque et de l’acide linoléique conjugué (ALC) dont la recherche vient de démontrer l’effet antitumoral.
« Pour favoriser une meilleure assimilation des nutriments, améliorer la santé de notre microbiote et donc l’axe intestin-cerveau, il est essentiel de retourner aux basiques avec une nourriture vraie » , affirme Isabelle Descamps. « J’entends par là diversifier son assiette avec toutes les familles d’aliments, mais aussi consommer des aliments bruts non transformés qui ont gardé leur matrice nutritionnelle. C’est-à-dire leur vraie structure qui contient naturellement des éléments tels que les protéines, les graisses, les fibres, l’eau, les vitamines, les minéraux et les antioxydants et qui vont agir en synergie comme un cocktail bénéfique. »
Cet effet matrice vaut pour les végétaux –fruits et légumes–, mais aussi pour la viande pas ou peu transformée.
La viande rouge bénéficie de cet effet matrice. Elle apporte naturellement des nutriments qui protègent le cœur et le système nerveux : fer bien absorbé, vitamines B12 et B6, zinc, phosphore, carnitine et coenzyme Q10. Elle contient de l’acide alpha-lipoïque et de l’acide linoléique conjugué (ALC) dont la recherche vient de démontrer l’effet antitumoral.
Plus on mange varié, plus le microbiote est varié
Notre microbiote est composé de beaucoup de micro-organismes et chaque bactérie se nourrit d’un aliment en particulier. Donc plus on mange varié, plus le microbiote est varié.
« Une étude a montré que manger 25 fruits et légumes différents chaque semaine pendant 6 semaines augmente la variété du microbiote de 30%. Si l’étude était étendue à d’autres familles d’aliments, il en serait probablement de même ! » complète Isabelle.
Gilles Mithieux est également de cet avis : « manger diversifié est très positif pour le microbiote. Dans son ensemble, le microbiote est omnivore car il est composé de différents types de bactéries. Or, chaque bactérie ne l’est pas individuellement. Chacune ne consomme qu’un ou deux aliments. Si l’alimentation est variée, les populations de bactéries diversifiées vont alors pouvoir se développer.
Les protéines par exemple peuvent être classées comme source de probiotiques car elles possèdent la propriété d’être absorbées tout le long de l’intestin. Même si l’on a un microbiote peu diversifié, comme certains patients obèses, il ne faut pas désespérer, car ces microbiotes ont la capacité de transformer les fibres ou les protéines en éléments positifs pour la santé, et cela va très vite : des études montrent que le microbiote peut changer en 3 à 4 heures après un repas bon pour la santé. »
Les végétaux sont essentiels pour leur apport en fibres afin de nourrir notre microbiote, notamment en probiotiques. Nous allons alors synthétiser des molécules importantes pour la santé, notamment le butyrate qui est la nourriture principale de l’intestin.
Mais aussi la glutamine, complète Isabelle Decamps : « La glutamine, que l’on trouve dans la viande, ainsi que dans le bouillon d’os par exemple, est l’autre substrat nourricier des cellules de l’intestin qui permet de conserver la perméabilité intestinale et d’assurer le renouvellement des cellules.
Les Hadza, habitants d’une tribu de Tanzanie, ou les Yanomami, des Indiens d’Amazonie, ont deux fois plus de diversité bactérienne que nous. Ils sont chasseurs-cueilleurs, c’est-à-dire qu’ils mangent des produits animaux et beaucoup de fibres surtout présentes dans les végétaux.
Pour la population générale, il est bien de végétaliser l’alimentation pour la richesse du microbiote. Cela étant, il faut faire attention aux dérives possibles au niveau de l’hyper-végétalisation avec une surconsommation de produits ultra-transformés.
Si l’on prend l’exemple des nuggets, ça n’a plus rien à voir avec du poulet. Il en est de même avec les produits ultra-transformés végétaux comme les substituts de viande ou les desserts à base de soja.
Si l’on ne prend pas le temps de mâcher, l’estomac et l’intestin ne peuvent pas faire le premier travail de découpe de l’aliment. On va donc avoir des aliments insuffisamment digérés dans l’intestin, ce qui va le fragiliser », conclut Isabelle Decamps.
« Une étude a montré que manger 25 fruits et légumes différents chaque semaine pendant 6 semaines augmente la variété du microbiote de 30%. Si l’étude était étendue à d’autres familles d’aliments, il en serait probablement de même ! » complète Isabelle.
Gilles Mithieux est également de cet avis : « manger diversifié est très positif pour le microbiote. Dans son ensemble, le microbiote est omnivore car il est composé de différents types de bactéries. Or, chaque bactérie ne l’est pas individuellement. Chacune ne consomme qu’un ou deux aliments. Si l’alimentation est variée, les populations de bactéries diversifiées vont alors pouvoir se développer.
Les protéines par exemple peuvent être classées comme source de probiotiques car elles possèdent la propriété d’être absorbées tout le long de l’intestin. Même si l’on a un microbiote peu diversifié, comme certains patients obèses, il ne faut pas désespérer, car ces microbiotes ont la capacité de transformer les fibres ou les protéines en éléments positifs pour la santé, et cela va très vite : des études montrent que le microbiote peut changer en 3 à 4 heures après un repas bon pour la santé. »
Les végétaux sont essentiels pour leur apport en fibres afin de nourrir notre microbiote, notamment en probiotiques. Nous allons alors synthétiser des molécules importantes pour la santé, notamment le butyrate qui est la nourriture principale de l’intestin.
Mais aussi la glutamine, complète Isabelle Decamps : « La glutamine, que l’on trouve dans la viande, ainsi que dans le bouillon d’os par exemple, est l’autre substrat nourricier des cellules de l’intestin qui permet de conserver la perméabilité intestinale et d’assurer le renouvellement des cellules.
Les Hadza, habitants d’une tribu de Tanzanie, ou les Yanomami, des Indiens d’Amazonie, ont deux fois plus de diversité bactérienne que nous. Ils sont chasseurs-cueilleurs, c’est-à-dire qu’ils mangent des produits animaux et beaucoup de fibres surtout présentes dans les végétaux.
Pour la population générale, il est bien de végétaliser l’alimentation pour la richesse du microbiote. Cela étant, il faut faire attention aux dérives possibles au niveau de l’hyper-végétalisation avec une surconsommation de produits ultra-transformés.
Si l’on prend l’exemple des nuggets, ça n’a plus rien à voir avec du poulet. Il en est de même avec les produits ultra-transformés végétaux comme les substituts de viande ou les desserts à base de soja.
Si l’on ne prend pas le temps de mâcher, l’estomac et l’intestin ne peuvent pas faire le premier travail de découpe de l’aliment. On va donc avoir des aliments insuffisamment digérés dans l’intestin, ce qui va le fragiliser », conclut Isabelle Decamps.