Professeur Costa, ces nouvelles recommandations sont-elles le symbole d’une évolution des professionnels de santé spécialisés en sexologie ?
Depuis l’année dernière, l’ensemble des professionnels de santé dédié à la sexologie sont réunis dans une seule entité, la Fédération Française de la Sexologie et de Santé Sexuelle (FFSSS). L’objectif premier étant de parler d’une seule voix sur ces problématiques qui touchent un grand nombre de français.
Pourquoi avez-vous jugé nécessaire d’actualiser les recommandations établies en 2005 ?
La France est un des rares pays, avec l’Espagne, qui s’est doté de recommandations aux médecins généralistes pour améliorer la prise en charge de la dysfonction érectile. Ces recommandations sont importantes, car les médecins généralistes représentent la pierre angulaire de la prise en charge. C’est seulement en cas de problématique complexe qu’un avis spécialisé est nécessaire. L’actualisation est une démarche naturelle dans les recommandations mais elle devenait aussi nécessaire par les nombreuses évolutions connues depuis cinq ans dans la prise en charge du dysfonctionnement érectile.
Quels sont les points clés des nouvelles recommandations de l’AIHUS aux médecins généralistes ?
La dysfonction érectile est confirmée comme un marqueur de risque de maladies souvent graves, comme des pathologies cardiovasculaires ou des accidents vasculaires cérébraux (AVC). La prévalence de la dysfonction érectile est très élevée chez les hommes de plus de 50 ans qui ont des comorbidités comme le diabète ou des facteurs de risque cardiovasculaire.
La survenue d’une dysfonction érectile est un facteur de risque avéré d’accident cardio-vasculaire ou cérébral avec un risque fort de mortalité. Il est fortement recommandé au médecin de recueillir des renseignements sur l’état cardiovasculaire car la dysfonction érectile peut être le seul motif de consultation chez des hommes par ailleurs asymptomatiques. Une dysfonction érectile associée à au moins trois facteurs de risque cardiovasculaire doit orienter le patient vers un avis cardiologique. Il y a également de plus en plus de certitudes pour établir un lien entre des maladies métaboliques comme le diabète ou l’obésité et les troubles de l’érection.
Au cours des dernières années, il y a eu beaucoup d’études sur la sexualité du couple. On sait aujourd’hui que la dysfonction érectile est une des raisons majeures de baisse de la qualité de la sexualité féminine, et qu’en traitant la dysfonction érectile, on améliore la sexualité féminine. Apprendre à se parler, à communiquer, rétablir une bonne entente et, si possible, maintenir une sexualité satisfaisante sont des paramètres importants pour la
longévité du couple.
Quels conseils souhaitez-vous donner aux médecins généralistes ?
Ils devraient considérer la dysfonction érectile comme un problème important à prendre en charge. De nombreux patients arrêtent leur traitement (pour l’hypertension, le diabète, la dépression…) sans en parler à leur médecin, car ils savent et constatent que certains de ces traitements peuvent provoquer des troubles de l’érection.
Et aux hommes et aux femmes concernés ?
Je conseille aux hommes d’en parler à leur médecin et de ne pas hésiter à insister, car certains médecins préfèrent encore ne pas aborder le problème eux-mêmes. Et aux femmes, je dirais d’inciter leur compagnon à consulter, car le plus souvent il est malheureux de cette situation qui a un impact sur sa sexualité, mais aussi sur son estime de lui-même, sur ses relations avec sa partenaire et avec les autres. Aujourd’hui, les couples âgés divorcent plus qu’avant, en moyenne 3,5 fois plus que dans les années 70. On se remet en couple à tout âge, et la majorité des nouveaux couples de tout âge, y compris après 60 ans, ont une sexualité.
* Association Inter-Hospitalo-Universitaire de Sexologie
Pour aller plus loin, lire aussi : Dysfonction érectile : attention à la contrefaçon !
Depuis l’année dernière, l’ensemble des professionnels de santé dédié à la sexologie sont réunis dans une seule entité, la Fédération Française de la Sexologie et de Santé Sexuelle (FFSSS). L’objectif premier étant de parler d’une seule voix sur ces problématiques qui touchent un grand nombre de français.
