« Longtemps négligée par les nutritionnistes, la transformation des aliments par l'industrie agro-alimentaire joue un rôle certain dans l'épidémie de maladies chroniques » prévient le Dr Anthony Fardet, auteur de Mangeons Vrai. Dans ce livre, il dénonce la place grandissante des faux aliments, ultra transformés, reconstitués et leur impact dramatique sur la santé.
De nos jours, l’industrie agro-alimentaire permet de fractionner les aliments et d’en isoler les composants. Ces composants servent ensuite d’ingrédients aux industriels qui les recombinent en y ajoutant sel, matières grasses, sucres simples et de nombreux additifs. Le rôle des additifs étant de redonner artificiellement le goût, la couleur et la texture perdus lors du fractionnement. Voilà pourquoi on parle de « faux aliments » ; en France, on en consommerait 125 kg par an !
Problème : l’effet « d’un faux aliment » sur la santé n’a rien à voir avec celui d’un vrai aliment intact. Comme l’indique le chercheur, « un pain fait de farine blanche à laquelle on ajoute du son fait davantage monter la glycémie qu’un pain fait de farine intégrale. Il est moins rassasiant et fait plus monter le sucre sanguin. Pourtant les constituants, pris isolément sont les mêmes ! Un aliment, ce n’est pas qu’un assemblage de nutriments, c’est un tout. Et le tout vaut mieux que les parties. »
Anthony Fardet montre aussi que la recherche en nutrition, en se concentrant sur le rôle des graisses, des glucides ou des vitamines sur la santé a jusqu’ici sous-estimé, voire négligé, l’impact de la transformation des aliments. Ce qui peut être résumé ainsi : plus un aliment est transformé (fractionné-recombiné), plus il est susceptible d’avoir un effet néfaste sur la santé.
Pour faire simple et pour bien comprendre la différence : « Le poisson frais est un produit naturel, les sardines à l’huile en boîte sont un produit transformé et les nuggets de poisson constituent un aliment ultra-transformé (AUT)," explique Anthony Fardet. Un AUT, c’est donc un aliment dont on ne peut même pas reconnaître l’origine naturelle tellement sa matrice est modifiée. Des aliments entièrement créés par l’homme. Au quotidien, il faut privilégier les aliments bruts et peu transformés.
Il convient également de souligner que les AUT « sont des aliments très caloriques, ayant un index glycémique élevé qui provoque un pic de glycémie dans le sang et ce sucre est ensuite stocké par le corps sous forme de graisse. Et ils sont pauvres en nutriments – minéraux, vitamines, fibres, phytonutriments (…) La surconsommation de ces produits favorise le développement de pathologies chroniques, des cas d’obésité, de diabète, de maladies cardiovasculaires et de certains cancers digestifs," avertit le Dr Fardet.
Les recommandations des pouvoirs publics sont basées sur une approche réductionniste de l’alimentation. En se focalisant sur les graisses ou le sucre ou sur des groupes d'aliments, elles font en réalité le jeu des « faux aliments » et sont impuissantes à enrayer les maladies chroniques comme l’obésité et le diabète continuent de progresser.
Pour être efficaces, elles devraient se baser sur une approche holistique de l’alimentation et donner des repères de consommation en fonction du degré de transformation des aliments (le seul à faire sens du point de vue de la santé).
Il faut revoir l’étiquetage nutritionnel. L’étiquetage nutritionnel par feux coloriels (Nutri-score), qui vient d’être adopté est déjà caduc car lui aussi basé sur une approche réductionniste. Il ne prend en compte ni la transformation des aliments, ni les additifs.
De plus, il n’a pas été validé dans des études épidémiologiques prospectives. Les autorités sanitaires risquent encore une fois d’aller droit à l’échec. Il faudrait développer un étiquetage holistique prenant en compte prioritairement le degré de transformation.
« Ce n’est pas évident de changer ses habitudes alimentaires, concède le Dr Fardet, mais ce n’est ni compliqué, ni cher. Et on peut bien manger en faisant ses courses au supermarché. Pas question de culpabiliser ceux qui consomment des AUT, on en consomme tous. Toutefois, quitte à en manger, les consommateurs doivent privilégier ceux qui ont la liste d’ingrédients la plus courte et contiennent le moins d’additifs ».
En attendant, il propose de suivre les trois règles d’or du livre, essentielles à un système alimentaire plus durable (85% de produits végétaux minimum/ Limiter les produits ultra-transformés à 15% des calories par jour pour un adulte / Diversifier son alimentation et manger bio, local et de saison)
*Anthony Fardet est chargé de recherche en alimentation préventive et holistique. C’est l’un des spécialistes internationaux de cette nutrition moderne qui prône le respect de l’aliment, l’animal et la planète.
