Résumé de l’intervention de Anna Cristina D’Addio et Maxime Ladaique*
Le vieillissement des populations
La solidarité entre les générations fonctionne bien lorsque qu’il y a un équilibre démographique entre les générations. Mais en raison notamment du vieillissement des populations, cet équilibre est aujourd’hui menacé.
La première explication du vieillissement est que l’on vit plus longtemps. En 1961, on vivait en moyenne jusqu’à 69 ans contre 79 ans aujourd’hui. En France on vit même un peu plus longtemps, avec une espérance de vie de 81 ans en moyenne, 84 ans pour les femmes et 77-78 ans pour les hommes.
La seconde explication du vieillissement est qu’on a beaucoup moins d’enfants qu’avant. En 1961, dans les pays de l’OCDE, les femmes avaient en moyenne un peu plus de trois enfants contre moins de deux aujourd’hui. Dans ce contexte, la France affiche de même une certaine originalité avec un taux de fécondité de deux femmes par enfant, ce qui beaucoup plus élevé qu’en Allemagne (moins de 1,5) par exemple.
Des tensions sociales qui résultent du vieillissement de la population
Le vieillissement des populations entraîne un déséquilibre démographique qui créée des tensions sociales. Tout d’abord, il y a un déséquilibre grandissant entre la population active et les retraités. En 1961, il y avait sept personnes en âge de travailler pour un retraité.
Aujourd’hui, ce ratio est de quatre personnes en âge de travailler pour un retraité, et il sera de deux à trois dans de nombreux pays dans les 20-30 années à venir. Si on ne fait rien, le paiement des retraites publiques pourrait presque doubler. Ce serait un poids énorme pour les budgets publics.
Pour réduire ce poids, les solutions sont bien connues mais ne sont pas faciles à mettre en place. Il peut s’agir de l’allongement de la vie active (tant par le biais de l’augmentation de l’âge de la retraite, que des incitations à travailler plus longtemps – par exemple en incitant les employeurs à garder les seniors au travail), de l’augmentation des prélèvements obligatoires ou bien de la baisse des prestations de retraite.
La prise en charge de la dépendance, c’est-à-dire des soins de longue durée, pour les personnes âgées constitue le deuxième domaine fragilisé par le vieillissement de la population. Aujourd’hui, 4% de la population a 80 ans ou plus. En 2050, cette part devrait atteindre 10%.
Dans les pays de l’OCDE, ce sont les familles qui assurent la plus grande partie des soins destinés aux personnes âgées. Mais avec l’augmentation du nombre de personnes âgées à soigner, les familles ne seront plus en mesure de faire face. Les gouvernements sont ainsi appelés à compenser les difficultés des familles, soit par le biais d’aides financières pour que les personnes âgées puissent recevoir des soins à domicile, mais aussi en investissant dans la création d’institutions pour personnes âgées, des maisons de retraites, qui manquent déjà dans de nombreux pays.
Quelles solutions envisager ?
Trois voies majeures permettraient de résoudre ces problèmes. Il convient de concilier ces solutions avec les objectifs de la viabilité financière et de l’adéquation des prestations de retraite. Ces trois voies sont les suivantes : l’allongement de la vie active, un ciblage plus important des prestations de retraite sur les plus vulnérables et la diversification des sources de revenus pour les personnes âgées.
*Anna Cristina D’Addio et Maxime Ladaique, respectivement économiste et statisticien à la division des politiques sociales à l’OCDE.
Le vieillissement des populations
La solidarité entre les générations fonctionne bien lorsque qu’il y a un équilibre démographique entre les générations. Mais en raison notamment du vieillissement des populations, cet équilibre est aujourd’hui menacé.
La première explication du vieillissement est que l’on vit plus longtemps. En 1961, on vivait en moyenne jusqu’à 69 ans contre 79 ans aujourd’hui. En France on vit même un peu plus longtemps, avec une espérance de vie de 81 ans en moyenne, 84 ans pour les femmes et 77-78 ans pour les hommes.
La seconde explication du vieillissement est qu’on a beaucoup moins d’enfants qu’avant. En 1961, dans les pays de l’OCDE, les femmes avaient en moyenne un peu plus de trois enfants contre moins de deux aujourd’hui. Dans ce contexte, la France affiche de même une certaine originalité avec un taux de fécondité de deux femmes par enfant, ce qui beaucoup plus élevé qu’en Allemagne (moins de 1,5) par exemple.
Des tensions sociales qui résultent du vieillissement de la population
Le vieillissement des populations entraîne un déséquilibre démographique qui créée des tensions sociales. Tout d’abord, il y a un déséquilibre grandissant entre la population active et les retraités. En 1961, il y avait sept personnes en âge de travailler pour un retraité.
Aujourd’hui, ce ratio est de quatre personnes en âge de travailler pour un retraité, et il sera de deux à trois dans de nombreux pays dans les 20-30 années à venir. Si on ne fait rien, le paiement des retraites publiques pourrait presque doubler. Ce serait un poids énorme pour les budgets publics.
Pour réduire ce poids, les solutions sont bien connues mais ne sont pas faciles à mettre en place. Il peut s’agir de l’allongement de la vie active (tant par le biais de l’augmentation de l’âge de la retraite, que des incitations à travailler plus longtemps – par exemple en incitant les employeurs à garder les seniors au travail), de l’augmentation des prélèvements obligatoires ou bien de la baisse des prestations de retraite.
La prise en charge de la dépendance, c’est-à-dire des soins de longue durée, pour les personnes âgées constitue le deuxième domaine fragilisé par le vieillissement de la population. Aujourd’hui, 4% de la population a 80 ans ou plus. En 2050, cette part devrait atteindre 10%.
Dans les pays de l’OCDE, ce sont les familles qui assurent la plus grande partie des soins destinés aux personnes âgées. Mais avec l’augmentation du nombre de personnes âgées à soigner, les familles ne seront plus en mesure de faire face. Les gouvernements sont ainsi appelés à compenser les difficultés des familles, soit par le biais d’aides financières pour que les personnes âgées puissent recevoir des soins à domicile, mais aussi en investissant dans la création d’institutions pour personnes âgées, des maisons de retraites, qui manquent déjà dans de nombreux pays.
Quelles solutions envisager ?
Trois voies majeures permettraient de résoudre ces problèmes. Il convient de concilier ces solutions avec les objectifs de la viabilité financière et de l’adéquation des prestations de retraite. Ces trois voies sont les suivantes : l’allongement de la vie active, un ciblage plus important des prestations de retraite sur les plus vulnérables et la diversification des sources de revenus pour les personnes âgées.
*Anna Cristina D’Addio et Maxime Ladaique, respectivement économiste et statisticien à la division des politiques sociales à l’OCDE.