Jane Adler (Meryl Streep), quinquagénaire dynamique, a trois enfants adultes, un salon de thé des plus prospères et des relations cordiales avec son « ex », l'avocat Jake Adler (Alec Baldwin), dont elle est divorcée depuis dix ans.
La situation se complique le jour où Jane et Jake se retrouvent à la remise de diplôme de leur fils.
Un innocent déjeuner en tête-à-tête, quelques verres de bon vin, des souvenirs attendris, des rires partagés et voilà que les cœurs s'enflamment à nouveau : avant même d'avoir compris ce qui leur arrivait, les deux « ex » sont (re)devenus amants !
L'ennui est que rien n'est plus comme avant. Jake a refait sa vie avec une « jeunette », Agness, et bien qu'il commence à s'en éloigner, l'idée de la tromper avec sa première épouse ne lui sourit guère. Dilemme.
Jane, de son côté, a mûri et appris à gérer sa vie et ses affaires en toute indépendance. Doit-elle tout pardonner, revenir sur dix années de séparation, rayer d'un coup de sa mémoire les erreurs du passé ? Pas si simple… Comment gérer cette étrange liaison secrète ?
Comment l'annoncer aux enfants et la leur faire accepter ?
Et puis, il y a Adam (Steve Martin), le sympathique et séduisant architecte que Jane a engagé pour refaire sa cuisine. Un ami, divorcé depuis peu, qui aimerait être bien davantage qu'un ami pour la chère Jane. Oui, vraiment pas si simple…
La situation se complique le jour où Jane et Jake se retrouvent à la remise de diplôme de leur fils.
Un innocent déjeuner en tête-à-tête, quelques verres de bon vin, des souvenirs attendris, des rires partagés et voilà que les cœurs s'enflamment à nouveau : avant même d'avoir compris ce qui leur arrivait, les deux « ex » sont (re)devenus amants !
L'ennui est que rien n'est plus comme avant. Jake a refait sa vie avec une « jeunette », Agness, et bien qu'il commence à s'en éloigner, l'idée de la tromper avec sa première épouse ne lui sourit guère. Dilemme.
Jane, de son côté, a mûri et appris à gérer sa vie et ses affaires en toute indépendance. Doit-elle tout pardonner, revenir sur dix années de séparation, rayer d'un coup de sa mémoire les erreurs du passé ? Pas si simple… Comment gérer cette étrange liaison secrète ?
Comment l'annoncer aux enfants et la leur faire accepter ?
Et puis, il y a Adam (Steve Martin), le sympathique et séduisant architecte que Jane a engagé pour refaire sa cuisine. Un ami, divorcé depuis peu, qui aimerait être bien davantage qu'un ami pour la chère Jane. Oui, vraiment pas si simple…
Entretien avec Nancy Meyers, réalisatrice de Pas si simple !
Qu'avez-vous en commun avec Jane ?
Je pense que Jane et moi nous ressemblons par bien des points, mais peut-être pas autant qu'on pourrait le penser. Elle est, notamment, beaucoup plus courageuse que moi. Elle évoque à un moment les « expériences » auxquelles elle s'est livrée sur elle-même.
Moi, je préfère « expérimenter » sur un personnage plutôt que sur moi-même ! Mais c'est aussi pour cela que j'ai pris un tel plaisir à créer Jane.
Avez-vous jamais envisagé qu'elle finisse avec Jake ?
Jamais. Je voulais qu'elle soit heureuse sans Jake. Elle l'a bien mérité.
Comment interpréter ce choix final d'un autre compagnon ?
Jane vit encore dans le souvenir de son mariage. Elle retombe un temps dans l'ornière. Peut-être en avait-elle besoin pour tourner définitivement la page. Je ne pense pas qu'elle « finisse » avec Adam, mais ce couple me semble avoir un vrai potentiel.
Quelle part d'autobiographie y a-t-il dans Pas si simple ? Vos films s'inspirent-ils de votre histoire personnelle ?
J'ai toujours utilisé des éléments de ma vie privée. Le personnage interprété par Goldie Hawn dans La bidasse était une femme de mon âge, qui partait de chez elle pour s'inventer un autre avenir. Ai-je endossé l'uniforme comme elle ? Non. Ses parents ressemblaient-ils aux miens ? Oui. Son parcours militaire était différent du mien à Hollywood, mais il marquait une rupture tout aussi décisive.
