« On n'a plus vraiment le goût de vivre. On vit parce que c'est l'habitude » témoigne une dame atteinte de dépression. Selon le professeur Frédéric Limosin* spécialiste de la Psychiatrie de l'adulte et du sujet âgé : « parmi l’ensemble des troubles psychiatriques retrouvés chez le sujet âgé, la dépression représente un enjeu prioritaire de santé publique, par sa prévalence élevée, ses conséquences délétères en termes de mortalité, notamment par suicide, et par son impact sur la qualité de vie et l’autonomie fonctionnelle ».
Pourtant, malgré sa fréquence, on constate encore aujourd’hui de nombreux obstacles à la prise en charge des seniors dépressifs. Les raisons ? Elles sont nombreuses, mais entre autre, le manque de repérage précoce, la sous-estimation des affects dépressifs par l’entourage et par le patient lui-même, mais également le fait des spécificités cliniques de la symptomatologie dépressive du sujet âgé et la nécessité de proposer une prise en charge thérapeutique adaptée.
Naturellement, cette approche thérapeutique spécifique doit tenir compte des particularités d’utilisation des antidépresseurs et des stratégies psychothérapiques propres aux personnes âgées. Enfin, une attention particulière doit également être portée sur les réactions liées aux deuils face auxquels un aîné peut se révéler particulièrement vulnérable.
La dépression est très fréquente mais souvent sous-évaluée chez les seniors. Il convient de la distinguer du vieillissement normal. De plus, elle peut être confondue -à tort- avec d’autres pathologies et est souvent associée à des problèmes somatiques qui compliquent le diagnostic.
Rappelons que selon les chiffres du CepiDc-Inserm, 28% des suicides survenus en France en 2010 concernaient des seniors âgés de 65 ans et plus (pratiquement un tiers !). Comme on peut le constater, le taux de suicide des aînés est donc très élevé dans l’Hexagone -et dans les pays développés en règle générale- malgré plusieurs plans nationaux successifs de prévention… Ainsi, à 65 ans, le taux de mortalité suite à une tentative de suicide atteint pratiquement un pour un chez les hommes, et il est de trois tentatives pour un suicide chez les femmes de 65 ans (à 20 ans, la proportion est de 22 tentatives pour un suicide masculin, et de 160 tentatives pour un suicide féminin). Comme on peut le constater, chez les ainés, la tentative de suicide n’a pas valeur d’appel au secours (comme chez les adolescents par exemple), mais c’est une véritable urgence justifiant une hospitalisation… Car généralement, un senior qui se veut se suicider ne se « rate » pas.
Parmi les 55-85 ans, près de deux personnes sur dix (18%) sont concernés par au moins un trouble psychique (EDC, pensée suicidaire ou détresse psychologique) : dont pratiquement un quart (24%) pour les femmes et 11% pour les hommes. Elles sont donc deux fois plus à risque que les hommes d’avoir des idées suicidaires et trois fois plus à risque d’être en détresse psychologique ou d’avoir vécu un EDC.
Or, les conséquences sont graves, avec chaque année. Précisons que parmi les situations à risque, il faut prendre en compte : l’entrée en institution, la fin d’une carrière professionnelle (le passage à la retraite est toujours un moment délicat) et l’isolement. Alors, au moindre doute ou changement d’humeur de votre conjoint ou de vos proches, n’hésitez pas à en parler voire à consulter.
*Hôpitaux Universitaires Paris Ouest (AP-HP)
Pourtant, malgré sa fréquence, on constate encore aujourd’hui de nombreux obstacles à la prise en charge des seniors dépressifs. Les raisons ? Elles sont nombreuses, mais entre autre, le manque de repérage précoce, la sous-estimation des affects dépressifs par l’entourage et par le patient lui-même, mais également le fait des spécificités cliniques de la symptomatologie dépressive du sujet âgé et la nécessité de proposer une prise en charge thérapeutique adaptée.
Naturellement, cette approche thérapeutique spécifique doit tenir compte des particularités d’utilisation des antidépresseurs et des stratégies psychothérapiques propres aux personnes âgées. Enfin, une attention particulière doit également être portée sur les réactions liées aux deuils face auxquels un aîné peut se révéler particulièrement vulnérable.
La dépression est très fréquente mais souvent sous-évaluée chez les seniors. Il convient de la distinguer du vieillissement normal. De plus, elle peut être confondue -à tort- avec d’autres pathologies et est souvent associée à des problèmes somatiques qui compliquent le diagnostic.
Rappelons que selon les chiffres du CepiDc-Inserm, 28% des suicides survenus en France en 2010 concernaient des seniors âgés de 65 ans et plus (pratiquement un tiers !). Comme on peut le constater, le taux de suicide des aînés est donc très élevé dans l’Hexagone -et dans les pays développés en règle générale- malgré plusieurs plans nationaux successifs de prévention… Ainsi, à 65 ans, le taux de mortalité suite à une tentative de suicide atteint pratiquement un pour un chez les hommes, et il est de trois tentatives pour un suicide chez les femmes de 65 ans (à 20 ans, la proportion est de 22 tentatives pour un suicide masculin, et de 160 tentatives pour un suicide féminin). Comme on peut le constater, chez les ainés, la tentative de suicide n’a pas valeur d’appel au secours (comme chez les adolescents par exemple), mais c’est une véritable urgence justifiant une hospitalisation… Car généralement, un senior qui se veut se suicider ne se « rate » pas.
Parmi les 55-85 ans, près de deux personnes sur dix (18%) sont concernés par au moins un trouble psychique (EDC, pensée suicidaire ou détresse psychologique) : dont pratiquement un quart (24%) pour les femmes et 11% pour les hommes. Elles sont donc deux fois plus à risque que les hommes d’avoir des idées suicidaires et trois fois plus à risque d’être en détresse psychologique ou d’avoir vécu un EDC.
Or, les conséquences sont graves, avec chaque année. Précisons que parmi les situations à risque, il faut prendre en compte : l’entrée en institution, la fin d’une carrière professionnelle (le passage à la retraite est toujours un moment délicat) et l’isolement. Alors, au moindre doute ou changement d’humeur de votre conjoint ou de vos proches, n’hésitez pas à en parler voire à consulter.
*Hôpitaux Universitaires Paris Ouest (AP-HP)