Mangeons vrai, Halte aux aliments ultra-transformés !
Anthony Fardet, Editions Thierry Souccar, en librairies le 15 juin.
De nos jours, l’industrie agro-alimentaire permet de fractionner les aliments et d’en isoler les composants. Ces composants servent ensuite d’ingrédients aux industriels qui les recombinent en y ajoutant sel, matières grasses, sucres simples et de nombreux additifs. Le rôle des additifs étant de redonner artificiellement le goût, la couleur et la texture perdus lors du fractionnement. Voilà pourquoi on parle de « faux aliments » ; en France, on en consommerait 125 kg par an !
Problème : l’effet « d’un faux aliment » sur la santé n’a rien à voir avec celui d’un vrai aliment intact. Comme l’indique le chercheur, « un pain fait de farine blanche à laquelle on ajoute du son fait davantage monter la glycémie qu’un pain fait de farine intégrale. Il est moins rassasiant et fait plus monter le sucre sanguin. Pourtant les constituants, pris isolément sont les mêmes ! Un aliment, ce n’est pas qu’un assemblage de nutriments, c’est un tout. Et le tout vaut mieux que les parties. »
Anthony Fardet montre aussi que la recherche en nutrition, en se concentrant sur le rôle des graisses, des glucides ou des vitamines sur la santé a jusqu’ici sous-estimé, voire négligé, l’impact de la transformation des aliments. Ce qui peut être résumé ainsi : plus un aliment est transformé (fractionné-recombiné), plus il est susceptible d’avoir un effet néfaste sur la santé.
Pour faire simple et pour bien comprendre la différence : « Le poisson frais est un produit naturel, les sardines à l’huile en boîte sont un produit transformé et les nuggets de poisson constituent un aliment ultra-transformé (AUT)," explique Anthony Fardet. Un AUT, c’est donc un aliment dont on ne peut même pas reconnaître l’origine naturelle tellement sa matrice est modifiée. Des aliments entièrement créés par l’homme. Au quotidien, il faut privilégier les aliments bruts et peu transformés.
Il convient également de souligner que les AUT « sont des aliments très caloriques, ayant un index glycémique élevé qui provoque un pic de glycémie dans le sang et ce sucre est ensuite stocké par le corps sous forme de graisse. Et ils sont pauvres en nutriments – minéraux, vitamines, fibres, phytonutriments (…) La surconsommation de ces produits favorise le développement de pathologies chroniques, des cas d’obésité, de diabète, de maladies cardiovasculaires et de certains cancers digestifs," avertit le Dr Fardet.
Les recommandations des pouvoirs publics sont basées sur une approche réductionniste de l’alimentation. En se focalisant sur les graisses ou le sucre ou sur des groupes d'aliments, elles font en réalité le jeu des « faux aliments » et sont impuissantes à enrayer les maladies chroniques comme l’obésité et le diabète continuent de progresser.
Pour être efficaces, elles devraient se baser sur une approche holistique de l’alimentation et donner des repères de consommation en fonction du degré de transformation des aliments (le seul à faire sens du point de vue de la santé).
Il faut revoir l’étiquetage nutritionnel. L’étiquetage nutritionnel par feux coloriels (Nutri-score), qui vient d’être adopté est déjà caduc car lui aussi basé sur une approche réductionniste. Il ne prend en compte ni la transformation des aliments, ni les additifs.
De plus, il n’a pas été validé dans des études épidémiologiques prospectives. Les autorités sanitaires risquent encore une fois d’aller droit à l’échec. Il faudrait développer un étiquetage holistique prenant en compte prioritairement le degré de transformation.
« Ce n’est pas évident de changer ses habitudes alimentaires, concède le Dr Fardet, mais ce n’est ni compliqué, ni cher. Et on peut bien manger en faisant ses courses au supermarché. Pas question de culpabiliser ceux qui consomment des AUT, on en consomme tous. Toutefois, quitte à en manger, les consommateurs doivent privilégier ceux qui ont la liste d’ingrédients la plus courte et contiennent le moins d’additifs ».
En attendant, il propose de suivre les trois règles d’or du livre, essentielles à un système alimentaire plus durable (85% de produits végétaux minimum/ Limiter les produits ultra-transformés à 15% des calories par jour pour un adulte / Diversifier son alimentation et manger bio, local et de saison)
*Anthony Fardet est chargé de recherche en alimentation préventive et holistique. C’est l’un des spécialistes internationaux de cette nutrition moderne qui prône le respect de l’aliment, l’animal et la planète.
Mangeons vrai, Halte aux aliments ultra-transformés !
Anthony Fardet, Editions Thierry Souccar, en librairies le 15 juin.