Dans Divorce à Hollywood, un couple s'efforçait de préserver son équilibre psychique et ses valeurs au-delà d'un premier succès. C'était l'histoire que mon mari et moi voulions éviter de vivre. Baby boom avait pour héroïne une femme décidée à concilier vie professionnelle et maternité. C'était un regard sur les préjugés de l'entreprise, un « manuel de survie » à l'usage de celles qui veulent être mères tout en continuant de travailler.
Le père de la mariée et sa suite ont été faits à l'époque où notre famille s'agrandissait et où nous anticipions le départ de nos enfants. J'ai eu du plaisir à faire ces films durant une période particulièrement heureuse de ma vie.
J'ai tourné À nous quatre pour ma fille Hallie, qui avait alors onze ans, et à qui je l'ai dédié. L'original était un film familial très populaire, avec un message d'encouragement adressé aux filles de cet âge. J'avais envie de le remettre au goût du jour.
Je pense que Jane et moi nous ressemblons par bien des points, mais peut-être pas autant qu'on pourrait le penser. Elle est, notamment, beaucoup plus courageuse que moi. Elle évoque à un moment les « expériences » auxquelles elle s'est livrée sur elle-même.
Moi, je préfère « expérimenter » sur un personnage plutôt que sur moi-même ! Mais c'est aussi pour cela que j'ai pris un tel plaisir à créer Jane.
Avez-vous jamais envisagé qu'elle finisse avec Jake ?
Jamais. Je voulais qu'elle soit heureuse sans Jake. Elle l'a bien mérité.
Comment interpréter ce choix final d'un autre compagnon ?
Jane vit encore dans le souvenir de son mariage. Elle retombe un temps dans l'ornière. Peut-être en avait-elle besoin pour tourner définitivement la page. Je ne pense pas qu'elle « finisse » avec Adam, mais ce couple me semble avoir un vrai potentiel.
Quelle part d'autobiographie y a-t-il dans Pas si simple ? Vos films s'inspirent-ils de votre histoire personnelle ?
J'ai toujours utilisé des éléments de ma vie privée. Le personnage interprété par Goldie Hawn dans La bidasse était une femme de mon âge, qui partait de chez elle pour s'inventer un autre avenir. Ai-je endossé l'uniforme comme elle ? Non. Ses parents ressemblaient-ils aux miens ? Oui. Son parcours militaire était différent du mien à Hollywood, mais il marquait une rupture tout aussi décisive.
Dans Divorce à Hollywood, un couple s'efforçait de préserver son équilibre psychique et ses valeurs au-delà d'un premier succès. C'était l'histoire que mon mari et moi voulions éviter de vivre. Baby boom avait pour héroïne une femme décidée à concilier vie professionnelle et maternité. C'était un regard sur les préjugés de l'entreprise, un « manuel de survie » à l'usage de celles qui veulent être mères tout en continuant de travailler.
Le père de la mariée et sa suite ont été faits à l'époque où notre famille s'agrandissait et où nous anticipions le départ de nos enfants. J'ai eu du plaisir à faire ces films durant une période particulièrement heureuse de ma vie.
J'ai tourné À nous quatre pour ma fille Hallie, qui avait alors onze ans, et à qui je l'ai dédié. L'original était un film familial très populaire, avec un message d'encouragement adressé aux filles de cet âge. J'avais envie de le remettre au goût du jour.
Qu'est-ce qui vous séduisait dans ce sujet ?
Je pense que j'étais attirée, à mon insu, par le thème du divorce. Non par le côté amer d'une rupture, mais par les paradoxes de l' « après-divorce », ce temps où deux « ex » découvrent qu'ils sont encore liés, à certains égards, pour la vie entière. C'est seulement en fin d'écriture que j'ai compris que c'était là le vrai sujet du film.
Qu'est-ce qui vous motivait à faire ce film ?
J'ai une expérience personnelle du divorce ; ma famille aussi. Je ne parle pas d'une liaison entre anciens époux, bien sûr, mais de la vie quotidienne des divorcés, de leurs rencontres fortuites, des questions qu'ils se posent ensemble par rapport aux enfants ou au fait de vivre tous deux dans la même ville. « Ensemble », « tous deux » sont des expressions qui resurgissent sans cesse après un divorce, et qui prouvent assez la force de certains liens.
Pourriez-vous parler de la scène où Jane explique sa conduite à ses enfants ? Et préciser du même coup le rôle des jeunes dans le film, les obligations qu'ils créent pour leur mère ?
Cette explication est sûrement une des épreuves les plus pénibles de la vie de Jane. Les parents sont libres de faire certains choix, mais, ici, Jane doit confronter ses enfants à titre de mère ET en tant que femme. Meryl traduit merveilleusement le malaise de cette femme qui se prête au dialogue tout en essayant de préserver sa dignité.
