En poussant à une réduction drastique des aides sociales jugées inéquitables, les tenants du discours « antivieux » favorisent une logique de prise en charge par les assurances privées de la solidarité.
Il s’agit ainsi de faire peser directement sur les personnes concernées, le poids de la fragilité. Une sorte de double peine. Cette approche s’inscrit dans la même logique consistant à vouloir remettre en cause le système de retraite par répartition au profit d’une logique individualisée qui supprime la solidarité intergénérationnelle et une certaine équité sociale.
Par ailleurs, la comparaison entre générations fait fi des effets de l’environnement, des changements de priorités… Ce qui est sur, c’est que l’assouplissement des normes doit être favorisé. Si hier, il était concevable qu’un diplôme serve de sauf-conduit durant toute une carrière, aujourd’hui, l’accélération des innovations, le développement de parcours de vie plus individualisés et l’allongement de la vie professionnelle, doivent se traduire par la possibilité pour chacun de passer de nouveaux diplômes, de suivre des formations, de se réorienter y compris à des âges relativement avancés.
De cette façon, le déterminisme générationnel sera d’autant moins prégnant et les effets de l’environnement pèseront moins sur les destinés générationnelles.
Surtout, le discours jeuniste entend massifier les réalités, résumer l’identité de chacun à son âge, construire une approche communautariste où chaque groupe est en conflit avec l’autre, où l’opposition doit se régler dans le conflit et le rapport de force.
Cette logique de guerre civile ne préjuge rien de bon. Ce qui est en jeu, c’est l’organisation d’une société de tous les âges permettant à chacun de construire son parcours de vie et favorisant les échanges, le partage et la solidarité.
Serge Guérin
Professeur à l’ESG, vient de publier Vive les vieux !, Éditions Michalon
Il s’agit ainsi de faire peser directement sur les personnes concernées, le poids de la fragilité. Une sorte de double peine. Cette approche s’inscrit dans la même logique consistant à vouloir remettre en cause le système de retraite par répartition au profit d’une logique individualisée qui supprime la solidarité intergénérationnelle et une certaine équité sociale.
Par ailleurs, la comparaison entre générations fait fi des effets de l’environnement, des changements de priorités… Ce qui est sur, c’est que l’assouplissement des normes doit être favorisé. Si hier, il était concevable qu’un diplôme serve de sauf-conduit durant toute une carrière, aujourd’hui, l’accélération des innovations, le développement de parcours de vie plus individualisés et l’allongement de la vie professionnelle, doivent se traduire par la possibilité pour chacun de passer de nouveaux diplômes, de suivre des formations, de se réorienter y compris à des âges relativement avancés.
De cette façon, le déterminisme générationnel sera d’autant moins prégnant et les effets de l’environnement pèseront moins sur les destinés générationnelles.
Surtout, le discours jeuniste entend massifier les réalités, résumer l’identité de chacun à son âge, construire une approche communautariste où chaque groupe est en conflit avec l’autre, où l’opposition doit se régler dans le conflit et le rapport de force.
Cette logique de guerre civile ne préjuge rien de bon. Ce qui est en jeu, c’est l’organisation d’une société de tous les âges permettant à chacun de construire son parcours de vie et favorisant les échanges, le partage et la solidarité.
Serge Guérin
Professeur à l’ESG, vient de publier Vive les vieux !, Éditions Michalon