Or, il apparaît bien que le vieillissement participe de l’élaboration d’une nouvelle société fondée sur le service plus que sur la production.
Des services qui favorisent le mieux vivre et le mieux-vivre ensemble. Des services qui génèrent des emplois de tous types, qualifiés ou moins qualifiés, mais toujours valorisés et non délocalisables.
Il y a fort à parier que les deux sources principales de croissance au sein des pays développés dans les années à venir seront l’environnement et les services à la personne. On voit par là, qu’une contrainte peut se transformer en formidable opportunité.
Ce que j’appelle la seniorisation de la société nous conduit à repenser nos paradigmes, à inventer de nouveaux liens sociaux, à faire évoluer nos repères et nos représentations. L’allongement de la vie implique de mesurer autrement la notion d’activité et celle d’utilité. Tout ne se réduit pas à un prix et à un échange monétaire. Chacun peut apporter sa pierre à l’édifice de façon différente.
Les tenants du discours « antivieux » cherchent à remettre en question le niveau de dépense sociale (et aussi de sa gestion) qui est posé. Mais cette approche, qui doit prendre en compte le type de solidarité que l’on souhaite avoir, ne doit pas non plus ignorer que l’argent -si il est bien géré- qui va vers les systèmes sociaux n’est pas perdu : il contribue à la dynamique du circuit économique global.
Dernière chose, pour (tenter) d’en finir avec les discours aux relents racistes : rappelons aussi que les plus âgés soutiennent très largement, lorsqu’ils le peuvent, les plus jeunes : dons, contributions à l’achat d’un logement, aides matérielles -comme de venir garder les enfants ou de faire du bricolage. On peut considérer que les transferts directs entre générations dépassent les 4,5 milliards d’euros chaque année.
Cette solidarité informelle, cette fraternité polymorphe, dépasse souvent le cadre familial. Ainsi, la sociologue Simone Pennec a montré l’importance des relations de voisinage et la myriade d’actes intergénérationnels et de petites solidarités qui font le quotidien de millions de personnes. Impossible, et c’est très bien comme cela, de quantifier le prix de ces échanges. Mais n’en dénions pas la valeur. Elle est essentielle au lien social, à l’expression d’une véritable coopération entre les générations.
Serge Guérin
Professeur à l’ESG, vient de publier Vive les vieux !, Éditions Michalon
Des services qui favorisent le mieux vivre et le mieux-vivre ensemble. Des services qui génèrent des emplois de tous types, qualifiés ou moins qualifiés, mais toujours valorisés et non délocalisables.
Il y a fort à parier que les deux sources principales de croissance au sein des pays développés dans les années à venir seront l’environnement et les services à la personne. On voit par là, qu’une contrainte peut se transformer en formidable opportunité.
Ce que j’appelle la seniorisation de la société nous conduit à repenser nos paradigmes, à inventer de nouveaux liens sociaux, à faire évoluer nos repères et nos représentations. L’allongement de la vie implique de mesurer autrement la notion d’activité et celle d’utilité. Tout ne se réduit pas à un prix et à un échange monétaire. Chacun peut apporter sa pierre à l’édifice de façon différente.
Les tenants du discours « antivieux » cherchent à remettre en question le niveau de dépense sociale (et aussi de sa gestion) qui est posé. Mais cette approche, qui doit prendre en compte le type de solidarité que l’on souhaite avoir, ne doit pas non plus ignorer que l’argent -si il est bien géré- qui va vers les systèmes sociaux n’est pas perdu : il contribue à la dynamique du circuit économique global.
Dernière chose, pour (tenter) d’en finir avec les discours aux relents racistes : rappelons aussi que les plus âgés soutiennent très largement, lorsqu’ils le peuvent, les plus jeunes : dons, contributions à l’achat d’un logement, aides matérielles -comme de venir garder les enfants ou de faire du bricolage. On peut considérer que les transferts directs entre générations dépassent les 4,5 milliards d’euros chaque année.
Cette solidarité informelle, cette fraternité polymorphe, dépasse souvent le cadre familial. Ainsi, la sociologue Simone Pennec a montré l’importance des relations de voisinage et la myriade d’actes intergénérationnels et de petites solidarités qui font le quotidien de millions de personnes. Impossible, et c’est très bien comme cela, de quantifier le prix de ces échanges. Mais n’en dénions pas la valeur. Elle est essentielle au lien social, à l’expression d’une véritable coopération entre les générations.
Serge Guérin
Professeur à l’ESG, vient de publier Vive les vieux !, Éditions Michalon