Jake déclare à un moment que les problèmes qui les avaient conduits au divorce sont résolus. A-t-il raison ?
Jane et Jake ont connu les difficultés de ces ménages dont l'homme et la femme travaillent tout en élevant plusieurs enfants. Ce sont des années chaotiques durant lesquelles on ne se consacre plus assez à sa vie de couple. Certains parviennent à garder le cap, d'autres non. Jake a donc raison. Leurs problèmes sont résolus depuis dix ans, mais l'ennui est que cet homme et cette femme ne sont plus ce qu'ils étaient il y a dix ans. Ils ont évolué, ils ne sont pas restés figés dans le temps. Ils tentent l'un et l'autre d'opérer un grand retour en arrière, mais finissent par comprendre que c'est illusoire.
Jane se sent un peu coupable de l'échec de son mariage. Pourquoi est-elle en mesure de le reconnaître et d'en parler aujourd'hui avec Jake, et pas dix ans plus tôt ?
Je pense qu'elle ne se l'était pas encore avoué à elle-même. Et si elle en discute avec lui, c'est sur les conseils de son psy qui lui a dit de « tout lâcher ». Elle prend cet avis au pied de la lettre, elle évacue sa douleur, sa culpabilité et les fictions dont elle enrobait depuis tant d'années le récit de son divorce. Cela lui permet d'aller enfin de l'avant, de se sentir libre… et libre de se rapprocher de Jake. C'est à ce stade que je fais intervenir l'appel d'Adam et ses premières approches en direction de Jane. On peut y voir un signe.
Pas si simple est l'histoire d'un couple qui entame une nouvelle relation tout en regardant en arrière. Est-ce bien raisonnable ?
Sans doute pas, mais cela leur offre des opportunités que beaucoup de divorcés leur envieraient. Leurs échanges sont très adultes. Peu de gens accèdent au degré d'intimité qui permet de dialoguer aussi librement avec son ex.
Jane et Jake avaient-ils connu cela durant leur mariage ? Quelle est la raison de leur double échec ? Ont-ils eu raison de se séparer ? Auraient-ils pu s'en tirer avec l'aide d'un bon conseiller ?
Scénario idéal, mais peu probable… La sagesse rétrospective n'est d'aucune utilité, et je doute que Jane et Jake auraient prêté l'oreille à de sages paroles. La rancoeur et la douleur sont mauvaises conseillères.
Pourquoi Jane poursuit-elle cette liaison ?
Cette question va la hanter pendant une bonne partie du film. Je pense que la liste des raisons qu'elle récite à son psy se tient. La réponse n'est pas évidente, mais Jane sent, à juste titre, qu'elle sortira plus lucide de cette relation.
Pourquoi une femme aussi solide, aussi équilibrée se soucie-t-elle de l'opinion de ses amies et de son psy ?
Nous en sommes tous là, non ? Être fort et équilibré ne signifie pas être invincible. Et peut-être Jane en a-t-elle assez d'être aussi forte. Confrontée à une situation inhabituelle et déroutante, elle se tourne vers ses proches et son psy. Le fait que chacun lui conseille de tenter l'expérience l'incite à aller au bout de cette liaison, mais elle ne tardera pas à se faire sa propre opinion.
Jane et Adam ont-ils un avenir ensemble ? Quel horizon pour eux ?
J'imagine que la première étape sera un grand voyage : Paris ou Londres, par exemple. Je vois déjà Adam réserver deux chambres séparées, puis, au bout de deux ou trois nuits, une chambre à deux. Ensuite, tout est possible.
Le film donne-t-il une vision optimiste de l'amour ?
Oui et, en tout cas, une vision réaliste. Chaque personnage a connu un échec amoureux et en a été marqué. Cela crée entre eux des liens. Mais à la fin, chacun s'affranchit de son passé. Ce qui me semble un message d'espoir.
Je pense que j'étais attirée, à mon insu, par le thème du divorce. Non par le côté amer d'une rupture, mais par les paradoxes de l' « après-divorce », ce temps où deux « ex » découvrent qu'ils sont encore liés, à certains égards, pour la vie entière. C'est seulement en fin d'écriture que j'ai compris que c'était là le vrai sujet du film.
Qu'est-ce qui vous motivait à faire ce film ?
J'ai une expérience personnelle du divorce ; ma famille aussi. Je ne parle pas d'une liaison entre anciens époux, bien sûr, mais de la vie quotidienne des divorcés, de leurs rencontres fortuites, des questions qu'ils se posent ensemble par rapport aux enfants ou au fait de vivre tous deux dans la même ville. « Ensemble », « tous deux » sont des expressions qui resurgissent sans cesse après un divorce, et qui prouvent assez la force de certains liens.