Pourquoi avez-vous jugé nécessaire d’actualiser les recommandations établies en 2005 ?
La France est un des rares pays, avec l’Espagne, qui s’est doté de recommandations aux médecins généralistes pour améliorer la prise en charge de la dysfonction érectile. Ces recommandations sont importantes, car les médecins généralistes représentent la pierre angulaire de la prise en charge. C’est seulement en cas de problématique complexe qu’un avis spécialisé est nécessaire. L’actualisation est une démarche naturelle dans les recommandations mais elle devenait aussi nécessaire par les nombreuses évolutions connues depuis cinq ans dans la prise en charge du dysfonctionnement érectile.
Quels sont les points clés des nouvelles recommandations de l’AIHUS aux médecins généralistes ?
La dysfonction érectile est confirmée comme un marqueur de risque de maladies souvent graves, comme des pathologies cardiovasculaires ou des accidents vasculaires cérébraux (AVC). La prévalence de la dysfonction érectile est très élevée chez les hommes de plus de 50 ans qui ont des comorbidités comme le diabète ou des facteurs de risque cardiovasculaire.
La survenue d’une dysfonction érectile est un facteur de risque avéré d’accident cardio-vasculaire ou cérébral avec un risque fort de mortalité. Il est fortement recommandé au médecin de recueillir des renseignements sur l’état cardiovasculaire car la dysfonction érectile peut être le seul motif de consultation chez des hommes par ailleurs asymptomatiques. Une dysfonction érectile associée à au moins trois facteurs de risque cardiovasculaire doit orienter le patient vers un avis cardiologique. Il y a également de plus en plus de certitudes pour établir un lien entre des maladies métaboliques comme le diabète ou l’obésité et les troubles de l’érection.
Au cours des dernières années, il y a eu beaucoup d’études sur la sexualité du couple. On sait aujourd’hui que la dysfonction érectile est une des raisons majeures de baisse de la qualité de la sexualité féminine, et qu’en traitant la dysfonction érectile, on améliore la sexualité féminine. Apprendre à se parler, à communiquer, rétablir une bonne entente et, si possible, maintenir une sexualité satisfaisante sont des paramètres importants pour la
longévité du couple.
Quels conseils souhaitez-vous donner aux médecins généralistes ?
Ils devraient considérer la dysfonction érectile comme un problème important à prendre en charge. De nombreux patients arrêtent leur traitement (pour l’hypertension, le diabète, la dépression…) sans en parler à leur médecin, car ils savent et constatent que certains de ces traitements peuvent provoquer des troubles de l’érection.
Et aux hommes et aux femmes concernés ?
Je conseille aux hommes d’en parler à leur médecin et de ne pas hésiter à insister, car certains médecins préfèrent encore ne pas aborder le problème eux-mêmes. Et aux femmes, je dirais d’inciter leur compagnon à consulter, car le plus souvent il est malheureux de cette situation qui a un impact sur sa sexualité, mais aussi sur son estime de lui-même, sur ses relations avec sa partenaire et avec les autres. Aujourd’hui, les couples âgés divorcent plus qu’avant, en moyenne 3,5 fois plus que dans les années 70. On se remet en couple à tout âge, et la majorité des nouveaux couples de tout âge, y compris après 60 ans, ont une sexualité.
* Association Inter-Hospitalo-Universitaire de Sexologie
Pour aller plus loin, lire aussi : Dysfonction érectile : attention à la contrefaçon !
La dysfonction érectile est un symptôme fréquent :
Sa prévalence moyenne se situe entre 12.9% et 28.1% et elle augmente régulièrement avec l’âge : 7% de 18 à 29 ans, 9% de 30 à 39 ans, 11% de 40 à 49 ans, et 18% de 50 à 59 ans. En 2005, une enquête mondiale GBSS (Global Better Sex Survey) a été menée chez plus de 12 000 hommes et femmes dans 27 pays. 48 % des hommes ont rapporté à des degrés divers des troubles de l’érection. 65 % des hommes n’étaient pas entièrement satisfaits de la rigidité de leur érection (et 63 des femmes n’étaient pas satisfaites de la rigidité de l’érection de leur partenaire).