On estime aujourd'hui à 850 000 le nombre de personnes touchées par la maladie d'Alzheimer. Quel regard portez-vous sur cette pathologie ?
Alain Chamfort : « Je pose un regard très concerné sur cette maladie puisque j'en ai moi-même été très proche, ma mère a été atteinte pendant plusieurs années de la maladie d'Alzheimer. Je pense que si je n'avais pas été touché personnellement, je ne me serais pas rendu compte de tout ce que cette maladie implique, de tout ce qu'elle change. J'en avais bien sûr entendu parler avant, mais sans réaliser ce que c'était vraiment. Tant qu'on ne connaît pas un proche qui est touché, on ne peut pas comprendre. Personne ne s'y prépare, on s'adapte. »
Qu'est-ce qui a été le plus difficile à vivre pour vous ?
A. C. : « Ma mère était une personne très active qui gérait beaucoup de choses à la maison, cette maladie a totalement changé sa façon d'être et de vivre et il a fallu que mon père la prenne en charge totalement. C'est une maladie difficile, faite de différentes étapes et d'adaptations nécessaires. On a l'impression de perdre la personne malade petit à petit sur le temps, c'est difficile à accepter. Il y a aussi cette sensation d'être parfois complice de la maladie, puisque finalement on finit par devoir l'accepter. Ma mère a finalement été placée, cela n'a pas été simple de la voir entourée d'autres malades comme elle. En plus, les aides-soignants des maisons de retraite ne sont pas forcément formés, et ont du mal à s'adapter. Il me semble prioritaire que des spécialistes puissent leur apprendre comment réagir face à cette maladie si spécifique, notamment face aux crises d'angoisse. »
Avez-vous, au travers de votre activité artistique, eu l'occasion d'évoquer la maladie d'Alzheimer ?
A. C. : « J'avoue que c'est assez complexe de partager cela, surtout dans une chanson. Je crois qu'on vit d'abord les choses avec soi-même. On met du temps pour accepter cette maladie, on met en place des défenses, mais sans savoir si ce sont les bonnes, par exemple on accompagne la personne malade en essayant de dédramatiser, d'en rire même parfois. »
En tant qu'artiste, que pensez-vous des thérapies non médicamenteuses, comme l'art-thérapie ou le théâtre ?
A. C. : « Je pense que ces activités sont très bénéfiques. Elles font travailler la mémoire, mais au-delà elles touchent vraiment les gens : elles font fonctionner leurs sens, auditifs, visuels, et font ressurgir en eux des sensations passées. Elles sont source de moments apaisants, de moments agréables. »
Que souhaiteriez-vous dire aux familles qui sont confrontées à cette maladie ?
A. C. : « Je leur conseillerais d'abord de prendre contact avec une association locale France Alzheimer, pour se rapprocher de personnes qui vivent une situation similaire, c'est ce que nous avons fait avec mon père. Pour faire face à l'angoisse que peut engendrer cette maladie, il ne faut pas rester isolé, mais en parler avec les autres. Cela permet de se soulager, de supporter, de ne pas avoir honte de ce qui arrive et de comprendre que l'on n'est pas tout seul. Je crois qu'il est important de donner des exemples, important que les gens se manifestent, car finalement nous sommes très nombreux à être concernés. »
Alain Chamfort : « Je pose un regard très concerné sur cette maladie puisque j'en ai moi-même été très proche, ma mère a été atteinte pendant plusieurs années de la maladie d'Alzheimer. Je pense que si je n'avais pas été touché personnellement, je ne me serais pas rendu compte de tout ce que cette maladie implique, de tout ce qu'elle change. J'en avais bien sûr entendu parler avant, mais sans réaliser ce que c'était vraiment. Tant qu'on ne connaît pas un proche qui est touché, on ne peut pas comprendre. Personne ne s'y prépare, on s'adapte. »
Qu'est-ce qui a été le plus difficile à vivre pour vous ?
A. C. : « Ma mère était une personne très active qui gérait beaucoup de choses à la maison, cette maladie a totalement changé sa façon d'être et de vivre et il a fallu que mon père la prenne en charge totalement. C'est une maladie difficile, faite de différentes étapes et d'adaptations nécessaires. On a l'impression de perdre la personne malade petit à petit sur le temps, c'est difficile à accepter. Il y a aussi cette sensation d'être parfois complice de la maladie, puisque finalement on finit par devoir l'accepter. Ma mère a finalement été placée, cela n'a pas été simple de la voir entourée d'autres malades comme elle. En plus, les aides-soignants des maisons de retraite ne sont pas forcément formés, et ont du mal à s'adapter. Il me semble prioritaire que des spécialistes puissent leur apprendre comment réagir face à cette maladie si spécifique, notamment face aux crises d'angoisse. »
Avez-vous, au travers de votre activité artistique, eu l'occasion d'évoquer la maladie d'Alzheimer ?
A. C. : « J'avoue que c'est assez complexe de partager cela, surtout dans une chanson. Je crois qu'on vit d'abord les choses avec soi-même. On met du temps pour accepter cette maladie, on met en place des défenses, mais sans savoir si ce sont les bonnes, par exemple on accompagne la personne malade en essayant de dédramatiser, d'en rire même parfois. »
En tant qu'artiste, que pensez-vous des thérapies non médicamenteuses, comme l'art-thérapie ou le théâtre ?
A. C. : « Je pense que ces activités sont très bénéfiques. Elles font travailler la mémoire, mais au-delà elles touchent vraiment les gens : elles font fonctionner leurs sens, auditifs, visuels, et font ressurgir en eux des sensations passées. Elles sont source de moments apaisants, de moments agréables. »
Que souhaiteriez-vous dire aux familles qui sont confrontées à cette maladie ?
A. C. : « Je leur conseillerais d'abord de prendre contact avec une association locale France Alzheimer, pour se rapprocher de personnes qui vivent une situation similaire, c'est ce que nous avons fait avec mon père. Pour faire face à l'angoisse que peut engendrer cette maladie, il ne faut pas rester isolé, mais en parler avec les autres. Cela permet de se soulager, de supporter, de ne pas avoir honte de ce qui arrive et de comprendre que l'on n'est pas tout seul. Je crois qu'il est important de donner des exemples, important que les gens se manifestent, car finalement nous sommes très nombreux à être concernés. »