Pourriez-vous parler de la scène où Jane explique sa conduite à ses enfants ? Et préciser du même coup le rôle des jeunes dans le film, les obligations qu'ils créent pour leur mère ?
Cette explication est sûrement une des épreuves les plus pénibles de la vie de Jane. Les parents sont libres de faire certains choix, mais, ici, Jane doit confronter ses enfants à titre de mère ET en tant que femme. Meryl traduit merveilleusement le malaise de cette femme qui se prête au dialogue tout en essayant de préserver sa dignité.
Jake déclare à un moment que les problèmes qui les avaient conduits au divorce sont résolus. A-t-il raison ?
Jane et Jake ont connu les difficultés de ces ménages dont l'homme et la femme travaillent tout en élevant plusieurs enfants. Ce sont des années chaotiques durant lesquelles on ne se consacre plus assez à sa vie de couple. Certains parviennent à garder le cap, d'autres non. Jake a donc raison. Leurs problèmes sont résolus depuis dix ans, mais l'ennui est que cet homme et cette femme ne sont plus ce qu'ils étaient il y a dix ans. Ils ont évolué, ils ne sont pas restés figés dans le temps. Ils tentent l'un et l'autre d'opérer un grand retour en arrière, mais finissent par comprendre que c'est illusoire.
Jane se sent un peu coupable de l'échec de son mariage. Pourquoi est-elle en mesure de le reconnaître et d'en parler aujourd'hui avec Jake, et pas dix ans plus tôt ?
Je pense qu'elle ne se l'était pas encore avoué à elle-même. Et si elle en discute avec lui, c'est sur les conseils de son psy qui lui a dit de « tout lâcher ». Elle prend cet avis au pied de la lettre, elle évacue sa douleur, sa culpabilité et les fictions dont elle enrobait depuis tant d'années le récit de son divorce. Cela lui permet d'aller enfin de l'avant, de se sentir libre… et libre de se rapprocher de Jake. C'est à ce stade que je fais intervenir l'appel d'Adam et ses premières approches en direction de Jane. On peut y voir un signe.
Pas si simple est l'histoire d'un couple qui entame une nouvelle relation tout en regardant en arrière. Est-ce bien raisonnable ?
Sans doute pas, mais cela leur offre des opportunités que beaucoup de divorcés leur envieraient. Leurs échanges sont très adultes. Peu de gens accèdent au degré d'intimité qui permet de dialoguer aussi librement avec son ex.
Jane et Jake avaient-ils connu cela durant leur mariage ? Quelle est la raison de leur double échec ? Ont-ils eu raison de se séparer ? Auraient-ils pu s'en tirer avec l'aide d'un bon conseiller ?
Scénario idéal, mais peu probable… La sagesse rétrospective n'est d'aucune utilité, et je doute que Jane et Jake auraient prêté l'oreille à de sages paroles. La rancoeur et la douleur sont mauvaises conseillères.
Pourquoi Jane poursuit-elle cette liaison ?
Cette question va la hanter pendant une bonne partie du film. Je pense que la liste des raisons qu'elle récite à son psy se tient. La réponse n'est pas évidente, mais Jane sent, à juste titre, qu'elle sortira plus lucide de cette relation.
Pourquoi une femme aussi solide, aussi équilibrée se soucie-t-elle de l'opinion de ses amies et de son psy ?
Nous en sommes tous là, non ? Être fort et équilibré ne signifie pas être invincible. Et peut-être Jane en a-t-elle assez d'être aussi forte. Confrontée à une situation inhabituelle et déroutante, elle se tourne vers ses proches et son psy. Le fait que chacun lui conseille de tenter l'expérience l'incite à aller au bout de cette liaison, mais elle ne tardera pas à se faire sa propre opinion.
Jane et Adam ont-ils un avenir ensemble ? Quel horizon pour eux ?
J'imagine que la première étape sera un grand voyage : Paris ou Londres, par exemple. Je vois déjà Adam réserver deux chambres séparées, puis, au bout de deux ou trois nuits, une chambre à deux. Ensuite, tout est possible.
Le film donne-t-il une vision optimiste de l'amour ?
Oui et, en tout cas, une vision réaliste. Chaque personnage a connu un échec amoureux et en a été marqué. Cela crée entre eux des liens. Mais à la fin, chacun s'affranchit de son passé. Ce qui me semble un message d'espoir.